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princesses de science

Lorsqu’on rentra au salon, les Jourdeaux se retiraient. La belle et malheureuse jeune femme se précipita vers Guéméné. Il lui avait décidément inspiré une confiance extraordinaire. Elle le supplia :

— Oh ! docteur, je vous en prie, faites-moi l’honneur de soigner mon mari, venez l’examiner demain. Vous m’avez dit ce soir des choses qui m’ont frappée. Je suis convaincue que vous verrez dans son cas ce que d’autres n’y ont pas vu.

Guéméné sourit, hésitant. Le mari, à son tour, s’approcha :

— Je sais bien que mon compte est réglé, dit-il avec un essoufflement ; cependant, si l’on essayait un nouveau traitement… Oh ! ce que vous voudrez, docteur, je m’en remets à vous.

Guéméné le regarda ; un éclair luit dans ses yeux. Puis il dit, en notant sur son carnet l’adresse des Jourdeaux, boulevard Saint-Martin :

— Je suis très flatté, monsieur, croyez-le…

Dans le coupé qui les ramenait, sa femme et lui, il dit à Thérèse :

— Tu ne sais pas ? Les Jourdeaux m’ont demandé. Ils ont la certitude que je vais guérir ce malheureux. Que penserais-tu de moi si je réussissais pareille cure ?

Thérèse, se rejetant au fond de la voiture, éclata de rire :

— Guérir un cancéreux, mon pauvre chéri ! es-tu fou ?