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Page:Yver - Princesses de Science.djvu/72

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princesses de science

— C’est bien, fit Dina résignée. Mais, vous savez, il est dur, votre père !…

Alors, sans bruit, toute à sa hâte passionnée, avec la crainte d’être rappelée, Thérèse Herlinge, dans le blanc de sa blouse, fila comme une ombre vers la porte, le long de la rangée des lits, et disparut.

Dans une petite garde-robe étroite, contiguë à la salle, elle se dévêtit de sa blouse et de son tablier, apparut toute noire dans sa robe traînante, mit son chapeau et sortit.

Mais l’horloge de sa salle retardait. Quand la jeune fille entra dans la vieille église ténébreuse, le service touchait à sa fin. Le catafalque brasillait dans l’obscurité du lieu, et le prêtre, en chasuble noire chamarrée d’argent, tournait lentement autour pour l’absoute, pendant qu’un grand silence s’était fait dans les chants liturgiques. À droite, la masse sombre des hommes se tenait debout, compacte et solennelle. Sur des crânes luisants et lisses, de vieux médecins, les cierges mettaient des reflets. Moins nombreuses, à gauche, les femmes étaient agenouillées. Thérèse aperçut tout de suite la grosse tête aux frisons blonds de madame Adeline tournée vers elle : la doctoresse lui faisait signe qu’une place se trouvait libre à ses côtés. La pauvre femme, qui avait dû s’acquitter de ses visites de