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Page:Stahl - Maroussia, 1878.djvu/234

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MAROUSSIA

— Bonne chance et santé ! répondirent le grand ami et le vieux Knich.

— Maroussia, dit Andry Krouk en tirant un paquet de son sein, voici ce que ta mère t’envoie.

— Béni soit ce qui vient de ma mère ! dit la petite fille en baisant pieusement le paquet. Vont-ils tous bien ?

— Tous, les petits et les grands.

— Et, dit Maroussia, un peu honteuse de la question qu’elle allait faire, et les cerisiers ? et le jardin ?

— Quelle ménagère ! dit Andry. Il va bien, ton jardin, et tes cerises, si Dieu le veut, mûriront au temps chaud.

— Je pensais aux cerises pour les petits frères, dit l’enfant.

— Quelles nouvelles m’apportez-vous, dit Tchetchevik, en échange de celles que je vous ai envoyées ?

— Beaucoup sont contents, répondit Vorochilo. Ceux-là seront prêts et le sont déjà, mais d’autres…

— D’autres, dit Andy Krouk en l’interrompant, d’autres sont inquiets. Ils trouvent que tu vas bien vite, et je crois qu’ils ont raison. »

Maroussia, par discrétion, s’était éloignée un peu pour les laisser parler plus à leur aise.

Son grand ami la rappela, et, au grand étonnement des trois Cosaques, lui dit :

« Je t’avais dans la barque promis une histoire. Chose promise, chose due. Si tu comprends mon