Tante Gertrude/08

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Éditions du « Petit Écho de la Mode » (7p. 81-90).


CHAPITRE VIII


— Madame, la couturière est encore venue avec sa note, et elle a dit que si elle n’était pas payée d’ici trois jours, elle ferait assigner Madame.

Paule, qui venait de rentrer, regarda la bonne d’un air étonné. La jeune femme, vêtue d’un élégant costume de surah crème, coiffée d’une grande bergère garnie de pâquerettes, était plus ravissante que jamais.

— Mais je ne comprends pas pourquoi cette couturière me persécute de la sorte, remarqua-t-elle. Voilà à peine six mois qu’elle m’a livré toutes ces toilettes ! Auparavant, je ne recevais ses notes qu’au bout de l’année, parfois même plus tard encore.

— Tiens ! c’est pas malin ! répondit grossièrement la bonne. Elle sait bien, cette femme, que Madame n’a pas fort belle réputation en ville ; tout le monde dit qu’elle n’a pas le sou et qu’elle doit plus lourd qu’elle ne pèse ! Je profiterai de l’occasion pour dire à Madame qu’elle va me devoir trois mois et qu’elle pourra chercher une autre bonne, car c’est insupportable d’être toujours comme ça obligée de réclamer ses gages !

Mme Wanel pâlit sous l’insulte ; une expression douloureuse passa dans ses grands yeux navrés, qui se remplirent de larmes.

— C’est bien, Charlotte, murmura-t-elle d’une voix basse et un peu tremblante, je vous paierai cette après-midi.

Puis, d’un pas chancelant, elle monta l’escalier et courut se réfugier dans sa chambre. Lorsqu’elle eut refermé sa porte, sûre enfin d’être seule, elle donna libre cours aux pleurs qu’elle avait eu tant de peine à retenir devant la servante, étouffant ses sanglots dans son petit mouchoir de batiste brodé.

Quelle misère que cette vie d’expédients qui avait été la sienne depuis six mois ! Que d’affronts n’avait-elle pas eu à supporter ! Et aujourd’hui cette nouvelle insulte ! Elle avait toujours été bonne pour tous au temps de son opulence, elle avait donné sans compter ; pourquoi maintenant ne recevait-elle que mépris et duretés ? Tout le monde lui tournait le dos, les portes se fermaient devant elle, nulle part on n’avait pitié ! Sa tante elle-même, sa seule parente, ne semblait pas se douter de la situation précaire dans laquelle elle se trouvait, de ces ennuis domestiques dont elle ne savait comment se tirer. Plusieurs fois elle avait tenté de se jeter dans les bras de la vieille fille, de tout lui avouer, sa gêne, son incapacité, son impuissance à sortir de cette impasse… Mais elle avait reculé devant la perspective de l’inévitable avalanche des reproches et des emportements ; elle avait eu peur des blâmes souvent justes mais si acerbes de Mlle Gertrude ! Avec cette mobilité de caractère vraiment enfantine qui faisait le fond de sa nature, elle s’était consolée bien vite, se reprenant à espérer, comptant sur sa bonne étoile, ne pouvant croire que cette misère lui dure, attendant naïvement un prince Charmant qui, épris de sa beauté, déposerait à ses pieds sa fortune et son nom…

Jamais un sentiment d’envie ou d’amertume contre sa tante n’avait effleuré le cœur de Paulette ; elle était incapable de toute pensée basse ; rien qu’un peu d’étonnement devant l’indifférence de sa vieille parente, c’était tout !

En ce moment, cette explosion de chagrin calmée, Mme Wanel jeta un regard désespéré autour d’elle. L’aspect lamentable de sa chambre n’était pas de nature à dissiper son découragement. Ses principaux meubles s’en étaient allés l’un après l’autre à la salle de vente, et leur prix dérisoire n’avait pu combler le gouffre qui se creusait chaque jour plus profond… Il en avait été de même d’une bonne partie du mobilier de la maison ; le salon seul était resté le mieux garni, Paulette voulant à tout prix cacher au monde et aux quelques relations qui lui avaient été fidèles sa gêne de jour en jour grandissante.

