Aller au contenu

Rig Véda ou Livre des hymnes/Section 4/Lecture 2

La bibliothèque libre.
Traduction par Alexandre Langlois.
Bibliothèque Internationale Universelle (p. 278-287).

LECTURE DEUXIÈME.

HYMNE I.

À Indra, par Samvarana, fils de Pradjapati.

(Mètre : Trichtoubh.)

1. Faible que je suis, je voudrais faire un brillant éloge du grand et robuste Indra, qui donne la force aux hommes ; qui vient au milieu du peuple, et, pour prix de ses louanges, au moment du combat, lui assure sa protection.

2. Oui, pour prix de nos hymnes, tu veux nous protéger, (dieu) libéral. Attelle donc tes coursiers, ô Maghawan ; viens et apporte-nous le bonheur. Donne-nous la victoire sur nos ennemis.

3. Ô noble Indra, ils ne sont pas à toi, ceux que leur impiété a séparés de nous. Ô dieu, dont la main porte la foudre, dont les coursiers ont tant de renommée, monte sur ton char, et dirige toi-même les rênes.

4. Ô Indra, quand les hymnes sont prodigués à ta louange, alors tu vas combattre, et fendre la vache (céleste) pour arroser les plaines. Guerrier généreux, tu as, en faveur de Soûrya, et dans sa propre demeure, forcé à la soumission l’ennemi (des dieux).

5. Nous sommes à toi, ô Indra, nous et ces prêtres qui engendrent la Force. Les chars du (sacrifice) arrivent. Ô (dieu), dont la mort d’Ahi a prouvé la vigueur, qu’il en vienne un vers nous, (et c’est le tien), beau comme Bhaga, puissant, et chargé d’offrandes.

6. Ô Indra, en toi réside une force adorable, une abondance (merveilleuse). Immortel habitant des airs[1], fais notre fortune, et donne-nous une brillante opulence, pour que nous puissions célébrer les bienfaits d’un maître magnifique.

7. Ô vaillant Indra, conserve par tes secours les chantres qui te glorifient, et, au moment du combat, enivre-toi de ce doux et beau soma, qui peut servir de boucher.

8. Que ces coursiers ornés d’or, que m’a donnés le généreux Trasadasyou, fils de Pouroucoutsa, que les dix chevaux blancs du fils de Girikchita me transportent à l’assemblée du sacrifice.

9. J’ai aussi reçu de Vidatha, fils de Mâroutâswa[2], de forts et magnifiques (coursiers), distingués par leur couleur rouge. J’avais répondu à son appel ; il m’a donné des milliers de parures, il a voulu que je fusse orné comme un seigneur.

10. Qu’on attelle aussi à mon char les beaux et brillants coursiers de Dwanya, fils de Lakchmana. Que les richesses viennent avec grandeur vers le Richi Samvarana, comme les vaches viennent au pâturage.


HYMNE II.
À Indra, par Samvarana.
(Mètres : Trichtoubh et Djagatî.)

1. L’immortelle Swadhâ, infinie, fortunée, recherche le (dieu) terrible, qui ne connaît pas d’(invincibles) ennemis. Faites des libations, brûlez des holocaustes, accumulez les offrandes en l’honneur (d’Indra) qui aime nos sacrifices et que célèbrent nos hymnes.

2. Quand Maghavan s’est désaltéré de notre soma, quand il a goûté au miel (de nos libations) et à nos mets (sacrés), alors, jaloux (de prouver sa force) et armé de sa grande arme, il lance son trait brillant de mille rayons, et menace de la mort le cerf (des plaines célestes).

3. Celui qui le matin ou le soir présente à Indra (la coupe) de soma est environné de splendeur. Le magnifique Sacra repousse le riche, ami des méchants, et qui n’aime que son propre intérêt.

4. Sacra ne fuit pas celui dont il a pu frapper le père, la mère ou le frère. Il accepte ses offrandes. Il sait punir ; mais, pour le péché (des autres), il n’abandonne pas (son serviteur), et peut le combler de ses bienfaits.

5. Pour attaquer (ses ennemis), il n’a besoin ni de cinq ni de dix compagnons. Il ne s’allie point avec l’impie qui refuse de faire les libations. Il lui réserve sa terrible colère ou la mort. Il introduit l’homme religieux dans un riche pâturage.

6. Ennemi de (l’homme) impie, bienfaiteur du (mortel) pieux, il sait dans le combat déchirer (ses adversaires), et les broyer sous la roue (de son char). Indra peut tout dompter ; il inspire la terreur. C’est un maître qui conduit son esclave à son gré.

7. Il vient prendre le bien de l’avare, et le donne à son serviteur, dont il comble les désirs. L’homme qui irrite sa colère ne peut être que dans une mauvaise voie.

8. Lorsque le magnifique Indra voit deux hommes riches (en offrandes, le prêtre et le père de famille), rivaliser entre eux pour obtenir la possession de vaches célestes, il prend l’un des deux pour compagnon ; il agite, il trouble (ses ennemis), et, secondé par les Marouts, il leur amène bientôt le (brillant) troupeau[3].

9. Agni, je veux te recommander Satri, fils d’Agnivési ; ses présents sont innombrables, il est le modèle d’un généreux seigneur. Que les eaux deviennent pour lui fécondes. Qu’il soit puissant, fort et brillant.


HYMNE III.
À Indra, par Prabhouvasou, fils d’Angiras.
(Mètres : Anouchtoubh et Pankti.)

1. Ô Indra, apporte à notre secours cette puissance qui est capable de tout, (puissance) brillante, qui repousse l’ennemi et triomphe dans les combats.

2. Ô Indra, sous ton empire sont les quatre régions du ciel[4], les trois mondes, les cinq espèces d’êtres[5] ; de là viennent les biens que nous attendons de toi.

3. Tu es généreux, et nous demandons ton noble secours. Ô Indra, avec les Marouts tu parcours rapidement (les airs), et produis l’abondance que tu nous envoies.

