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ÂME BLANCHE

— En effet, voici déjà le 31 décembre. C’est à n’y pas croire ; ça passe tellement vite, une année !

Et ils pénétraient tous ensemble dans le salon où le lustre, glorieux de toutes ses bougies flambantes, eût suffi à dénoncer le naïf mensonge des dames Veydt. Les arrivants, au surplus, savaient bien à quoi s’en tenir. Ils n’en faisaient rien paraître, laissant la comédie habituelle de la surprise s’accomplir et se dérouler jusqu’au bout. C’étaient les neveux et nièces du docteur, accompagnés respectivement de leur mari ou de leur femme et des grandes filles de deux ces ménages. Les neveux : Paul, Louis et Jacques Veydt étaient les fils d’un frère cadet de mon aïeul ; Staaf Dillie avait épousé une de ses nièces ; Louis Veydt était huissier, une carrière où le hasard l’avait jeté, mais qui lui convenait peu ; en effet, il avait l’âme à ce point compatissante qu’il lui était arrivé de payer, de ses deniers, les créances des malheureux chez qui il se rendait pour saisir judiciairement. Paul était dans le commerce, Jacques était avoué. Staaf Holstein qui, au temps dont je parle, habitait le Furnes-Ambacht, était en train d’y gagner une grande fortune dans l’agriculture. Les femmes étaient de bonnes bourgeoises, excellentes mères de famille, ménagères accomplies. Maria, la fille de Louis Veydt, avait vingt ans ; Julie, la fille de Paul, à peine