Tante Gertrude/13

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Éditions du « Petit Écho de la Mode » (7p. 132-140).

CHAPITRE XIII


Mlle Gertrude de Neufmoulins, selon son habitude quotidienne, venait de parcourir de grand matin les communs du château, de la cave au grenier, gourmandant une bonne pour une pièce trouvée en désordre, en bousculant une autre pour le gaspillage des pommes de terre, criant, gesticulant sans relâche ; elle commençait à s’impatienter de ne voir paraître nulle part son souffre-douleur Thérèse, qu’elle appelait d’une voix de stentor.

— Ah ! enfin te voilà ! s’écria-t-elle en apercevant la jeune orpheline à l’entrée du vestibule. Mais d’où reviens-tu à pareille heure, avec ton chapeau sur la tête ? Est-ce que tu ne t’es pas couchée ?

— Je rentre de l’Abbaye, mademoiselle, où vous m’aviez recommandé de courir aussitôt levée.

— Ah ! oui, c’est vrai, j’avais oublié. Eh bien, comment va-t-il, ce sire de la Triste-Figure ?

— Zoé m’a dit qu’il était sorti, mais qu’il paraissait encore « plus pire » qu’hier, tant il avait mauvaise mine.

— Bah ! c’est une vieille sotte ! Comme toutes ses pareilles, elle fait des histoires à propos de rien, et il ne faut jamais croire que la moitié de ce qu’elle dit. Si on l’avait écoutée hier soir, on aurait pu envoyer chercher le médecin et le curé pour cet intendant de malheur, et aujourd’hui voilà notre homme levé dès l’aube, qui court déjà la pretentaine ! Quand je pense que je t’ai fait sortir du lit plus tôt que d’habitude à cause de cet oiseau-là, j’en suis vexée ! Je suis toujours trop bonne, trop bête même, je devrais dire. Bien ! va te déshabiller maintenant et mets-toi à ton linge ; moi, je vais vérifier les livres des fournisseurs, car je ne m’y fie guère : ils sont tous au plus voleur !

Mais Mlle Gertrude, fort préoccupée ce matin-là, tira de ses vastes poches un portefeuille qui n’avait guère l’apparence d’un livre de comptes. Elle resta plusieurs heures à en compulser le contenu : c’étaient de vieilles lettres jaunies par le temps et un portrait qu’elle ne pouvait se lasser d’examiner sur toutes ses faces, l’approchant, l’éloignant et marmottant à mi-voix, comme c’était son habitude lorsqu’elle était seule.

— Vous êtes là, tante Gertrude ?

La vieille fille tressaillit en entendant la voix de sa nièce. Remettant vivement le portefeuille dans sa poche, elle alla ouvrir.

— Tiens ! te voilà déjà levée ? tu as dû tomber de ton lit, ma chère !

— Je n’ai pas beaucoup dormi, tante Gertrude… et j’ai besoin de vous parler.

— Je t’écoute, ma nièce.

Paule était pâle et paraissait très émue. Elle n’osait lever les yeux sur sa tante, dont elle sentait le regard dur et perçant.

— Quand tu voudras, ma petite, j’attends ! dit enfin cette dernière, après un silence pénible.

— Oui… mais voilà… c’est que…

— Ah çà ! qu’est-ce que c’est que tout ce charabia ? Si tu n’as rien à dire, ce n’est pas la peine de m’ennuyer plus longtemps…

— Oh ! tante Gertrude, s’écria Paule qui avait enfin repris courage, ayez un peu de patience… écoutez-moi… ne vous fâchez pas !

— Mais vertudieu ! je t’écoute ! je ne fais que ça ! Seulement dépêche-toi, tu sais bien que j’ai horreur des phrases entortillées, des chemins détournés ; va au but tout de suite et carrément ! Qu’est-ce que tu veux, enfin ?

Paule, cette fois, leva ses grands yeux caressants sur la vieille châtelaine.

— Je veux me marier, ma tante.

— Ah ! tu consens ? Ce n’est pas malheureux !

— Oui… mais pas avec M. Le Saunier.

— Hein ?

Et Mlle Gertrude se rapprocha encore de sa nièce pour mieux la dévisager.

— Tu dis ?… Avec qui alors ?

— Avec celui que j’aime depuis que j’ai un cœur… Avec l’être bon et loyal qui m’a fait comprendre ce qui est vraiment noble dans la vie… qui a su m’inspirer le culte du devoir, l’abnégation, l’oubli de soi-même…

— Ta, ta, ta ! Si j’avais un orgue de Barbarie, j’accompagnerais ta rengaine. Au fait ! au fait ! le nom de cette huitième merveille du monde ?

— C’est… — et Paulette s’approchant de sa tante, passa câlinement un bras autour de son cou et lui murmura quelque chose à l’oreille.

— Ah ! ventrebleu ! elle est forte, celle-là !