4. Tu es fertile et fructueux pour le bien ; ta vigueur est féconde. Ta pensée est forte et victorieuse, ô Indra, ta virilité funeste à tes ennemis.

5. Ô Indra, toi qui portes la foudre, ô Satacratou, maître de la force, pousse ton char rapide contre le mortel qui nous traite en ennemis.

6. Ô vainqueur de Vritra, les hommes assis sur le gazon sacré, au milieu des libations, t’invoquent, (dieu) terrible et antique, pour obtenir l’abondance.

7. Ô Indra, garde notre char. Qu’il soit invincible, le plus avancé dans la mêlée, le mieux entouré de (braves) compagnons, le plus riche en butin.

8. Oui, puissant Indra, entends notre prière et garde notre char. Nous consacrons nos plus belles offrandes (à celui que nous appelons) Div ; oui, nous consacrons nos hymnes à Div[6].


HYMNE IV.
À Indra, par Prabhouvasou.
(Mètres : Trichtoubh et Djagatî.)

1. Qu’il vienne cet Indra, le dispensateur de l’opulence, le distributeur de la richesse. Marchant avec l’assurance de l’archer, altéré, plein de désirs, qu’il boive la liqueur du soma.

2. Héros traîné par deux coursiers azurés, que le soma monte jusqu’à tes mâchoires, à tes joues, comme aux sommets d’une montagne. Roi que le monde invoque, puissions-nous tous connaître le bonheur en te (charmant) avec nos hymnes, de même que (l’écuyer) flatte ses coursiers (avec la voix) !

3. Ô Maghavan, toi qui portes la foudre et que le monde implore, toi qui ne connais que la prospérité, telle qu’une roue en mouvement, mon âme est agitée par la crainte que me cause mon ignorance. Ton chantre, entouré de riches offrandes, élève son hymne jusqu’à ton char.

4. Ô magnifique Indra, que traînent deux coursiers azurés, ce chantre, accomplissant avec empressement les œuvres (saintes), fait entendre la voix de l’hymne qui résonne comme le mortier. De ta main gauche tu répands la richesse. Que ta main droite sache nous défendre.

5. Que le prêtre[7] libéral (de soma), augmente ta grandeur, ô (dieu) libéral de bienfaits. (Dieu) fécond, tu es porté sur des chevaux qui répandent la fécondité. (Héros) à la noble face, au char prospère, aux œuvres fertiles, au cœur généreux, (dieu) qui portes la foudre, soutiens-nous dans le combat.

6. Ô Marouts, que les hommes se baissent avec respect devant ce jeune Sroutaratha, riche en offrandes, qui (nous) a donné deux chevaux rouges accompagnés de trois cents (vaches).


HYMNE V.
À Indra, par Atri.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. (Agni) est invoqué partout ; et le dos arrosé de ghrîta, il s’élève majestueusement en même temps que la splendeur du soleil. Que les Aurores luisent pour le bonheur de celui qui dit : « Allons, faisons des libations en l’honneur d’Indra. »

2. Que le prêtre, avec vénération, allume le feu, étende le gazon, s’approche du mortier, verse le soma et chante l’hymne. Ses mortiers ont résonné à la gloire du rapide (Indra). Qu’il s’approche pour la libation et pour l’holocauste.

3. L’épouse (d’Indra)[8] va désirant l’époux qui doit l’emporter rapidement sur son char. Que ce char se charge d’offrandes ; qu’il résonne avec bruit, et qu’autour de lui il répande mille (présents).

4. Il n’a aucune épreuve à craindre, le roi qui a versé à Indra de nombreuses coupes de soma, ami de la vache (du sacrifice). Il marche à la tête de ses hommes ; il triomphe de son ennemi ; il règne heureusement sur ses provinces, et illustre son nom.

5. Qu’il soit heureux à conserver ; qu’il soit fort à conquérir. Que le Jour et la Nuit[9] concourent à son bonheur. Qu’il soit le favori de Soûrya, le favori d’Agni, celui qui prodigue en l’honneur d’Indra le soma et les offrandes.


HYMNE VI.
À Indra, par Atri.
(Mètre : Anouchtoubh.)

1. Ô Indra, ô Satacratou, tu es grand, et ta magnificence est royale. Ô toi qui veilles sur tous les hommes et qui possèdes la force, sois pour nous le noble garant de tous les biens.

2. Ô puissant Indra, tu nous assures l’abondance la plus glorieuse, et à ce titre ta renommée est étendue. (Dieu) aux teintes dorées, ta force est invincible.

3. Ô dieu armé de la foudre, avec les (Marouts), tes glorieux et robustes compagnons, qui troublent la pensée, tu règnes sur la terre et dans le ciel.

4. Ainsi, ô vainqueur de Vritra, quel que soit le présent que tu nous destines, apporte-le : tu ne peux vouloir que notre bien.

5. Ô Indra, ô Satacratou, nous comptons sur ton secours. Puissions-nous, sous ta protection, être bien gardés ! Ô héros, puissions-nous être bien gardés !


HYMNE VII.
À Indra, par Atri.
(Mètres : Anouchtoubh et Pankti.)

1. Ô glorieux et noble Indra, ô (Dieu) qui portes la foudre et possèdes la richesse, apporte-nous dans tes deux mains le bien que nous devons espérer de toi.

2. Oui, Indra, apporte-nous le bien que tu estimes le plus beau. Que nous connaissions ton immense générosité !

3. (Dieu) bienfaisant et armé de la foudre, ta pensée est noble, généreuse, étendue ; et pour nous envoyer l’abondance tu peux briser les obstacles les plus forts.

4. Nos hymnes ont célébré Indra, le roi des mortels, le plus noble de tous ceux qui sont seigneurs parmi vous : nous l’avons invoqué avec de nombreuses libations.