Elle prit le petit coffret qui lui servait à ranger ses bijoux ; il était presque vide, il n’y restait plus que deux ou trois objets sans grande valeur : tout avait été vendu. Peut-être pourrait-elle encore tirer un certain prix, chez un marchand d’antiquités, d’une broche ancienne, d’un travail artistique fort curieux ?… Mais ce bijou lui venait de sa grand’mère, Mme de Neufmoulins, c’était une véritable relique de famille, il enchâssait le portrait de la vieille châtelaine, qui avait été une des beautés citées à la cour de Louis-Philippe et à qui Paulette ressemblait d’une façon frappante… Le cœur de la jeune femme se serra à la perspective de ce nouveau sacrifice et elle fondit en larmes.

Un léger coup frappé à la porte de sa chambre la tira brusquement de son chagrin.

— Entrez, dit-elle, après une légère hésitation.

Ce ne pouvait être que sa bonne ; que lui importait si cette fille voyait qu’elle avait pleuré ! Et elle ne se dérangea même pas.

— Je suis peut-être indiscrète, chère Mme Paule, mais j’ai trouvé toutes les portes ouvertes ; personne dans la maison ! Comme votre chapeau et vos gants étaient dans le vestibule, j’en ai conclu que vous n’étiez pas sortie…

En entendant cette voix harmonieuse, Mme Wanel avait tressailli et s’était retournée vivement. À la vue de son beau visage défait, de son regard humide de pleurs, la visiteuse, qui n’était autre que Thérèse, s’arrêta soudain, saisie, inquiète.

— Oh ! qu’y a-t-il ? interrogea-t-elle anxieusement en s’avançant auprès de son amie. Vous êtes souffrante ? Qu’avez-vous ? Dites-le-moi, je vous en prie.

Ce ton affectueux de tendre sollicitude toucha profondément Paule. Elle était dans une de ces heures noires, désespérées, où une parole sympathique est si douce au cœur meurtri ; et, appuyée sur l’épaule de son amie, elle lui avoua toute sa peine. Elle lui dit sa misérable vie, abreuvée d’affronts, son impuissance à sortir de cette situation critique, la dernière insulte infligée par la servante, et qui avait fait déborder la coupe d’amertume.

Thérèse comprit ce qu’avait souffert la jeune femme depuis ces six mois… Que de tortures subies en silence !

— Je suis si incapable d’être pauvre ! concluait naïvement Paulette. Je ne comprends pas comment l’argent file si vite ! Il me semble pourtant que je dépense très peu, et je ne reçois que des notes ! Que faire ? Que devenir ?

— Il faut tout avouer à Mlle Gertrude, déclara délibérément Thérèse, après avoir réfléchi un instant.

— Tout avouer à tante Gertrude ? répéta Paule avec effroi. Oh ! non, jamais ! J’ai si peur de ses reproches ! Elle va me dire encore des choses désagréables, dures… et ça me fait tant souffrir !

Il y avait une telle tristesse dans le ton de Mme Wanel, ses yeux d’enfant avaient pris une expression si désespérée que Thérèse en fut émue.

— Pourtant, insista-t-elle, il n’y a que Mlle de Neufmoulins qui puisse vous tirer d’embarras, il n’y a qu’elle pour vous faire sortir de cette impasse.

— Oh ! non, il ne faut rien dire de tout cela à tante Gertrude, murmura Paule à voix basse, et comme se parlant à elle-même.

— Avez-vous la note de la couturière ? interrogea Thérèse, après une courte hésitation ; voulez-vous me la montrer ?

— Mais oui, ma bonne Thérèse, pourquoi pas ? Elle doit être dans un de mes tiroirs.

Et Paulette se mit à fouiller tous les tiroirs où régnait un désordre extrême ; les objets les plus divers s’y trouvaient jetés pêle-mêle.