La vieille fille, écumant de rage, repoussa sa nièce avec une telle violence que cette dernière faillit perdre l’équilibre, et dut s’appuyer à la table pour ne pas tomber.

— Comment ! malheureuse, tu oses aimer un de mes laquais et tu as l’audace de venir me l’avouer ? Sors d’ici, et que je ne te revoie jamais !

Mais Paule, transfigurée, se dressa devant sa tante dans une attitude de défi superbe.

— Oui, j’aime Jean Bernard, déclara-t-elle avec hauteur, et je ne rougis pas de l’avouer. Je préfère son amour aux millions des plus riches prétendants ! Il est pauvre, que m’importe ! Je partagerai sa pauvreté, je travaillerai avec lui pour élever ses deux enfants ! C’est un valet, tante Gertrude, vous l’avez dit, mais ce valet a l’âme aussi grande que celle d’un prince, et ses sentiments sont aussi nobles que ceux des plus grands seigneurs !

— Ah ! vraiment, il te sied à toi de parler de ses beaux sentiments ! interrompit ironiquement la vieille châtelaine, subjuguée un instant par la parole vibrante de sa nièce, par l’éclat fulgurant de ses grands yeux extasiés et ravis. Quel beau rôle que celui de ce manant, de ce drôle qui séduit la nièce de sa maîtresse !

— C’est faux ! s’écria Paule indignée, il ne m’a jamais dit un mot d’amour.

— Tiens ! tiens ! voyez-vous cela ! Alors, c’est toi qui t’es prise d’un béguin pour ce joli godelureau ?

— Oh ! tante Gertrude ! — et la voix se fit suppliante — ne parlez pas ainsi ! Non… vous savez bien que votre Paule n’est plus coquette !… Mais ne comprenez-vous pas que je l’ai aimé malgré moi, sans m’en douter même ? Croyez-vous que l’on puisse vivre dans la société continuelle d’un être supérieur, ayant pour lui les charmes d’une nature distinguée, capable de tous les dévouements, jeune, séduisant, et qu’on y reste insensible ?… Je n’avais jamais aimé… mon cœur a été à lui naturellement ! Je l’ai admiré d’abord… puis, je me suis aperçue que mon admiration se doublait d’un autre sentiment… Mais vous, tante Gertrude, ne deviez-vous pas prévoir ce danger ? Pourquoi m’avez-vous pour ainsi dire jetée dans ses bras, m’obligeant à passer de longues heures dans sa société, n’ayant que lui pour confident, pour ami…

— Malheureuse ! est-ce que j’allais m’imaginer que tu serais assez sotte, assez stupide pour t’éprendre d’un valet que je vais chasser sur l’heure ?

Paule devint encore plus pâle ; un véritable effroi parut dans ses yeux bleus.

— Oh ! tante Gertrude, supplia-t-elle en joignant les mains, vous ne ferez pas cela ! Songez à la petite Madeleine !

— Par exemple, je m’en moque pas mal ! Je ne sais qu’une chose, c’est que ce vil manant a osé lever les yeux sur toi, la fille de mon frère, une Neufmoulins ! Et je n’ai qu’un regret, c’est que le supplice de la roue n’existe plus pour tous ces coquins !

Paule entrevit en une subite vision le chagrin du jeune homme en se voyant ainsi chassé, et elle tenta un dernier effort.

— Tante Gertrude, je vous en prie, insista-t-elle, soyez bonne, laissez-moi épouser Jean.

— Jamais de la vie ! déclara la vieille fille d’une voix tonnante. Et si tu n’oublies pas immédiatement tout ce qui a rapport à cette folie, je te chasse aussi, et définitivement cette fois !

— Vous n’aurez pas cette peine, répondit fièrement Mme Wanel, qui vit que toute insistance serait inutile et se leva pour sortir. Jean Bernard ne partira pas seul d’ici ; où il ira, je le suivrai. Il m’aime, je le sais ; je serai fière de porter son nom et de lutter avec lui, de partager sa pauvreté comme il partagera la mienne… Mais vous agissez mal, tante Gertrude ! vous allez chasser un honnête homme… vous allez mettre dans la misère deux orphelins innocents…

— Tant pis ! c’est ta faute ! interrompit Mlle de Neufmoulins avec emportement. Tu as fait tout le mal, répare-le ! Montre à ce drôle que tu as dans les veines du sang d’une autre espèce que le sien ! Épouse M. Le Saunier. Alors, à ce prix, j’oublierai son audace ; je lui laverai la tête comme il le mérite et je le garderai à mon service. Qu’il fasse la cour à Thérèse, lorsque tu seras partie, ça m’est égal ! Mais oser lever les yeux sur ma nièce, la descendante d’un Croisé !… vertudieu ! ça me fait bondir ! S’il était là sous ma patte, ce misérable, il s’en souviendrait !

