Vies des peintres, sculpteurs et architectes/tome 3/30

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VITTORE SCARPACCIA,

ET AUTRES PEINTRES VÉNITIENS ET LOMBARDS.


Un artiste ne se montre pas dans un pays, sans que l’on en voie une foule surgir l’un après l’autre, et parfois aussi tous en même temps. Puis, s’ils appartiennent à différents maîtres célèbres, l’émulation et la rivalité ne leur permettent de négliger aucun effort pour se surpasser mutuellement ; et, lors même qu’ils se rattachent tous à une seule école, dès que la mort du maître, ou quelque autre événement, vient à les séparer, il s’opère également une division dans leur volonté jusqu’alors commune, et chacun d’eux, désormais rendu à sa liberté, déploie toutes ses forces pour s’ériger en chef.

Je ne puis fournir des détails fort étendus sur maints artistes qui fleurirent à la même époque et dans la même province ; mais, arrivé à la fin de la seconde partie de mon livre, pour ne pas laisser en arrière quelques-uns de ces hommes qui ont tâché d’orner le monde de leurs ouvrages, je relaterai succinctement ce que j’en sais. Non-seulement il ne m’a pas été possible de me procurer leur vie entière, mais encore je n’ai trouvé, de tous leurs portraits, que celui du Scarpaccia, que, pour cette raison, j’ai placé en tête de ses émules. À défaut de tout ce que je voudrais donner, que l’on accepte donc le peu qu’il m’est permis d’offrir (1).

Dans l’espace de plusieurs années, parurent dans la Marche Trévisane et en Lombardie, Stefano de Vérone, Aldigieri de Zevio (2), Jacopo Davanzo de Bologne (3), Sebeto de Vérone (4), Jacobello de Flore, Guariero de Padoue (5), Giusto et Girolamo Campagnuola, Giulio son fils, Vincenzio de Brescia (6), Vittore, Sebastiano et Lazzaro Scarpaccia de Venise (7), Vincenzio Catena, Luigi Vivarini, Gio. Battista de Conigliano (8), Marco Basarini (9), Giovannetto Cordegliaghi, le Bassiti (10), Bartolommeo Vivarino, Giovanni Mansueti, Vittore Bellino (11), Bartolommeo Montagna de Vicence, Benedetto Diana, Giovanni Buonconsigli et beaucoup d’autres qu’il est inutile de mentionner ici.