5. En l’honneur d’Indra, qui aime nos hommages, (nous présentons) ces invocations poétiques, cet hymne louangeur. Dans leurs prières les enfants d’Atri exaltent sa gloire ; oui, dans leurs prières les enfants d’Atri préconisent son nom.


HYMNE VIII.
À Indra, par Atri.
(Mètres : Ouchnih, Trichtoubh et Anouchtoubh.)

1. Ô maître du soma, viens prendre la liqueur qui sort de nos mortiers. Ô vainqueur de Vritra, ô généreux Indra, bois avec les généreux (Marouts).

2. Fécond est ce mortier, féconde est ton ivresse, fécond est ce soma. Ô vainqueur de Vritra, ô généreux Indra, (bois) avec les généreux (Marouts).

3. Moi qui répands (le soma), je t’invoque, ô (dieu) de la foudre, ô toi qui répands (la pluie), avec tes admirables auxiliaires. Ô vainqueur de Vritra, ô généreux Indra, (bois) avec les généreux (Marouts).

4. Que le roi puissant et libéral qui lance la foudre, triomphe de ses ennemis et donne la mort à Vritra, qui aime nos libations et boit notre soma, attelle son char et vienne près de nous. Qu’Indra, dans le sacrifice de midi, se livre à une (sainte) ivresse.

5. Quand le fils du (funeste) Asoura[10], Swarbhânou, couvre tes rayons, ô Soûrya, de son obscurité, tels que l’insensé, qui ne peut reconnaître son chemin, les mondes vont sans clarté.

6. Ô Indra, lorsque la magie de Swarbhânou vient se placer au-dessous de l’astre lumineux, tu la détruis. Avec son quadruple mantra[11] Atri[12] retrouve le soleil, caché sous les ténèbres paresseuses.

7. « Ô Atri, » (s’écrie Soûrya,) « ne souffre pas que le (monstre) terrible et affamé me dévore, moi qui t’appartiens. N’es-tu pas Mitra, équitable en sa magnificence ? Ô Mitra, et toi, royal Varouna, sauvez-moi en ce moment ! »

8. Prêtre, s’approchant du mortier (sacré), honorant les dieux par l’hymne et les apaisant par la prière, Atri a placé dans le ciel l’œil de Soûrya. Il a détruit la magie de Swarbhânou.

9. Ainsi Soûrya avait été couvert des ténèbres de Swarbhânou, fils du (perfide) Asoura. Les enfants d’Atri l’ont retrouvé : les autres n’ont pu (avoir le même bonheur).


HYMNE IX.
Aux Viswadévas, par Bhômatri.
(Mètres : Trichtoubh, Djagatî, Virat et Écapada.)

1. Ô Mitra et Varouna, quel est celui qui vous honore en ce moment ? Quel que soit votre séjour, le ciel, ou la demeure terrestre d’un noble (mortel), ou le foyer du sacrifice, sauvez-nous. Donnez (au sage) qui veut honorer les dieux cette abondance d’offrandes que procurent les troupeaux.

2. Puissions-nous plaire à Mitra, à Varouna, à l’infatigable Aryaman, au grand Indra, aux Marouts, heureux compagnons du bienfaisant Roudra, à tous ceux qui obtiennent de nous les honneurs de l’hymne poétique et de l’offrande !

3. Nous vous invoquons, ô généreux Aswins ; pressez le pas superbe du coursier qui traîne votre char, aussi prompt que le vent. (Ô prêtres), apportez pour honorer dignement le (dieu), qui est le souffle même du Ciel[13], vos prières et vos offrandes.

4. Que le vainqueur céleste, le sacrificateur compagnon des Canwas, le rapide Agni, surnommé Trita[14] et partageant les plaisirs de Soûrya, que Poûchan, que Bhaga, tous protecteurs du monde, tous doués de la plus grande vélocité, se disputent le bonheur de venir à nos sacrifices.

5. Amenez-nous vos richesses portées sur vos légers coursiers. Notre prière vous demande de nous faire acquérir et conserver l’opulence. Ô Marouts, que le sacrificateur choisi par le fils d’Ousidj[15] se ressente heureusement de votre bienfaisante activité.

6. (Ô Prêtres), invitez par vos hymnes le divin et sage Vâyou à monter sur son char, et à montrer qu’il approuve (nos louanges). Que les Prières, riches épouses (des dieux), viennent prendre leur place au sacrifice, et leur part aux cérémonies.

7. Pour votre avantage, les deux grandes (déesses), l’Aurore et la Nuit, (viennent) du ciel, à l’appel de nos hymnes, avec les (dieux) adorables et fortunés, et, telles que deux sages, elles apportent au mortel tout ce qu’il désire pour le sacrifice.

8. Je chante ces héroïques (Marouts), riches de tant de biens. J’offre mes (libations) à Twachtri, maître de l’enceinte (sacrée). La Prière, entourée d’offrandes, et heureuse de partager les plaisirs (des dieux, célèbre aussi) les Arbres, les Plantes (dans ce sacrifice) qui doit amener la richesse.

9. Que les Parwatas[16], qui sont (pour nous) comme d’héroïques Vasous[17] arrivent heureusement pour nous donner des enfants et des petits-enfants ; qu’il augmente sans cesse notre prospérité, ce (dieu) adorable et digne de louanges, (que l’on surnomme) Aptya[18] : ami des hommes, qu’il vienne (accroître) notre renommée.

10. J’ai allumé les trois feux, et dans des vers harmonieux j’ai chanté l’enfant des Ondes, le fruit du fécond Bhoûmya[19]. Agni semble par un murmure accueillir ma présence. Sa chevelure se couronne de rayons, et il dévore le bois du bûcher.

11. Comment célébrerons-nous la grande famille de Roudra ? Comment chanterons-nous le riche et prudent Bhaga ? Puissions-nous être gardés par les Eaux, les Plantes, le Ciel, les Bois, les Collines couronnées d’arbres !

