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Traité élémentaire de la peinture/348

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Traduction par Roland Fréart de Chambray.
Texte établi par Jean-François DetervilleDeterville, Libraire (p. 296-297).


CHAPITRE CCCXLVIII.

De l’ombre des ponts sur la surface de l’eau qui est au-dessous.

L’ombre des ponts ne peut jamais être vue sur l’eau qui passe dessous, que premièrement cette eau n’ait perdu sa transparence, qui la rend semblable à un miroir, et qu’elle ne soit devenue trouble et boueuse ; la raison est, que l’eau claire étant lustrée et polie en sa surface, l’image du pont s’y forme et s’y réfléchit en tous les endroits qui sont placés à angles égaux, entre l’œil et le corps du pont, et l’air se voit même sous le pont aux lieux où est le vide des arches : ce qui n’arrivera pas, lorsque l’eau sera trouble, parce que la transparence et le lustre d’où vient l’effet du miroir, ne s’y trouve plus ; mais elle recevra l’ombre, de même que fait le plan d’une rue poudreuse.