Pour commencer par le premier, je dis que Stefano de Vérone, dont j’ai déjà parlé un peu dans la vie d’Agnolo Gaddi (12), fut, de son temps, un peintre d’un mérite très-distingué (13). Donatello, étant allé une fois à Vérone, resta émerveillé des fresques de Stefano, et les mit au-dessus de toutes celles qui existaient alors dans ce pays. Le premier ouvrage de Stefano fut, à Sant’-Antonio de Vérone, une Vierge portant son fils, placée entre un saint Jacques et un saint Antoine. Une certaine hardiesse, qui caractérise ces personnages, et la gracieuse expression des têtes, font que ce tableau est encore aujourd’hui fort estimé. À San-Niccolò, église et paroisse de la même ville, il peignit à fresque un beau saint Nicolas, et sur la façade d’une maison de la rue de San-Polo, qui conduit à la porte del Vescovo, une Madone accompagnée de plusieurs anges et de saint Christophe. Dans un enfoncement du mur de l’église de Santa-Consolata (14), du côté de la rue del Duomo, il représenta une Madone, une foule d’oiseaux, et, entre autres, un paon qu’il avait adopté pour devise. À Sant’-Eufemia, couvent des Ermites de saint Augustin, il laissa deux saints et un saint Augustin abritant, sous son manteau, des religieux et des religieuses de son ordre. Mais on admire surtout deux Prophètes, grands comme nature, dont les têtes sont les plus belles et les plus vivantes qu’ait jamais produites le pinceau de Stefano. Si ce morceau eût été mis à l’abri de l’eau, du vent et de la gelée, dont il eut à souffrir, il nous serait parvenu dans toute sa fraîcheur, parce que notre artiste l’exécuta à fresque avec un soin qui le dispensa d’y opérer des retouches à sec. Il entoura ensuite le tabernacle de la chapelle del Sagramento d’une troupe d’anges, dont les uns jouent de divers instruments, tandis que les autres chantent et encensent le Saint-Sacrement. Le couronnement de ce tabernacle est formé par un Christ supporté par des anges revêtus de longues robes blanches, qui se terminent presque en nuages. Stefano employa toujours cette méthode pour ses figures d’anges, qui ont un charme tout particulier. Il plaça en outre, d’un côté de cet ouvrage, un saint Augustin, et de l’autre côté, un saint Jérôme. Ces deux saints, de grandeur naturelle, soutiennent l’église de Dieu, comme pour montrer qu’avec leur doctrine ils défendent et protègent la sainte église contre les attaques des hérétiques. Stefano orna un pilastre de la grande chapelle de la même église d’une sainte Euphémie à fresque, au bas de laquelle il écrivit son nom en lettres d’or, peut-être parce qu’il la comptait au nombre de ses meilleures figures. Il y peignit aussi, suivant sa coutume, un paon magnifique et deux petits lions, qui sont loin d’être irréprochables, car il n’en avait jamais vu de vivants. Dans le même endroit, il représenta un saint Nicolas de Tolentino, et sur le gradin de ce tableau, plusieurs traits de la vie de ce saint. À San-Fermo, église des Franciscains, il exécuta, pour l’ornement d’une Déposition de croix, douze prophètes grands comme nature, et à leurs pieds, Adam et Ève, ainsi que son paon, qui lui servait, pour ainsi dire, de signature. À San-Domenico de Mantoue, il enrichit la porte de Martello d’une Madone, dont la tête fut transportée avec soin dans la chapelle de Sant’-Orsola, qui appartient à la famille des Recuperati, et renferme quelques fresques de notre artiste. On trouve, à San-Francesco, à droite de la porte principale, une suite de chapelles construites jadis par la noble famille della Ramma, et dans l’un desquels Stefano figura des anges à côté des quatre Évangélistes, assis et appuyés contre un espalier de rosiers où jouent des paons et des oiseaux de toutes sortes. Sur une colonne que l’on rencontre, en entrant à droite, dans la même église, il laissa une sainte Marie-Madeleine de grandeur naturelle. Dans la Strada Rompilanza de la même ville, il fit à fresque, sur le fronton d’une porte, plusieurs anges agenouillés aux pieds de la Vierge et de l’enfant Jésus. Des arbres couverts de fruits forment le fond de cette composition. Tels sont les ouvrages de Stefano qui existent encore ; mais, comme ce maître vécut très-longtemps, il est à croire qu’il en produisit beaucoup d’autres, que je n’ai pu retrouver, pas plus que son nom patronymique et son portrait. On prétend qu’avant d’aller à Florence, il fut élève de Maestro Liberale de Vérone ; mais cela est de peu d’importance, car tout ce qu’il sut de bon lui fut enseigné à Florence par Agnolo Gaddi.

Aldigieri de Zevio, Véronais (15), intimement lié avec les seigneurs della Scala, peignit, entre autres choses, la grande salle de leur palais, aujourd’hui habité par le podestat. Il y représenta la guerre de Jérusalem, telle qu’elle est décrite par Josèphe. Aldigieri montra dans cette entreprise un esprit vaste et un jugement profond. Il couvrit chaque paroi de la salle d’un tableau entouré d’un ornement couronné par une série de médaillons qui contiennent, comme on le croit, les portraits des hommes fameux de ce temps, et particulièrement ceux des seigneurs della Scala ; mais je ne saurais l’affirmer, les preuves me manquant. Je puis seulement dire qu’Aldigieri n’oublia rien de ce qui caractérise une guerre sérieuse dans cet ouvrage, aussi remarquable par la richesse et l’abondance de l’invention que par la judicieuse entente de la composition. J’ajouterai, en outre, que le coloris s’est parfaitement conservé, et que, parmi les portraits des hauts personnages et des écrivains célèbres, on reconnaît celui de Messer Francesco Petrarca.

