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Page:Yver - Princesses de Science.djvu/148

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princesses de science

cœur avant que mon père arrive. Vous serez interrogée.

Dina Skaroff pénétra dans la salle, ausculta sa malade. Quand Herlinge entra, suivi de ses auditeurs, elle leva les yeux pour s’assurer que Pautel ne suivait pas la clinique. Il n’y venait plus que rarement. Chaque mercredi, Dina redoutait de le voir. Pourtant, toutes les fois que s’ouvrait la porte vitrée, elle y jetait un regard furtif, croyant le voir apparaître, et elle palpitait.

Tant que dura la visite, elle fut très gaie. Herlinge l’interrogea sur le cas de l’entrante. Hardiment elle prononça le mot de myocardite ; il concordait avec le diagnostic du maître.

— Expliquez vos raisons, mademoiselle Skaroff, dit l’homme célèbre qui faisait trembler jusqu’aux vieux docteurs.

Elle fit crânement sa démonstration. L’invitation des Guéméné lui donnait de l’assurance. Elle s’en faisait fête comme une enfant. Et puis, si, à l’épreuve orale du concours d’internat, elle tombait sous la griffe de Boussard, ce serait très utile de connaître l’un de ces traquenards favoris que les étudiants attribuent à leurs examinateurs, sous le nom de « colles ». Souvent les professeurs s’inspirent en l’occurrence de cas singuliers fournis par leur clientèle ; on parlait, ces temps-ci, dans le monde médical, d’une cure retentissante opérée par Boussard, dans la famille d’un souverain étranger : un enfant royal guéri d’une maladie