12. Qu’il entende nos prières, ce maître de la force, qui traverse l’air et court autour du monde ! Qu’elles nous entendent, ces Eaux, qui forment une foule de villes brillantes, et se groupent autour du nuage grossissant !

13. Écoutez la prière que nous vous adressons, ô grands et nobles coureurs : prenez nos meilleurs holocaustes. Tels que des oiseaux redoutables, (les Marouts) arrivent, et poursuivent de leurs traits le mortel effrayé.

14. J’ai invité à mon heureux sacrifice (les dieux) nés au ciel et sur la terre. J’ai (appelé) les Ondes. Que nos hymnes augmentent la haute étendue des mondes célestes ; qu’ils élargissent les fleuves remplis d’eau.

15. Que mon Hymne marche sur ses pieds, puissant protecteur, soutien (vigilant). Mère[20] vénérable, que la Libation, la main étendue et chargée de présents, soit bienveillante pour nous, ministres du sacrifice.

16. Par quelle prière honorerons-nous les bienfaisants Marouts au milieu de nos chants de joie ? Oui, par quelle offrande honorerons-nous les Marouts au milieu de nos cris de joie ? Qu’Ahirboudhna[21] ne nous abandonne pas à notre ennemi. Qu’il donne la mort à nos adversaires.

17. Pour obtenir une famille riche en troupeaux, ô dieux, voilà qu’un mortel vous adresse sa prière. Oui, ô dieux, un mortel vous adresse sa prière. Que Nirriti[22], laisse en ces lieux une heureuse santé, et ne dévore que ma vieillesse.

18. Ô dieux, ô Vasous, puissions-nous obtenir de votre bienveillance cette abondance qui donne la force, pour prix des hommages que nous rendons à la Vache (du sacrifice) ! Que cette déesse[23], douce et bienfaisante, vienne à nous et fasse notre bonheur !

19. Qu’Ilâ[24], mère des troupeaux (divins), qu’Ourvasî[25], avec les Fleuves, daignent nous accueillir ; Ourvasî, qui brille au loin dans le ciel, qui d’un (doux) murmure accompagne (l’œuvre sainte), et couvre (de sa splendeur) l’offrande d’Ayou !

20. Que (cette Ourvasî) répande sur nous ses dons en faveur de notre roi Ourdjavya !


HYMNE X.
Aux Viswadévas, par Bhômatri.
(Mètres : Trichtoubh et Écapada.)

1. Que la Prière, brillante et fortunée, célèbre Varouna, Mitra, Bhaga et Aditi. Qu’il nous entende, (le dieu) vivifiant, et libre dans sa course, naissant au sein de la pluie, père des cinq esprits vitaux[26], auteur de la prospérité.

2. Qu’Aditi m’accueille, comme une mère (accueille) son fils, et que ma prière aille jusqu’à son cœur pour y être conservée. J’adresse à Mitra et à Varouna le culte fortuné qui plaît aux dieux.

3. (Ô chantre), invoque le plus sage d’entre les sages. Et vous, arrosez-le de beurre et du miel (des libations). Que le divin Savitri nous donne des biens nombreux, utiles, agréables.

4. Indra, traîné par deux chevaux azurés, tu nous conduis au bonheur, (touché) de nos prières, de nos libations, de (la piété) de nos maîtres généreux, (charmé) de nos cérémonies et de la faveur que nous accordent les adorables Dévas.

5. Que le divin Bhaga, que Savitri, (père) de la richesse, qu’Ansa et Indra, vainqueurs de Vritra, et possesseurs de ses biens, que Ribhoukchâs, Vâdja, Pourandhî[27], que (tous ces dieux) immortels et rapides nous conservent.

6. Chantons les exploits du (dieu) fort, triomphant, invincible, allié des Marouts. Maghavan, parmi les anciens et les autres, parmi les modernes, aucun n’a possédé ta force.

7. Célèbre en premier lieu Vrihaspati, qui donne la richesse et distribue les trésors ; favorable pour celui qui le chante et l’honore par la prière et le sacrifice, il vient à lui avec de grands présents.

8. Avec ton secours, ô Vrihaspati, les (hommes) deviennent riches, invincibles, ornés d’une belle famille. L’opulence appartient à ceux qui n’usent de leur fortune que pour donner des chevaux, des vaches, des étoffes.

9. Rends caduque l’opulence de ceux qui jouissent, sans nous demander nos hymnes. Que ces impies, dont la race s’élèverait dans le monde, que ces ennemis de notre culte soient par toi enlevés à la face du Soleil.

10. Ô Marouts, reléguez avec ceux qui ne voient pas le disque (du soleil) (l’homme) qui admet les Rakchasas à la table des dieux. Il s’expose à perdre ses sueurs et à s’épuiser en vains désirs, celui qui blâme le zèle de votre chantre.

11. Célèbre le (dieu) qui possède une bonne flèche, un bon arc, qui est le maître de toutes les plantes. Sacrifie au grand, au clément Roudra. Honore par tes invocations ce divin Asoura[28].

12. Que les ouvriers du (dieu, appelé) Damoûnas, (ouvriers) à la main industrieuse[29] ; que les larges Rivières, épouses (du dieu) qui donne l’abondance[30], que Saraswatî, qui répand au loin sa clarté, que Râcâ[31], (déesses) brillantes et généreuses, nous accordent les biens désirés.

13. J’apporte un hymne nouveau, à peine né, au grand protecteur (des hommes, à Pardjanya)[32]. Lui, qui frappe aux flancs de sa fille[33] et produit toutes les formes, doit, pour nous, rajeunir le monde.

14. Ô chantre, que l’hymne célèbre ce maître de l’offrande[34], qui tonne et pousse des clameurs, qui va, gonflé d’eau et de pluie, et qui remplit le ciel et la terre du feu de l’éclair.