Jacopo Avanzi de Bologne (16) travailla en concurrence d’Aldigieri dans la salle du palais des seigneurs della Scala. Au-dessous de la Guerre de Jérusalem, il fit à fresque deux Triomphes d’une telle beauté, qu’ils étaient, au dire de Girolamo Campagnuola, un objet d’admiration pour le Mantegna. Jacopo décora aussi, à Padoue, avec Aldigieri et Sebeto de Vérone (17), ainsi qu’il avait été ordonné par le testament des marquis de Carrara, la chapelle de San-Giorgio qui est à côté du temple de Sant’Antonio. Jacopo Avanzi peignit la partie supérieure de la chapelle ; au-dessous, Aldigieri figura quelques traits de la vie de sainte Lucie, et une Cène ; et Sebeto, divers sujets tirés de l’histoire de saint Jean. De retour à Vérone, nos trois artistes exécutèrent ensemble chez les comtes Serenghi une foule de portraits revêtus des costumes du temps. C’est là, sans contredit, où Jacopo Avanzi se distingua le plus. Mais il ne nous occupera pas davantage ici, parce que nous avons fait bonne mention de lui dans la vie de Niccolò d’Arezzo (18), à propos des travaux qu’il conduisit à Bologne en concurrence de Simone, de Galasso et de Cristofano (19). À la même époque, Jacobello de Flore, bien qu’il suivît les errements de la manière grecque, fut en haut crédit à Venise. Parmi les nombreux ouvrages qu’il laissa dans cette ville, on remarque le tableau qui orne l’autel de San-Domenico dans l’église des religieuses du Corpus Domini (20).

Giromin Morzone (21), rival de Jacobello, mena à fin une foule de travaux à Venise et dans diverses villes de la Lombardie ; mais, comme toutes ses productions tiennent de la vieille manière, et comme toutes ses figures sont raides et posées sur la pointe des pieds, nous nous contenterons de dire qu’il y a de sa main un tableau sur l’autel dell’Assunzione dans l’église de Santa-Lena.

Guariero de Padoue fut bien supérieur à Morzone. Il peignit, entre autres choses, la grande chapelle des Eremitani de l’ordre de saint Augustin, une autre chapelle dans le premier cloître du même couvent, une troisième chapelle dans la maison d’Urbano Perfetto, et la salle des Empereurs romains où les écoliers vont danser pendant le carnaval. Il exécuta aussi à fresque, dans la chapelle du podestat, différents sujets de l’Ancien-Testament (22). Giusto, également de Padoue (23), représenta dans la chapelle de San-Gio.-Battista, hors de l’église de l’évêché, non-seulement des sujets de l’Ancien et du Nouveau-Testament, mais encore les mystères de l’Apocalypse de saint Jean l’Évangéliste. Au-dessus il distribua avec art, dans un paradis, des chœurs d’anges et des ornements variés. À Sant’Antonio, il enrichit de fresques la chapelle de San-Luca, et, dans une chapelle de l’église des Eremitani de l’ordre de saint Augustin, il peignit les arts libéraux, les vertus et les vices, les hommes que leurs vertus ont élevés jusqu’au ciel, et ceux que leurs crimes ont précipités dans les profondeurs de l’enfer. Stefano de Ferrare travailla à Padoue du temps de Giusto. Cet artiste, comme nous l’avons dit ailleurs, orna de diverses peintures le mausolée de saint Antoine et la chapelle qui renferme ce monument, ainsi que la Madone connue sous le nom del Pilastro (24).

