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Page:Stahl - Maroussia, 1878.djvu/221

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LES RENCONTRES.

« Chère petite couronne ! dit-elle. Tu veux bien qu’elle reste un peu où tu l’as mise ?

— Bien sûr ! répond le grand ami. Elle te va à ravir. Tu as l’air d’une petite fée. »

Maroussia bat des mains. C’est son grand signe de joie.

Et les voilà de nouveau en route, reposés, rafraîchis et courageux.

« Avant que l’étoile du soir brille à l’horizon, nous serons au tombeau de Naddnéprovka, » dit Tchetchevik à l’enfant.

Ces tombeaux, ou bien, comme on les appelle dans la langue du pays, ces kourganes, sont des collines d’une forme particulière qu’on rencontre en Ukraine. Ils recouvrent, si la tradition dit vrai, les corps de ceux qui sont morts pour la patrie. Et la vérité est que les laboureurs, quand ils les fouillent, soit du socle de leur charrue, soit de la fourche, y trouvent des armes, des anneaux, des colliers enfouis.

Le grand ami ne s’était pas trompé ; l’étoile du soir ne brillait pas encore à l’horizon que les contours du tombeau de Naddnéprovka se dessinèrent devant eux.

Le soleil était déjà couché, mais les ombres du soir étaient encore claires ; c’était une sorte de brouillard doré. Les jeunes arbres, les arbrisseaux, les hautes herbes qui couvraient « le tombeau » étaient