15. Que l’hymne célèbre aussi les jeunes enfants de Roudra, les robustes Marouts. J’ai le désir d’obtenir la richesse, et je chante. Loue donc ces (dieux) légers, qui ont des daims pour coursiers.

16. Que l’hymne célèbre encore la Terre, l’Air, les Astres, les Plantes, afin d’obtenir la richesse. Que tous les dieux me soient favorables. Que la Terre, notre mère, ne me livre pas à l’aveuglement d’esprit.

17. Ô dieux, puissions-nous être exempts de tout mal !

18. Marchons sous la protection des Aswins, toujours nouvelle, heureuse, fortunée. Que ces Immortels nous donnent l’opulence, une forte famille, toute espèce de biens.


HYMNE XI.
Aux Viswadévas, par Atri.
(Mètres : Trichtoubh et Écapada.)

1. Que les sept (Rivières célestes, comme sept) vaches remplies de lait, viennent à nous, rapides, bienfaisantes, (et nous apportent) leur miel (savoureux). Larges et fortunées, qu’elles livrent leurs trésors au sage, au chantre qui les appelle.

2. Mon hymne, ma prière invite à nos offrandes le Ciel et la Terre, bienfaisantes (déités). Père (auguste), mère affable, leur main est secourable, leur nom glorieux. Qu’ils viennent à nous dans nos dangers.

3. Ô prêtres qui préparez le miel de la libation, offrez à Vâyou le brillant soma. Tel qu’un sacrificateur, bois avant tous. (Bois), jusqu’à l’ivresse, de cette douce liqueur que nous te donnons.

4. Les deux mains, pourvues de dix (doigts) travailleurs, vont chercher la plante d’où s’extrait le soma ; heureusement industrieuses, elles traitent comme une victime cet enfant de la colline qui, pour notre plaisir, sous la douce pression du doigt, rend un jus savoureux et pur.

5. Ô Indra, tu peux t’enivrer de ce soma qui a été versé pour toi, (dieu) grand, robuste, ami et puissant. Réponds à notre appel, et attelle à ton char tes deux coursiers azurés, qui portent si bien leur fardeau (précieux).

6. Ô Agni, viens aussi partager nos plaisirs et goûter de notre miel savoureux ; et, par les routes que suivent les Dévas, amène-nous ton épouse, déesse noble, grande, infatigable, qui connaît le sacrifice, et qui se voit entourée de prières et d’holocaustes.

7. Que Gharma[35] prenne part au sacrifice, placé près d’Agni, comme un fils près de son père : (Gharma) que les prêtres agrandissent sous le jus onctueux qu’ils versent et qu’ils semblent brûler jusqu’à la moelle.

8. Que la Prière, grande, élevée, fortunée, aille, comme un message, appeler les Aswins. (Dieux) merveilleux, arrivez sur le même char, et entrez dans le sanctuaire de nos offrandes, comme l’essieu entre dans le moyeu de la roue.

9. J’invoque le puissant Poûchan ; je célèbre la gloire du rapide Vâyou. Ils répandent sur nous l’abondance, et par leurs libéralités ils appellent nos prières.

10. Ô (dieu nommé) Djâtavédas, je t’implore. Amène-nous tous les Marouts, quels que soient leurs noms et leurs formes. Ô Marouts, venez tous à notre sacrifice ; écoutez les prières et l’hymne du chantre. (Accourez) tous à notre secours.

11. Que l’adorable Saraswatî se rende à notre sacrifice des larges hauteurs du ciel. Que cette déesse, arrosée de notre beurre (sacré), aime notre invocation, et entende avec plaisir nos cris de fête.

12. Faites asseoir au foyer le grand et sage Vrihaspati ; honorons (ce dieu) au dos noir, aux rayons d’or, qui siége et qui brille dans l’enceinte du sacrifice.

13. Que (ce dieu) bienfaisant qui soutient (le monde) et répand au loin son éclat, invoqué par nous, vienne avec toute sa puissance. Uni à ses épouses[36], entouré des jeunes plantes, invincible et libéral, source d’abondance, il dresse son aigrette aux trois couleurs[37].

14. Assis sur le trône élevé et brillant que lui donne sa mère (Ilâ), il reçoit les hommages de ses chantres, qui appartiennent à la race d’Ayou. Et les mortels, pleins d’une dévotion pieuse, chargés de leurs holocaustes, soignent (ce dieu) comme ils soigneraient un nourrisson dans son berceau.

15. Ô Agni, les hommes et les femmes élèvent vers toi une prière empressée, et à un (dieu) généreux comme toi ils présentent de généreuses offrandes. Que la Terre, notre mère, ne me livre pas à l’aveuglement d’esprit.

16. Ô dieux, puissions-nous être exempts de tout mal !

17. Marchons sous la protection des Aswins, toujours nouvelle, heureuse, fortunée. Que ces Immortels nous donnent l’opulence, une forte famille, toute espèce de biens.


HYMNE XII.
Aux Viswadévas, par Avatsara, fils de Castapa.
(Mètres : Trichtoubh et Djagatî.)

1. Comme jadis, comme naguère, comme partout, (je viens) en ce moment fléchir par la prière (le dieu) qui possède le bonheur, qui, assis sur notre gazon (sacré), reçoit les plus nobles offrandes. (J’implore) ce héros clément, fort et impétueux, qui croît sous le charme de nos louanges).

2. Tu repousses par tes splendeurs (l’ennemi) qui enchaînait le nuage, et tu ornes les régions célestes auxquelles tu rends la sérénité. Puissant par tes œuvres, (tu existes) pour notre salut et non pour notre perte ; et, vainqueur de la magie (des Asouras), tu as mérité que ton nom fût célébré dans le sacrifice.

3. L’Holocauste vient rapidement, gage de justice, de stabilité, de salut : le (dieu) fort et sacrificateur l’embrasse. Il se glisse, il s’étend sur le gazon (sacré), il se mêle aux plantes qui le soutiennent, tendre nourrisson (qui deviendra) mâle, toujours jeune, et immortel.