À la même époque, Vincenzio de Brescia, au rapport de Filarete, était fort estimé (25), de même que Girolamo Campagnuola de Padoue, élève du Squarcione (26). Giulio, fils de Girolamo, peintre, miniaturiste et graveur, laissa une foule de beaux ouvrages à Padoue et ailleurs (27).

On conserve aussi à Padoue un grand nombre de productions de Niccolò Moreto (28), qui vécut quatre-vingts ans et exerça continuellement son art, et de divers autres peintres qui appartenaient à l’école de Gentile et de Giovanni Bellini. Mais Vittore Scarpaccia est réellement le premier dont les travaux aient de l’importance (29). Il est l’auteur de la plupart des tableaux sur toile de l’oratoire de Sant’-Orsola, dont les sujets sont tirés de l’histoire de cette sainte et de ses onze mille compagnes  (30). Le soin et la science qui distinguent ces compositions valurent à Scarpaccia une glorieuse renommée, et furent cause que la nation milanaise le chargea de peindre en détrempe un tableau destiné à la chapelle de Sant’-Ambrogio qu’elle possédait dans l’église des Mineurs. À Sant’-Antonio, dans son tableau de l’Apparition du Christ à la Madeleine et aux Maries, placé sur l’autel del Cristo risuscitato, il introduisit un paysage en perspective dont les lointains fuient d’une manière admirable. Dans une autre chapelle il retraça l’Histoire des martyrs, c’est-à-dire des crucifiés (31). Ce tableau dut lui coûter un rude travail, car il renferme plus de trois cents figures de toutes grandeurs, et, en outre, des chevaux, des arbres, un ciel, des nues, des draperies, des raccourcis et une foule de détails soigneusement étudiés. À San-Giobbe-in-Canareio, il peignit sur l’autel de la Madonna l’Enfant Jésus présenté par la Vierge à Siméon. Le saint vieillard est couvert d’habits pontificaux, et placé entre deux ministres vêtus en cardinaux. Derrière la Vierge sont deux femmes dont l’une tient deux colombes. Le bas de ce tableau est occupé par trois enfants : le premier joue du luth ; le second, du serpent, et le troisième, de la viole. Vittore fut vraiment un maître très-habile. On estime encore beaucoup aujourd’hui ses tableaux et ses portraits que l’on rencontre à Venise. Il enseigna son art à ses deux frères, Lazzaro et Sebastiano. Ils imitèrent sa manière et peignirent ensemble sur l’autel della Vergine, dans l’église des religieuses du Corpus Domini, la Vierge assise entre sainte Catherine et sainte Marthe. D’autres saintes, deux anges, et des édifices en perspective complètent cet ouvrage dont le dessin, exécuté par Lazzaro et Sebastiano eux-mêmes, se trouve dans notre recueil (32).

Dans le même temps, Vincenzio Catena se plaça aussi parmi les bons maîtres. Il s’appliqua particulièrement à faire des portraits, et l’on en voit plusieurs de sa main qui sont vraiment merveilleux. Nous citerons, entre autres, celui d’un Allemand de’ Fucheri, puissant personnage qui habitait alors à Venise le Fondaco de’ Tedeschi (33).

Gio.-Battista de Conegliano, élève de Giovanni Bellini, fit également beaucoup d’ouvrages à Venise, presque à la même époque (34). L’autel de San-Piero-Martire, de l’église des religieuses du Corpus Domini, lui doit un tableau représentant saint Pierre martyr, saint Nicolas, saint Benoît (35), un ange accordant une cithare, quantité de petites figures et un beau paysage en perspective. Si cet artiste ne fût pas mort prématurément, il est à croire qu’il aurait égalé son maître.