Et Mlle Gertrude, frémissante de colère, agitait ses grands bras d’une façon menaçante, tandis qu’elle dévisageait sa nièce avec une persistance étrange.

Celle-ci, de plus en plus pâle, s’était dirigée vers la porte… Silencieuse, les yeux baissés, la poitrine soulevée, elle paraissait en proie à une profonde émotion. Sur le point de sortir, elle se retourna et leva sur sa tante ses paupières alourdies… Une expression désespérée se lisait dans son regard humide de larmes.

— Adieu, tante Gertrude.

La voix était douce et plaintive comme celle d’un enfant. Elle s’arrêta et ses lèvres s’agitèrent comme pour parler encore… Mais, se détournant brusquement, elle s’éloigna, laissant derrière elle le bruit d’un sanglot.

Ce fut la vieille Zoé qui ouvrit cette fois à Mme Wanel lorsqu’elle se présenta dans la matinée à l’Abbaye.

— M. Bernard n’est pas là, Zoé ?

— Madame voulait l’accompagner ? interrogea la servante en voyant la jeune femme coiffée du petit chapeau de feutre et vêtue du complet tailleur en drap bleu qu’elle portait habituellement lorsqu’elle allait avec le régisseur visiter les malheureux qu’il lui avait recommandés.

— Non… oui, répondit Mme Wanel, qui semblait oppressée et hors d’haleine.

— Monsieur ne s’en doutait pas, bien sûr, car il est parti de grand matin et à pied.

— Bon… je vais l’attendre, murmura Paule, en pénétrant vivement dans la maison, à la profonde surprise de la vieille bonne, qui était restée ébahie au milieu de la cour.

Sans s’inquiéter de ce qu’elle pouvait penser, Mme Wanel alla tout droit au cabinet du régisseur, et s’assit dans le fauteuil qui se trouvait auprès du feu.

Il y avait plus d’une heure qu’elle était là, accablée sous le poids de ses tristes méditations, énervée par l’attente, quand le pas du jeune homme résonna dans le corridor. En un instant, Paule fut debout ; mais avant même qu’elle eût traversé la pièce pour aller à sa rencontre, il l’avait devancée et l’avait reçue dans ses bras, sanglotante, éperdue.

— Oh ! Jean, c’est affreux !

Ce fut tout ce qu’elle put dire.

Doucement, il la fit asseoir, en essayant de la consoler, lui parlant comme à un enfant, trouvant dans son cœur des mots de tendresse exquise pour apaiser cette explosion de douleur dont il devinait la cause.

Lorsqu’elle fut un peu calmée, elle lui raconta sans en rien omettre la scène qui venait de se passer entre elle et sa tante ; elle lui dit son désespoir à cette pensée qu’elle était pour ainsi dire la cause de la catastrophe qui se préparait pour lui…

Jean écoutait, silencieux, le récit entrecoupé de sanglots… Il l’interrompait de temps en temps pour essuyer les paupières meurtries par les larmes, ou serrer tendrement la petite main tremblante qu’il avait prise dans les siennes… Il souffrait à crier ; mais seule la pâleur livide de son visage, qu’il savait garder impénétrable, eût pu trahir sa souffrance… Il se raidissait contre toute émotion ; car il sentait que le moment solennel d’accomplir son sacrifice était venu… il était prêt… Et lorsque Paule ayant fini de parler leva sur lui ses grands yeux éplorés, en murmurant : — Jean, qu’allons-nous faire ? ce fut d’une voix basse mais ferme qu’il répondit :

— Écoutez-moi, ma bien-aimée.

S’étant encore approché de la jeune femme, il l’attira doucement à lui, si près que la tête de Paule reposait presque sur son épaule, et qu’elle pouvait compter les battements précipités de ce cœur qui lui appartenait tout entier.

— Paule, vous croyez à mon amour ? Vous savez que je vous aime plus que ma vie même ?… Promettez-moi que, quoi qu’il arrive, quoi que je fasse, vous ne douterez jamais de mon affection pour vous…

— Oh ! Jean, pourquoi cette question ?

Et un regard de reproche emplit les yeux candides levés sur le jeune homme. Comme s’il n’eût pas entendu l’interruption, celui-ci continua :

— Paule, je ne puis vous épouser… je n’en ai pas le droit.

Cette fois, ce fut un vrai cri de douleur qui s’échappa des lèvres de Paule, tandis que Jean reprenait, impassible, se raidissant contre l’émotion :

— Il faut oublier ce… beau rêve, et nous séparer !

Puis, comme la jeune femme se dégageait, frémissante, il la força à se rasseoir d’un geste tout à la fois tendre et impérieux, et se laissant tomber à ses pieds, il reprit, tremblant, mais résolu à aller jusqu’au bout :

— Non… ne m’ôtez pas mon courage, Paule, j’en ai tant besoin !… Ayez pitié de ma souffrance… pensez au supplice que j’endure d’être obligé de vous dire ces choses… Soyez forte, ma bien-aimée, et écoutez-moi sans m’interrompre.

