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Page:Tassart - Souvenirs sur Guy de Maupassant, 1911.djvu/48

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Piroli chez mon cousin et la bien recommander à la bonne. Puis, faites, je vous prie, activer les travaux ; que je ne voie plus d’ouvriers à mon retour, afin que je puisse travailler tranquille. »


Février. — Mon maître est à Rome, avec ses amis, MM. Gervex, G. Legrand, etc. Tous s’amusent beaucoup.


Mars. — Je reçois des petits colis de Girgenti (Sicile) qui sont en bien piteux état.


28 mars. — À 8 heures du matin, M. de Maupassant arrive d’Italie et, dès le vestibule, Piroli a reconnu sa voix ; elle accourt, se jette dans ses jambes avec des plaintes et des miaulements de joie.

« Bonjour ; ma petite chatte, mais laisse-moi rentrer. »

Elle ne voulait rien entendre. Il fut obligé de la prendre dans ses bras, tant elle criait.

« Payez le cocher, puisqu’il faut que je sois tout de suite à cette Piroli. Mais ce qu’elle a changé ! Elle est superbe. »

Et Piroli sur le bureau, pendant que mon maître prenait connaissance des lettres les plus pressées, faisait des ronrons et des gros dos, cherchant à appuyer ses deux pattes de devant sur la poitrine du maître, flairait sa moustache comme pour l’embrasser. Ce ne fut pas sans peine qu’il put arriver à lire sa correspondance.


Monsieur gagna ensuite sa chambre de bains. À peine est-il dans sa baignoire, que Piroli saute sur le petit meuble fixé à la tête de la baignoire et essaie d’atteindre le journal qu’il lit. N’y arrivant pas, elle lui envoie dans les cheveux des coups de patte veloutés et, en gesticu-