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Page:Stahl - Maroussia, 1878.djvu/322

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MAROUSSIA.

sa grande amie, elle l’aurait suivie dans sa retraite pour ne pas voir l’asservissement de l’Ukraine.

Enfin, car il ne faut oublier ni rien ni personne, entre le kourgane et le roc sur lequel avait été bâti le monastère, une maison ukrainienne, semblable en tout à celle où Maroussia était née, aurait fini par apparaître un beau jour entourée d’un jardin si pareil à celui des cerisiers, qu’on aurait pu s’y méprendre, et les habitants de cette maison auraient été les parents mêmes de Maroussia. L’Ukraine morte, tous ces dévoués de la patrie n’avaient plus rien à se dire, mais par l’arrangement du kourgane, de la maison et du monastère, ils auraient trouvé moyen d’être unis encore par le lien des yeux tout en vivant séparés. C’est au lecteur à choisir celle de ces conclusions qui ira le mieux à son sentiment. J’ai reçu des lettres d’enfants encore humides de larmes où l’on me reprochait durement la fin de Maroussia. C’est bien injuste. En écrivant son histoire, n’ai-je pas essayé de la faire revivre, au contraire, autant qu’il était en moi, pour renseignement de tous ?

P.-J. Stahl.