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princesses de science

goulots, discrètement, entre les convives, en laissant tomber ces mots à intervalles réguliers :

— Château-Laffite… Pomard…

Alors Artout, avançant la tête pour rencontrer le regard de Janivot, s’écria sur un ton qui dérida tout le monde :

— Pour ce qui est du lobe frontal, mon bon, je mets celui de ces dames diablement au-dessus de certains lobes masculins, vous savez…

Et Boussard, qui n’avait rien dit encore, ajouta de sa voix lente et sympathique aux femmes :

— Près de l’enfant elles sont parfaites, avant la naissance, pendant et après… Nous découvrons parfois en elles d’admirables auxiliaires. Moi, je leur rends hommage.

Et, comme s’il eût été intimidé, l’homme célèbre, ayant parlé, but une gorgée d’eau.

— Oh ! reprit l’aliéniste, craignant d’avoir été trop loin, à toute règle il est des exceptions ; témoin ces dames, ici présentes : ce n’est pas seulement par leur beauté qu’elles m’intéressent.

Boussard redressa son crâne nu, ses tempes chauves qui semblaient polies dans la substance des divines statues ; ses yeux gris, penseurs et doux, firent le tour des convives. On sentait qu’il allait parler ; un silence presque religieux s’était fait, que ponctuait l’appel monotone :

— Château-Laffite… Pomard…

— Il y a ici, dit-il enfin, une jeune femme dont je sais l’histoire. C’était une confrère, travail-