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ÂME BLANCHE

— Quelle chance, Line ; c’est bien la Reyn bloem, c’est Flup. Je vais monter sur ce bateau.

Ses gestes véhéments et ses cris d’appel finirent par attirer l’attention des bateliers du chaland et ceux-ci parurent reconnaître Jacques comme Jacques les reconnaissait :

— Mes amis, mes amis, abordez, répétait le petit garçon, de sa voix la plus sonore.

Des rires et de flatteuses exclamations lui répondaient bientôt du bord. La femme fit virer le gouvernail ; l’homme jeta des amarres et, prestement, tous deux furent à terre, rieurs, serrant les mains de Jacques :

— C’est Stanceke, ma nourrice et son mari, expliquait le jeune Holstein. Un bienfait du destin, Line, cette rencontre ; je vais les accompagner.

Et Stanceke de répondre, en serrant son nourrisson sur son cœur, tandis que les ailes vastes de son bonnet flamand caressait les joues de celui-ci :

— Vous voulez nous accompagner, mon agneau, à votre aise ; venez donc, montez sur la Reyn bloem, et cette gentille petite demoiselle aussi. Nous retournons chez nous avec ce foin, et votre chère présence à tous deux nous fera un bien meilleur voyage.

Mais Flup, le mari, ne trouvait pas l’aventure si simple. Il voulut savoir comment nous nous trouvions ainsi tout seuls, au bord de l’eau :