Paule, vaincue, cacha son visage dans ses mains.

Mlle de Neufmoulins a raison… Vous ne pouvez être la femme d’un valet… vous vous devez à votre famille, à votre rang… Je partirai, et moi disparu, votre tante oubliera cette… cette malheureuse histoire. Ne vous inquiétez pas à mon sujet… je trouverai une autre situation, Dieu m’aidera !… Si j’étais riche et indépendant, je mettrais ma fortune à vos pieds… Mais je n’ai rien !… Je n’oublierai jamais voire bonté pour moi… Jusqu’à mon dernier soupir, mon cœur ne battra que pour vous… Pardonnez-moi de n’avoir pas eu la force de vous cacher mon amour, de m’être trahi… Cet amour est si pur que je n’ai pas à en rougir… Plus tard, quand vous occuperez le rang qui vous convient, si vous vous souvenez parfois au… régisseur qui vous a aimée, n’ayez pas de trouble… n’ayez jamais honte des sentiments dont vous m’avez honoré… j’en étais digne, Paule… Si je n’écoutais que mon cœur, j’accepterais ce bonheur ineffable qui s’offre à moi… je vous demanderais de partir… Mais ce serait peu vous aimer que vous condamner à une existence de misère et de privations… Mon amour est plus grand que cela, il veut votre bonheur par-dessus tout !… Comprepez-vous bien ce qui me fait vous parler ainsi ?

Paule se dégagea soudain, et forçant le jeune homme à la regarder en face :

— Jean, interrogea-t-elle frémissante, si je vous disais que je n’accepte pas votre sacrifice ? Que je préfère n’importe quoi à la séparation… à la perspective de vous quitter ?

— Je vous supplierais à genoux, comme je le fais en ce moment, de m’écouter, de ne pas me laisser commettre une lâcheté, en profitant de vos sentiments généreux…

Le jeune homme avait baissé la tête, de sorte que Paule ne pouvait voir l’expression désespérée de ses prunelles sombres.

— Eh bien ! Jean, je n’accepte pas votre décision ! Où vous irez, j’irai ; je veux lutter avec vous, souffrir avec vous ! Toutes les épreuves qui vous attendent, et dont notre amour est la cause, j’en réclame ma part !… Laissez-moi vous suivre, être pour vous une compagne dévouée, et fidèle…

Paule était idéalement belle ; ses yeux brillaient d’un éclat éblouissant, tout son visage resplendissait d’amour, tandis qu’elle attendait, anxieuse, un mot, un geste de Jean.

Un silence se fit… une expression d’atroce souffrance passa sur les traits du régisseur… Mais, poussant un profond soupir, il répondit d’une voix étranglée :

— Non, Paule, je ne puis accepter… l’honneur me le défend… Je dois vous laisser libre… il faut m’oublier…

— Ah ! vous ne m’aimez pas ! vous ne m’avez jamais aimée ! s’écria la jeune femme d’un accent déchirant, en se levant et en repoussant violemment Jean Bernard, qui était devenu livide à faire peur.

Un coup frappé à la porte du cabinet les fit soudain tressaillir.

— M’sieu Bernard, annonça la bonne du dehors, on vous demande au château. Mlle Gertrude veut vous parler tout de suite ; c’est fort pressé, a dit le domestique.

— Merci, Zoé, dites que j’y vais immédiatement.

Jean, qui était resté agenouillé auprès du fauteuil, se releva lentement et passa une main sur son front brûlant, comme s’il voulait rappeler ses idées confuses…

Il jeta un regard de commisération sur Paule qui, après l’avoir repoussé, était retombée affaissée sur le large divan contre la muraille et, le visage caché sous son bras, pleurait en silence, éfouffant ses sanglots. Un immense désir lui vint de la prendre dans ses bras, de l’emporter loin de l’Abbaye, dans un pays inconnu, d’unir sa destinée à la sienne, de lui consacrer sa vie entière, d’accepter cet amour si candidement offert, de lui révéler le mystère si soigneusement caché, de mettre à ses pieds ce beau titre de comtesse de Ponthieu dont elle était si digne aujourd’hui…

Mais la pensée des souffrances qui attendaient cette créature adorée, les misères auxquelles il la condamnerait en l’épousant fut plus forte et triompha de ce qu’il regardait comme un sentiment égoïste… Il la voulait riche… il la ferait heureuse en dépit d’elle-même et coûte que coûte !

Il se pencha sur la jeune femme et effleura d’un baiser la magnifique chevelure d’or… Puis, tremblant comme un homme qui vient de commettre un crime, il sortit sans se retourner.