— Qu’en ai-je donc fait ? Vous voyez quel froufrou je suis ? Je n’ai guère été habituée à ranger mes affaires jusqu’ici, c’était l’ouvrage de mes femmes de chambre. N’avez-vous pas vu la bonne en bas ? Il faudrait lui demander ce qu’elle en a fait.

Thérèse ne put s’empêcher de soupirer ; elle comprenait de plus en plus l’incapacité de sa malheureuse amie, et elle la plaignait sincèrement.

— Il n’y avait personne dans la maison lorsque je suis entrée, dit-elle, mais je puis vous aider dans vos recherches.

— Nous irons voir dans le salon, proposa Paulette.

Les deux amies descendirent. Le même désordre, le même aspect d’abandon désolé régnait partout. Le jardinet, cultivé avec tant de soin par la vieille propriétaire aux jours où elle résidait dans la modeste demeure, n’était plus aujourd’hui qu’un fouillis d’herbes et d’arbustes touffus aux branches enchevêtrées les unes dans les autres ; la cuisine, encombrée de vaisselles de toutes sortes, de cuivres ternis, avait un aspect lamentable. Une odeur de moisissure vous prenait à la gorge quand on entrait dans la petite salle à manger, dont les fenêtres semblaient n’avoir pas été ouvertes depuis longtemps.

Paulette fit pénétrer son amie dans le salon ; c’était la seule pièce à peu près habitable. Mais, là encore, un froid glacial, ce froid des appartements rarement occupés vous tombait sur les épaules.

— Comme il fait triste ici, n’est-ce pas ? dit Paule, qui vit son amie frissonner légèrement. Aussi ne suis-je heureuse que lorsque je suis dehors. C’est étrange, lorsque tante Gertrude y résidait et que je venais la voir, la maison me paraissait presque gaie !

Thérèse finit par découvrir la note cherchée dans le tiroir d’un petit meuble, au milieu d’autres paperasses, mémoires et comptes pour la plupart.

— Quinze cents francs ! murmura-t-elle avec découragement.

Depuis six mois Paulette avait dépensé quinze cents francs pour ses toilettes ! Juste la moitié de ce qui lui restait comme revenu annuel !

La jeune orpheline devenait de plus en plus songeuse.

— Combien devez-vous à votre servante, chérie ? interrogea-t-elle doucement.

— Trois mois, m’a-t-elle dit ce matin.

— Cela fait ?

— Je lui donne cinquante francs par mois.

Thérèse ouvrit de grands yeux.

— Cinquante francs ! répéta-t-elle.

— Oui ; c’est beaucoup peut-être, répondit Paule naïvement. Mais elle n’a pas voulu un sou de moins, étant la seule bonne pour faire tout l’ouvrage.

La jeune demoiselle de compagnie ne put s’empêcher de sourire. Vraiment l’ouvrage était bien fait ! La servante ne volait pas ses gages.

Paulette, qui surprit son sourire, essaya avec sa bonté naturelle d’excuser la négligence de Charlotte.

— Elle pourrait être plus soigneuse, n’est-ce pas ? dit-elle à son amie. Mais je la dérange toujours pour m’aider à ma toilette. Et puis, j’ai le talent de mettre le désordre partout où je passe, de sorte que cette pauvre fille n’a jamais fini.

Peu à peu, Thérèse parvint à se rendre compte de la situation. Après avoir vérifié toutes les notes, elle arriva au total de cinq mille francs dus par Mme Wanel.

— Comment payer tout cela ?

Et Paulette, en faisant cette question, attachait sur son amie ses grands yeux éplorés, tout en joignant les mains dans un geste de désespoir.

Thérèse, énergique comme elle l’était, eut bientôt pris une résolution.

— Ayez confiance en moi, chérie, dit-elle à la jeune femme, en l’embrassant. Je vais réfléchir à ce qui peut être tenté. Ne vous découragez pas ; je reviendrai ce soir vous dire si j’ai réussi. Au revoir.

