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XVI


À partir de ce moment, les événements se succédèrent dans la maison de la rue Marcq avec une précipitation, avec une abondance tellement vertigineuses, qu’il va m’être bien difficile de les narrer tous dans leur ordre et en leur restituant leur physionomie particulière : le drame qui la faisait veuve impressionna Mlle Édouard Veydt si profondément que, quelque ménagement qu’on eût mis à le lui apprendre, elle tomba raide en une nouvelle et plus violente attaque d’apoplexie, aussitôt qu’elle eût compris l’étendue de son malheur. L’hémiplégie avec paralysie de la langue, fut la suite de cette crise, à laquelle la vieille dame ne devait pas survivre. Six semaines après le suicide du docteur, ma grand-mère, assise dans le fauteuil mécanique qu’elle ne quittait plus, eut une sorte de convulsion, de contraction de la face, à la suite desquelles elle recouvra momentanément l’usage de la parole. Et elle nous dit, à ma tante Josine et à moi, qui la veillions ensemble :

— Ayez toujours du respect pour la mémoire du docteur ; c’était un grand homme, un savant de génie.