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Traité élémentaire de la peinture/046

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Traduction par Roland Fréart de Chambray.
Texte établi par Jean-François DetervilleDeterville, Libraire (p. 32).


CHAPITRE XLVI.

De la faute que font les Peintres qui font entrer dans la composition d’un tableau, des figures qu’ils ont dessinées à une lumière différente de celle dont ils supposent que leur tableau est éclairé.

Un Peintre aura dessiné en particulier une figure avec une grande force de jour et d’ombres, et ensuite par ignorance, ou par inadvertance, il fait entrer la même figure dans la composition d’un tableau où l’action représentée se passe à la campagne, et demande une lumière qui se répande également de tous côtés, et fasse voir toutes les parties des objets. Il arrive, au contraire, dans l’exemple dont nous parlons, que, contre les règles du clair-obscur, on voit des ombres fortes où il n’y en peut avoir, ou du moins où elles sont presque insensibles, et des reflets où il est impossible qu’il y en ait.