Marco Basarini (36), né à Venise de parents grecs, eut une réputation méritée d’habileté. Il fit à San-Francesco-della-Vigna une Déposition de croix, et à San-Giobbe un Christ priant dans le jardin des Oliviers. Le bas de ce tableau est occupé par trois apôtres endormis, et par saint François, saint Dominique et deux autres saints. On admire surtout dans cette composition le paysage et les gracieuses petites figures que l’on aperçoit dans le lointain. Basarini représenta dans la même église saint Bernardin et d’autres saints sur un rocher.

Giannetto Cordegliaghi fit à Venise une infinité de tableaux de cabinet. On peut dire qu’il ne s’appliqua guère à autre chose ; mais sa manière était douce et délicate et bien supérieure à celle de ses contemporains. Dans une chapelle de l’église de SanPantaleone, il peignit saint Pierre conversant avec deux saints, dont les draperies sont d’une beauté et d’une exécution remarquables (37).

Marco Bassiti (38) se mit en renom presque à la même époque. Il fit à Venise, dans l’église de la Chartreuse, un grand tableau représentant le Christ sur la mer de Tibériade, accompagné de Pierre, d’André et des fils de Zébédée. Il introduisit dans cette composition un bras de mer, une montagne, une partie d’une ville, et une multitude de figures en petite proportion (39). Il nous serait facile de parler de beaucoup d’autres travaux de Bassiti ; mais il suffit d’avoir mentionné son chef-d’œuvre. Bartolommeo Vivarino de Murano (40) montra aussi beaucoup de talent, comme le prouvent ses ouvrages parmi lesquels nous citerons le tableau qui orne l’autel de San-Luigi, dans l’église de S.-Giovanni-e-Paolo, et qui renferme un saint Louis assis et couvert de sa chape, saint Grégoire, saint Sébastien, saint Dominique, saint Nicolas, saint Jérôme, saint Roch et d’autres saints (41).

Giovanni Mansueti exerça la peinture avec succès. Il se plaisait à étudier consciencieusement la nature. Imitateur de Gentile Bellini, il laissa de nombreuses productions à Venise. Dans l’oratoire de San-Marco, il peignit saint Marc prêchant sur la place, devant la façade de l’église. Des Turcs, des Grecs et des gens de toutes les nations, revêtus de costumes bizarres, se trouvent mêlés à la foule qui écoute le saint. Le même oratoire possède de Mansueti deux autres tableaux. Le premier représente saint Marc guérissant un malade, et contient deux escaliers et plusieurs galeries en perspective. Le second, dont le sujet est saint Marc convertissant les peuples à la foi du Christ, est orné d’un temple ouvert dans lequel on aperçoit un Crucifix sur un autel. Les têtes et les costumes des divers personnages qui animent ce morceau sont d’une variété extraordinaire (42). Après Mansueti, Vittore Bellini travailla dans l’oratoire de San-Marco. II y traça le Martyre de saint Marc, des édifices habilement mis en perspective et quantité de figures où il imita ses prédécesseurs (43). Bartolommeo Montagna de Vicence a des droits à l’estime. II habita toujours Venise et y laissa beaucoup de peintures. À Padoue, il fit un tableau qui est dans l’église de Santa-Maria-d’Artone (44). Benedetto Diana ne fut pas moins célèbre que tous les maîtres dont nous venons de parler, comme le témoignent le saint Jean et les deux autres saints armés chacun d’un livre, que l’on voit à Venise, sur l’autel de San-Giovanni, dans l’église de San-Francesco-della-Vigna (45).

Maestro Giovanni Buonconsigli fut aussi considéré comme un bon maître. À S.-Giovanni-e-Paolo, il représenta, sur l’autel dédié à saint Thomas d’Aquin, ce bienheureux lisant l’Écriture sainte aux personnes qui l’entourent. Buonconsigli enrichit cette peinture d’édifices en perspective qui ne méritent que des éloges (46).

Simone Bianco, sculpteur florentin, et Tullio Lombardo, graveur d’un grand talent, passèrent également toute leur vie à Venise (47).