— Que vous êtes bonne ! s’écria Paulette ravie et déjà toute consolée. Mais comment ferez-vous ?

— Ayez confiance… Je vous aiderai… À tout à l’heure.

Thérèse eut bientôt franchi de son pas alerte la distance, assez longue pourtant, qui séparait Ailly de Neufmoulins. Mais ce ne fut pas vers le château qu’elle se dirigea. Sans une hésitation elle prit à droite la grande avenue qui conduisait à l’Abbaye. Jean Bernard eut un étonnement en voyant entrer la jeune fille, rougissante et émue malgré elle. C’était la première fois qu’elle franchissait le seuil du logis du régisseur, et, pour venir ainsi seule, il lui fallait assurément une raison bien grave.

Le jeune homme le comprit, et lui ayant avancé le fauteuil qu’il occupait à son arrivée, il attendit, debout contre la cheminée, dans une attitude pleine de respect, que Thérèse parlât.

— Monsieur Bernard, ma visite doit vous paraître bien étrange, dit-elle, en le regardant de ses yeux francs et clairs, mais je voudrais vous consulter au sujet de… notre amie Mme Paule.

Et d’une voix un peu tremblante, elle raconta tout ce qu’elle venait d’apprendre. Elle montra la situation pénible de la jeune femme, ses embarras financiers ; elle fit une peinture émue de son abandon, de son isolement, de cet intérieur désolé qu’elle avait toujours devant les yeux… Ce fut avec des larmes qu’elle ne prenait même pas la peine de dissimuler qu’elle lui exprima sa douleur au récit des souffrances morales de la pauvre Paulette, naïve comme une enfant, ne sachant rien de la vie, ne comprenant pas la nécessité des privations dans la gêne, faisant dettes sur dettes, sans même s’en douter.

Jean Bernard, si troublé qu’il n’osait relever la tête, écoutait dans un morne silence la description de la sombre misère dans laquelle se débattait cette Paule qu’il aimait plus que tout au monde…

À la question éplorée de l’orpheline : « Monsieur Bernard, que faire ? Comment la tirer de là ! » il tressaillit brusquement, comme quelqu’un qui s’éveille, et passa lentement sa main sur ses yeux humides.

— Je suis venue à vous tout de suite, continua doucement Thérèse, parce que je sais l’aff… la sympathie que vous inspire notre pauvre amie. À qui aurais-je confié tout cela, d’ailleurs ? Je ne connais personne que vous.

— Je vous remercie, dit Jean, en prenant une des mains de la jeune fille qu’il serra dans les siennes. Vous avez bien fait : je parlerai à Mlle de Neufmoulins aujourd’hui même.

— Mon Dieu ! murmura Thérèse ; et Paulette qui voudrait que sa tante ne se doutât même pas de sa détresse !

— Ce n’est pas possible, répondit le régisseur ; il n’y a que Mlle Gertrude qui puisse la tirer d’embarras. Et il n’y a pas à hésiter, le temps presse, puisque les créanciers menacent de tous côtés ; aussi vais-je de ce pas au château.

— Comment y serez-vous reçu ? Que va dire notre vieille maîtresse, si peu tendre d’ordinaire ?

— Qu’importe ! il le faut. Priez Dieu, mademoiselle Thérèse, pour que je réussisse dans ma mission délicate.

L’orpheline leva un regard ému sur le régisseur. Il lui parut plus beau que jamais avec son visage fier, aux traits un peu sévères, ses yeux noirs rayonnant d’énergie, tandis qu’il lui souriait. La jeune fille sentait que Paulette avait en Jean Bernard un avocat tout dévoué, et elle éprouvait pour lui une vive reconnaissance, en même temps qu’une admiration profonde.

— Espérons ! répéta le jeune homme en reconduisant l’orpheline et en lui serrant la main.

