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Page:Stahl - Maroussia, 1878.djvu/244

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MAROUSSIA.

toutes ses ruelles étroites et tortueuses, ses bâtiments bas et ses jardins touffus, paraissait être voilée de mousseline à demi transparente. Les personnes qui se pressaient de tous côtés et se dirigeaient vers la cathédrale semblaient être enveloppées d’ombre.

Pourtant, malgré le crépuscule, il était facile de reconnaître, à leur démarche aisée, à leurs manières un peu décidées, que la plupart de ces personnes étaient des militaires.

La veille, il avait beaucoup plu, et l’air tiède était d’une fraîcheur délicieuse. Tout était calme dans la nature, tout était silencieux encore parmi les habitants ; si calme et si silencieux, qu’on entendait le bruit des pas dans les rues humides ; le pied imprudent qui s’engageait tout à coup dans une mare faisait un clac-clac sonore ; on eût pu compter les gouttes de rosée qui tombaient du feuillage.

La vieille cathédrale avait l’air d’être entourée d’un jardin. On y voyait fleurir l’aubier, l’églantier, le sureau, les rosiers, les acacias blancs, jaunes et roses ; on y voyait des pommiers, des poiriers, des pruniers et des cerisiers qui promettaient une grande abondance de fruits. Le sol était couvert d’une verdure veloutée jonchée de toute espèce de fleurs.

Une foule assez considérable de fidèles était rassemblée près de la cathédrale, et en attendant l’heure de l’office chacun causait à mi-voix de choses et d’autres.