4. En votre faveur, il attelle ces légers coursiers, ces rayons qui augmentent l’éclat du sacrifice, et qui ne tendent pas à s’élever. D’autres suivent une route supérieure, d’où ils semblent dominer, et (le dieu), tel qu’un archer, lance ces traits renommés jusque sur la voûte (du ciel)[38].

5. Au milieu des (Prières) qui naissent de la pensée, tu reçois le soma qui a coulé sous le pressoir[39] ; tu siéges sur un bûcher glorieux ; (dieu) célébré par des chants, tu brilles entouré de nos prêtres. Ô toi qui donnes la vie, augmente dans le sacrifice l’éclat de tes épouses[40].

6. Tel on voit (l’être divin), tel on le chante. Quelle que soit la forme sous laquelle ils nous apparaissent au moment des libations, que les dieux possèdent pour nous une grande générosité, une large bienfaisance, une force invincible et soutenue par de mâles serviteurs.

7. À l’orient s’avance, précédé de son épouse, le sage Soûrya, prêt à combattre ses ennemis. Que ce (dieu) libéral nous protége, et nous donne une maison brillante et assez forte pour nous défendre.

8. Ô (dieu) qui précèdes la lumière du (soleil) voyageur, et que les Richis ont chanté, tu es honoré par les hymnes du sacrificateur. Quel que soit son désir, il en obtient par ses œuvres (pieuses) l’accomplissement. De son offrande volontaire il retire le plus beau fruit.

9. Que la première (des libations) coule dans le vase qui les contient toutes[41]. Le sacrifice où elle doit être versée ne sera pas perdu. Quand la prière se joint à un cœur pur[42], les vœux de l’homme religieux ne sont jamais trompés.

10. (Honorons donc) ce (dieu) dont la force est suprême et adorable, dont le cœur est bon et indulgent[43]. Obtenons par les prières d’Avatsâra une puissante abondance, que les mérites du sage ne peuvent qu’augmenter encore.

11. L’ivresse que ces (libations) donnent à un (dieu) opulent, adorable, puissant[44], est légère comme l’épervier, pleine comme la ceinture, parfaite comme le sacrifice. Les sages s’invitent mutuellement à venir : ils savent que ce breuvage est une source de biens.

12. Que le (dieu) adorable et sage (surnommé) Sadâprina[45], les mains chargées de gazon sacré, détruise ses ennemis et soit vainqueur avec vous. Il s’approche des deux espèces d’offrandes ; il resplendit, honorant la troupe divine de ses louanges harmonieuses.

13. Soutambhara[46], chef des hommes religieux, en faveur d’un mortel qui faisait un sacrifice, s’est (un jour) approché du (foyer), où est la mamelle de toutes les prières. Il a amené les vaches (saintes)[47] ; il a répandu le lait de la libation, et (le sage), éveillé (pour l’œuvre pieuse), a rappelé ces paroles :

14. « Les Hymnes désirent celui qui s’éveille. Les Chants vont vers celui qui s’éveille. Le Soma adresse la parole à celui qui s’éveille : C’est moi, c’est un de tes amis qui est en ces lieux. »

15. « Agni s’éveille, les Hymnes le désirent. Agni s’éveille, les Chants vont vers lui. Agni s’éveille, le Soma lui adresse la parole : C’est moi, c’est un de tes amis qui est en ces lieux[48]. »


HYMNE XIII.
Aux Viswadévas, par Sadaprina, fils d’Atri.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. (Le dieu) qui lance la foudre s’est annoncé au ciel ; avec les Hymnes est arrivée l’Aurore, dont les rayons apparaissent. Elle a repoussé les ténèbres. La Lumière est née, et le dieu a ouvert les portes du séjour de Manou.

2. Soûrya a donné une forme à la nature. Mère des vaches (célestes, l’Aurore est) sortie des profondeurs de l’espace pour l’annoncer. Les rivières qui semblaient taries coulent à plein bord. Le ciel s’affermit comme une forte colonne.

3. Devant l’antique créateur des grandes (ondes), célébré par nos hymnes, l’enfant de la Nue[49], la Nue elle-même a tremblé. Le ciel s’éclaircit. Les (Angiras) poursuivent leur œuvre de dévotion respectueuse.

4. Pour vous, ils viennent, par des hymnes dont les accents charment les dieux, appeler à votre secours Indra et Agni. Les sages, dignes du nom de Marouts[50], témoignent de leur respect par leurs chants et leurs offrandes, et commencent le sacrifice.

5. Ces (dieux) arrivent !… En ce jour prions avec piété. Que la mort tombe au loin sur nos ennemis. Éloignons ceux qui trameraient en secret notre perte, et présentons-nous devant le maître du sacrifice.

6. Approchez, amis, et formons cette Prière, qui est comme une mère (pour les hommes). C’est elle qui a ouvert le pâturage de la vache (céleste), qui a donné à Manou la victoire sur Visipra[51], qui a fait trouver de l’eau au marchand égaré dans la forêt[52].

7. Cependant le mortier a retenti sous la main qui pousse le pilon. En même temps les Navagwas, éprouvés par dix mois (de pénitences)[53], ont commencé les chants. Saramâ[54] vient au sacrifice, et découvre les vaches (célestes). Angiras[55] a mis l’ordre partout.

8. Quand, au lever de la magnifique Aurore, tous les Angiras eurent trouvé les vaches (célestes), le séjour de ces vaches fut établi au foyer suprême du sacrifice ; c’était sur la route du sacrifice que Saramâ les avait trouvées.

9. Que Soûrya vienne donc avec ses sept coursiers ; une large carrière, une longue voie lui est ouverte. Rapide épervier, il accourt vers la nourriture qui lui est préparée. Jeune et sage, il vient briller au milieu des vaches (divines).