En Lombardie, se rendirent encore célèbres les sculpteurs Bartolommeo Clemento de Reggio (48) et Agostino Busto (49), et les graveurs Jacopo Davanzo de Milan (50), Gasparo et Girolamo Misceroni (51). Vincenzio Verchio, habile fresquiste, acquit une vaste renommée à Brescia, sa patrie (52). Nous en dirons autant de Girolamo Romanino, excellent dessinateur, ainsi que le démontrent les ouvrages qu’il exécuta à Brescia et dans les environs (53).

Alessandro Moreto égala et même surpassa ces artistes. Son coloris est plein de charme, et ses tableaux sont peints avec un soin extrême (54).

Vérone, qui a vu et qui voit maintenant plus que jamais fleurir dans son sein des maîtres illustres, compta autrefois avec orgueil au nombre de ses enfants Francesco Bonsignori (55), Francesco Caroto,  (56) et Maestro Zeno qui fit, à Rimini, trois tableaux très-soignés dont l’un est à San-Marino (57).

Mais celui qui, plus que tous les autres, s’est approché de la nature, est le Moro de Vérone, autrement appelé Francesco Turbido (58). On voit de lui aujourd’hui à Venise, chez Monsignor de’Martini, le portrait d’un gentilhomme de Cà Badovaro, sous la figure d’un pasteur qui paraît vivant et qui peut lutter sans désavantage contre les meilleurs ouvrages que l’on rencontrait alors dans ce pays. Vint ensuite Battista d’Angelo, gendre et élève de Turbido. La grâce de son coloris et la correction de son dessin le placent au-dessus plutôt qu’à côté de son maître (59). Mais comme mon intention n’est pas de parler à présent des vivants, il me suffit, ainsi que je l’ai dit au commencement de cette vie, d’avoir mentionné ici quelques artistes sur lesquels je n’ai pu obtenir des renseignements minutieux. Si je n’ai pu faire beaucoup pour célébrer leur mérite, j’ai voulu du moins leur payer mon tribut, si faible qu’il soit.

Dans la biographie de Scarpaccia et des autres maîtres vénitiens et lombards, que l’on vient de lire, Vasari a commis bon nombre d’omissions et d’erreurs. Déjà nous avons dit que nous essaierions de réparer ses omissions dans l’histoire de l’école vénitienne, que nous placerons à la suite de la vie du Titien. Quant à ses erreurs, la forme de nos commentaires se prête mal à leur rectification, et nous avons dû les relever, dès à présent, dans des notes détachées. À la franchise avec laquelle nous les signalons, on verra que, si parfois nous nous plaisons à mettre en saillie les qualités de notre auteur, nous regardons aussi comme un devoir de ne jamais dissimuler ses fautes.


NOTES.

(1) Voyez le commentaire de Jacopo Giovanni et Gentile Bellini, p. 157 de ce volume.

(2) Aldigieri est nommé Alticherio et Altichieri par divers auteurs, tels que le Pozzo et le Biondo.

(3) Jacopo Davanzo est plus connu sous le nom de Jacopo Avanzi. Voyez la note 16.

(4) Voyez la note 17.

(5) Voyez la note 22.

(6) Voyez la note 25.

(7) Voyez la note 29.

(8) Voyez la note 34.

(9) Au lieu de Marco Basarini, lisez Marco Basaïti, et voyez la note 36.

(10) Au lieu de Bassiti, lisez Basaïti, et voyez la note 38. (11)Vittor Bellino est nommé Vittor Belliniano par Ridolfi, Boschini et Lanzi.

(12) Voyez le premier volume de notre traduction, pages 414 et 415.

(13) Stefano de Vérone, autrement Stefano de Zevio, florissait vers l’an 1400. Le commandeur del Pozzo le fait travailler jusqu’en 1463, mais cette assertion n’est pas fondée. Le Pozzo a probablement confondu Stefano avec son fils Vincenzio di Stefano, le premier maître de Liberale.