L’entrevue fut longue entre Jean Bernard et Mlle de Neufmoulins ; elle dut être orageuse aussi, à en juger par les éclats de voix qui parvenaient de temps en temps aux oreilles de Thérèse, comme elle travaillait seule dans la petite pièce où elle se tenait habituellement, et qui n’était pas bien éloignée du bureau de la châtelaine ; elle tressaillait anxieusement au moindre bruit, s’attendant d’un moment à l’autre à une de ces scènes violentes dont elle avait déjà été plusieurs fois le témoin depuis son entrée au château.

Mais peu à peu le calme se fit, Jean Bernard resta enfermé avec Mlle Gertrude une partie de l’après-midi : que trouva-t-il à lui dire ? Parvint-il à l’émouvoir ? Dut-il s’en tenir à lui faire comprendre l’impossibilité pour elle de laisser saisir sa nièce pour dettes ?… Nul ne le sut jamais. En tout cas, lorsqu’il se retira, la cause de Mme Wanel était gagnée ; sa tante paierait tout ce qu’elle devait et la prendrait avec elle au château.

Après le départ du régisseur, Mlle de Neufmoulins, les yeux rouges et la gorge serrée, resta longtemps à contempler un portrait, le même qu’elle regardait souvent et qu’elle rangeait avec un soin jaloux, comme une relique, au fond d’un tiroir secret.

Quand elle sortit de sa rêverie, ce fut pour revêtir le vieux châle qu’elle portait depuis au moins vingt ans et qui était devenu légendaire dans Ailly. Tout en nouant les brides de sa coiffure de crêpe, contemporaine du châle, elle marmottait de sa voix ironique et railleuse :

— Ce Jean Bernard, quel avocat ! quel avocat ! Est-ce que les beaux yeux de ma nièce ?… Oh ! ces hommes ! ils sont tous les mêmes ! Jusqu’aux plus sérieux qui ne peuvent répondre de ne pas se trouver un jour empêtrés dans un cotillon !

Celle qui fut bien étonnée, ce soir-là, ce fut Paulette.

— Ma petite, déclara sa tante en pénétrant pour la première fois dans la maisonnette depuis que Mme Wanel y était installée, il paraît que tu ne sais même pas te conduire toute seule ! Dans ce cas il faut te remettre en tutelle ; je me charge de tout ! Tu vas déménager d’ici et venir avec moi ; d’ailleurs, mon ancien domicile, auquel je tiens beaucoup, finirait par tomber en ruine avec une locataire de ton espèce ! À Neufmoulins, je pourrai te surveiller de près et mettre ordre à tes dépenses. Quant à vous, continua la vieille fille, en se tournant vers la bonne, qui était entrée sur ces entrefaites, voilà les gages que ma nièce a été assez naïve pour vous promettre — et elle lui jeta presque à la figure les cent cinquante francs en pièces d’or. Allez chercher vos nippes et débarrassez-moi le plancher sur l’heure. On pourra brûler du sucre ici ! Pouah ! Quelle horreur que cette servante ! Décidément, ma nièce, tu n’as la main heureuse en rien ! et je ne te félicite pas de ton personnel. Maintenant je vais t’aider à emballer les choses indispensables, et demain Thomas viendra chercher le reste. Je t’emmène, mais, tu sais, avec moi, il faudra marcher droit !

Le soir même, Paulette, qui n’était pas encore revenue de sa surprise, dînait en compagnie de sa tante, de Thérèse et du jeune régisseur, le commensal ordinaire de la châtelaine.

Quand les deux amies se furent retirées dans leur chambre, Mme Wanel, heureuse de la solution apportée à ses embarras inextricables, se jeta avec effusion au cou de Thérèse, ne sachant comment lui exprimer sa reconnaissance pour la bonté de sa tante, qu’elle attribuait à l’intervention de la jeune fille. Celle-ci reçut d’un air un peu contraint les remerciements de Paulette. Elle eût bien voulu parler, lui dire le nom de celui à qui elle devait tout… Mais Jean Bernard lui avait fait promettre le secret le plus absolu à ce sujet, et elle devait garder la parole donnée.