10. Que le Soleil apparaisse sur cet océan lumineux ; qu’il attelle ses cavales à la croupe flexible. Les sages l’ont conduit, comme on conduit un navire sur l’eau. Les Ondes dociles l’ont entouré avec respect.

11. En votre faveur, j’ai, au milieu des libations, fait une prière qui donne le bonheur, et qui avait assuré le succès des Navagwas, éprouvés par dix mois (de pénitences). Puissions-nous, avec cette prière, avoir les dieux pour gardiens ! Puissions-nous avec cette prière, traverser les maux (de la vie) !


HYMNE XIV.
Aux Viswadévas, par Pratikchatra.
(Mètres : Trichtoubh et Djagatî.)

1. Le sage est tel qu’un cheval attelé à un char : il porte volontairement la charge (du sacrifice) secourable et conservateur. C’est ce que je fais. Je ne demande pas à être délivré de ce fardeau ; je ne veux point le repousser. Le sage est fait pour diriger les autres dans la voie droite où il marche le premier.

2. Agni, Indra, Varouna, Mitra, Vichnou, vous, Marouts et (autres) dieux, apportez-nous votre force. Que les dieux Aswins, Roudra, Poûchan, Bhaga, Saraswatî, et les épouses divines viennent orner (notre sacrifice).

3. J’appelle à notre secours Indra et Agni, Mitra et Varouna, Aditi, la Lumière, la Terre, le Ciel, les Marouts, les Nuages, les Eaux, Vichnou, Poûchan, Brahmanaspati, Bhaga, l’illustre Savitri.

4. Que Vichnou, que le Vent, que le (dieu) clément (surnommé) Dravinodas, que Soma nous soit favorable. Que les Ribhoûs, que Twachtri et Vibhwan nous accordent la richesse.

5. Que la troupe des Marouts, qui habite le ciel et que nous appelons avec honneur sur le siége de cousa, vienne à nous. Que Vrihaspati, Poûchan, Varouna, Mitra, Aryaman nous couvrent de leur noble protection.

6. Que les Nuages célébrés par nos chants, que les Rivières bienfaisantes fassent notre salut. Que Bhaga, distributeur (des richesses), vienne à nous avec le secours de sa puissance. Qu’Aditi, largement étendue, entende mon invocation.

7. Que les épouses des dieux, avides (de nos sacrifices), nous conservent ; qu’elles nous conservent et nous donnent l’abondance et une forte famille. Déesses occupées près du foyer de terre[56], ou employées au service des Ondes, soyez-nous favorables, et accordez-nous votre protection.

8. Qu’elles viennent donc, ces épouses divines, Indrânî, Agnâyî, la brillante Aswinî[57] ; que Rodasî[58], que Varounânî m’entendent. Que ces déesses viennent au moment où nous honorons les femmes des dieux.