(14) L’église de Santa-Consolata a changé son nom pour celui de Santa-Maria-Consolatrice.

(15) Aldigieri de Zevio ou Altichero, ou encore Altichieri, vivait en 1382. Le commandeur del Pozzo, dans ses Vite de' pittori veronesi, et le Biondo, dans son Italia illustrata, parlent de cet artiste qui peignit divers sujets de l’histoire de saint Jacques dans l’ancienne église de San-Giorgio, bâtie à Padoue vers l’an 1377.

(16) Jacopo Avanzi nous a été désigné tout à l’heure par Vasari sous le nom de Jacopo Davanzo. Il est inutile de rapporter ici ce que nous avons déjà dit sur cet artiste dans le commentaire de Francesco Francia de Bologne, page 333 de ce volume. L’Avanzi travaillait encore l’an 1377.

(17) Lanzi et Brandolese pensent que Sebeto n’est autre que Stefano de Vérone ou de Zevio.

(18) Voyez la vie de Niccolò d’Arezzo, page 14 du volume précédent.

(19) Voyez la vie de Niccolò, page 14 du volume précédent, et le commentaire de Francesco Francia, page 333 de ce volume.

(20) Jacobello de Flore signait souvent ses ouvrages Jacometto de flor. Mais il faut, dit Lanzi, se garder de le confondre avec Jacometto de Venise, peintre et miniaturiste du même siècle, qui est également célèbre, et que Morelli, dans sa Notizia, cite plusieurs fois pour ses petits tableaux de cabinet, ses portraits et ses miniatures ; Jacobello de Flore peignit pendant les premières décades du quinzième siècle. Son dernier tableau porte la date de 1436. Le couronnement de la Vierge, dont il orna la cathédrale de Ceneda, est de l’an 1432, si l’on ajoute foi à la biographie des évêques de Ceneda, où l’on trouve que cet ouvrage est fait ab eximio illius temporis pictore Jacobello de Flore, par l’ordre et la munificence de l'éveque Ant. Correr.

Francesco, père de Jacobello, fut un homme de talent ; Lanzi le place parmi les coryphées de la peinture. On voit le tombeau de ce Francesco à l’église de S.-Giovanni-e-Paolo, avec sa statue et une épitaphe en vers latins.

(21) « Cet artiste a été mal nommé par Vasari dans la vie de Scarpaccia et dans celle des Bellini, puis par Orlanti et par Guarienti dans trois articles de l’Abecedario. L’un de ces articles, fait d’après Vasari, par Orlandi, désigne ce peintre sous le nom de Girolamo Mazzoni ou Morzoni ; dans deux autres il est nommé Giacomo Marzone et Girolamo Marzone par le Guarienti, écrivain plus habile à enraciner les préjugés, à l’égard des peintres anciens, qu’à les corriger. Le véritable nom de celui dont nous parlons se trouve écrit dans un tableau d’autel qui est encore à Venise, ou plutôt dans l’île Sainte-Hélène, où, avec l’Assomption de la Vierge, il représente la sainte titulaire accompagnée de saint Jean-Baptiste, de saint Benoît et d’une sainte martyre, avec cette inscription : Giacomo Morazone à laura questo lauorier, an. D. ni. MCCCCXXXXI. Le sincère et judicieux Zanetti, persuadé par ce dialecte lombard et par la circonstance que ce Giacomo avait fait une grande quantité de travaux dans diverses villes de Lombardie, comme Vasari le raconte, ne l’a point cru Vénitien, et d’autant moins encore que Morazone, dont il portait le nom, est un lieu de la Lombardie. Il est vrai qu’en ne l’admettant point parmi ses compatriotes, Zanetti ne fait que très-peu de tort à ceux-ci, car ce Giacomo qui, étant à Venise, fut le compétiteur de Jacobello de Flore, n’y fit point preuve d’un grand mérite ; du moins dans ce tableau où il n’y a pas un pied qui pose sur le plan d’une manière conforme aux règles de la perspective, et aucune qualité d’ailleurs ne le distingue beaucoup des peintres du quatorzième siècle.—(Lanzi, traduction de M. A. Dieudé.)