  1. Le texte dit dansant (nritamânah).
  2. J’ai regardé Mâroutâswa comme un nom patronymique plutôt que comme une épithète. Le commentaire traduit ce mot par cette idée : possesseur des chevaux aussi légers que le vent.
  3. Il me semble que je ne suis pas d’accord avec le commentaire pour la traduction de ce passage. Mais je crois qu’il est ici question du sacrifice du matin, dans lequel Indra va avec le prêtre conquérir la lumière et forcer la caverne où sont renfermées les vaches célestes. Cette idée est souvent répétée. Voy. page 44, col. 1, note 7.
  4. Le commentaire entend les quatre castes. Je ne crois pas qu’elles fussent alors connues.
  5. Voy. page 45, col. 1, note 1.
  6. Ce mot signifie brillant, dyotomana. Au nominatif il fait dyôh. Ordinairement il a le sens de Ciel. Une autre forme est dyou ; de ce mot est venu ζεὺς, διὸς.
  7. Le commentateur explique le mot dyôh pour stouti ; je lui ai donné le sens mentionné dans la note 2, col. 1, page 230.
  8. Je suppose que cette épouse est Satchî, c’est-à-dire la prière, ou l’œuvre du sacrifice. Cependant, ce pourrait être aussi l’épouse d’Agni, c’est-à-dire la libation versée sur le feu qui la porte, et montant sur le char du sacrifice.
  9. Ce pourrait être aussi bien le Ciel et la Terre.
  10. L’explication donnée pour le mot Asoura est prânada (spiritum dans). Ce mot est ordinairement pris en bonne part : cependant il peut s’appliquer à des êtres dont la nature est mauvaise, comme à Vritra, parce que Vritra retient et cède le nuage qui donne la vie. Swarbhânou, qui est l’obscurité personnifiée, est considéré comme le fils de Vritra. Dans la mythologie des Pourânas, Swarbhânou est identifié avec Râhou, ou le nœud ascendant.
  11. Je crois que le poëte désigne les quatre premiers distiques de ce même hymne, auxquels il attribue cette vertu singulière.
  12. Atri est ici ou le nom du prêtre qui accomplit le sacrifice, ou un surnom d’Agni agissant en sa qualité de sacrificateur. On explique le mot Atri par l’idée de mangeur. Voilà pourquoi ce mot s’applique à différents personnages ; à Agni, qui mange les holocaustes ; à Vritra et à ses compagnons, qui dévorent les nuages ; au sacrificateur lui-même, qui absorbe une partie des offrandes. Je pense qu’il est ici question d’Agni, invoqué dans le distique suivant sous le nom d’Atri. Atri, de même qu’Angiras, est une des formes d’Agni.
  13. Divo asourah.
  14. C’est-à-dire honoré trois fois, ou en trois endroits.
  15. Le fils d’Ousidj est Cakchîvân (voy. page 50, col. 1, note 2). Le sacrificateur qu’il s’est choisi, suivant le commentaire, c’est Atri. N’est-ce pas plutôt Agni ?
  16. Ce sont les nuages, ou montagnes célestes.
  17. Le mot Vasou est traduit par Vâsayitri (stabilitor). C’est le nom d’une classe de dieux.
  18. Ce mot signifie né des eaux, et il s’entend ici ou d’Agni, né au sein des libations, ou du Soleil, débarrassé des vapeurs orientales.
  19. Bhoûmya me paraît être la vapeur née de la terre, (bhoûmi) et formant le nuage. Le commentaire pense que le mot bhoûmi est synonyme d’antarikcha (l’air). Cependant Bhoûmya, à raison de son étymologie, pourrait être aussi le foyer de terre où naît le feu ; et l’enfant des Ondes serait encore ici Agni, enfant d’Ilâ et de la Libation. Bhoûmya est synonyme de Pârthiva (terrenus).
  20. Le commentaire croit que ce passage se rapporte à la Terre.
  21. Ahirboudhna est le Nuage, ou plutôt Indra, maître des nuages. Ailleurs on trouve Ahirboudhnya. Voyez page 161, col. 2, note 1.
  22. Voy. page 54, col. 2, note 4.
  23. Je crois que cette déesse est la vache du sacrifice, c’est-à-dire la flamme d’Agni. Cependant ce pourrait être la déesse de l’abondance, de l’offrande, appelée It dévatâ, ou bien Ilâ.
  24. Ilâ est ordinairement la terre, sous la forme de vache ; elle est fille de Manou. Ilâ est encore la déesse de l’hymne, Vâgdévatâ. Nous avons vu aussi qu’Ilâ est le foyer de terre qui porte le feu. Considérée comme la terre, les troupeaux, dont elle est la mère, sont ceux qui couvrent naturellement sa surface. Si l’on regarde Ilâ comme déesse du sacrifice, ces troupeaux sont alors ceux que j’appelle les vaches du sacrifice, c’est-à-dire les Libations ou les flammes d’Agni.
  25. Ourvasî est la libation personnifiée.
  26. Pantchahotri, traduit comme s’il y avait Pantchaprâna. On entend encore ce mot de cette manière : qui accomplit les cinq sacrifices (Pantchahomasya Sâdhacah).
  27. C’est un des noms de la Prière.
  28. Asoura, spiritûs dator.
  29. Ce sont les Ribhous, qui ont fabriqué des chars et des vases, formé des chevaux, des vaches, etc.
  30. Le commentaire dit que c’est Roudra.
  31. Voy. page 184, col. 2, note 1.
  32. Pardjanya est une forme d’Indra considéré comme le nuage donnant la vie et la forme aux choses.
  33. J’entends la mer, et non la terre, comme le voudrait le commentaire.
  34. Ilaspati. Pardjanya mérite et produit l’offrande, en envoyant l’eau à la terre.
  35. Gharma est la chaleur personnifiée, mot que j’ai rendu par feu sacré, sect. III, lect. xiv, hymn. xiv, st. 14. Le commentaire suppose que ce passage se rapporte à l’homme distingué (Mahâvîra) qui honore Agni.
  36. Ce sont les flammes (djwâlâ). Les plantes servent à nourrir le feu.
  37. Le commentaire donne aux flammes une triple couleur, rouge, blanche et noire.
  38. Il m’a semblé que ce distique faisait allusion et aux rayons du feu des sacrifices et aux rayons solaires. J’ai pris l’idée d’archer dans la signification de frappant (feriens), que je donne au mot crivi, qui veut dire aussi lac, puits.
  39. Il y avait deux manières d’extraire le jus du soma, ou en pilant la plante dans le mortier, ou en exprimant la liqueur entre deux planches.
  40. J’entends ici les flammes d’Agni. Le commentaire applique le mot pâtnî aux plantes (ochadi) qui alimentent le feu ou qui servent aux libations.
  41. Ce vase s’appelle Samoudram.
  42. Le commentaire entend : unie à un (Dieu) pur, comme le Soleil ou Agni.
  43. Le commentateur trouve dans ce distique le nom de cinq Richis, traduisant ainsi : ce dieu est accessible aux prières de Kchatra, Manasa, Évâvada, Yadjata, Sadhri.
  44. Dans ces vers le commentateur découvre aussi les noms de trois Richis. Il traduit : l’ivresse de Viswavâra, Vâdjata, Mâyin.
  45. Je n’ai pu me résoudre à voir dans le mot Sadâprina le nom d’un Richi. Je l’ai regardé comme une épithète d’Agni, qui signifie : toujours disposé à faire plaisir.
  46. Ce Soutambhara est ou le soma personnifié, ou un Richi dont nous avons déjà vu quelques hymnes, et dont le poëte rappellerait ici deux vers.
  47. Ce sont les flammes du sacrifice, aussi bien que les libations.
  48. Il y a sur un des manuscrits un seizième distique, qui ne se trouve ni sur le Pada ni dans le commentaire. Je l’ai regardé comme apocryphe.
  49. C’est-à-dire l’eau.
  50. Le commentateur dit ici que les prêtres ressemblent aux Marouts : pareils aux Marouts, rapides dans leurs œuvres, en résonnant comme eux.
  51. C’est sans doute un nom de Vritra.
  52. Le commentaire fait rapporter ce fait à Cakchîvân. Voy. page 50, col. 1, note 2.
  53. Voy. page 80, col. 1, note 6. Une difficulté se présente ici, c’est que le poëte semblerait confondre les Navagwas et les Dasagwas.
  54. Voy. page 44, col. 1, note 7.
  55. C’est un nom d’Agni.
  56. J’ai rétréci le sens du mot pârthiva. Ce ne sont pas les déesses qui sont sur la terre, ce sont les déesses, c’est-à-dire les Prières récitées autour du foyer, qui lui-même est représenté comme une déesse sous le nom d’Ilâ.
  57. Ce n’est pas le nom d’une des constellations. Aswinî est ici l’épouse des Aswins.
  58. Le commentaire regarde Rodasî comme l’épouse de Roudra.