(22) Guarero de Padoue travaillait en 1365. II est appelé par Baldinucci, Dec. VII, sec. II, c. 80, Guariero et Guarente, puis dans l’Abecedario pittorico, Guarinetto, et enfin par Ridolfi, Guariento. Ce dernier nom lui a été également appliqué par Lanzi. Zanetti accorde de grands éloges aux peintures qu’il a laissées dans le chœur des Eremitani de Padoue.

(23) Giusto, communément appelé de Padoue à cause de sa résidence dans cette ville et du droit de cité qu’il y avait obtenu, était Florentin, et appartenait à la famille des Menabuoi. Il mourut l’an 1397. Morelli, dans sa Notizia, raconte qu’on lisait autrefois sur la porte de San-Giovanni-Battista, église dans laquelle Giusto représenta les mystères de l’Apocalypse : Opuis Joannis et Antonii de Padua. Lanzi présume que ce Giovanni et cet Antonio furent des aides de Giusto, et il ajoute qu’ils peignirent peut-être la totalité du temple.

(24) Baruffaldi croit que Stefano de Ferrare vécut jusqu’à l’année 1500. Voyez ce que dit Vasari sur cet artiste dans la vie du Mantegna.

(25) Vincenzio de Brescia, dont le nom patronymique est Foppa, était un des meilleurs maîtres de son temps, comme on en trouve la preuve dans Ambrogio Calepino qui, après avoir mis le Montagna au-dessus de tous les autres peintres, ajoute : « Huic accedunt Jo. Bellinus Venetus, Leonardus Florentinus, et Vincentius Brixianus, excellentissimo ingenio homines, ut qui cum omni antiquitate de pictura possint contendere.

Sur le tombeau de Vincenzio, qui est placé dans le premier cloître de San-Barnaba, à Brescia, on lit cette inscription : « Excellentiss. ac eximii pictoris Vincentii de Foppis. ci. Br. 1492. » (Zamb., p. 32.)

(26) Le Guarienti se trompe lorsqu’il fait naître Girolamo Campagnuola dans la Marche Trévisane. Girolamo était de Padoue, comme le rapporte Vasari. Il mourut vers la fin du quinzième siècle.

(27) Giulio, fils de Girolamo Campagnuola, florissait vers l’an 1500. Tiraboschi, dans sa Storia della litteratura italiana, en parle comme d’un homme également bien partagé en savoir et en génie ; comme Vasari, il dit qu’il était peintre et graveur, et de plus il ajoute qu’il connaissait à fond plusieurs langues étrangères.

(28) Lanzi nous semble confondre bien à tort ce Niccolò Moreto avec un Girolamo Mireti dont il est fait mention dans les statuts des peintres, aux dates de 1423 et 1441.

(29) Quelques auteurs veulent à toute force faire naître Vittore Scarpaccia à Capo-d’Istria, bien qu’on lise au bas de l’un de ses tableaux, à San-Zaccaria de Venise : Victor Chapatius Vendus pinxit 1516, et sur un autre, à San-Francesco de Pirano : Victoris Charpatii Veneti opus 1519.

(30) Les tableaux de Scarpaccia, dans l’oratoire de Sant’-Orsola, sont au nombre de huit. Ils sont d’une telle beauté, qu’on les attribue quelquefois au Giorgione ; malheureusement ils ont été restaurés d’une horrible façon l’an 1613. Ils avaient été peints en 1494 et en 1495.

(31) Cette Histoire des martyrs fut peinte l’an 1515 ; elle a été gravée sur bois en plusieurs morceaux.

(32) Vasari ne parle pas d’un certain Benedetto que Lanzi croit avoir été le fils ou le neveu de Scarpaccia. Ce Benedetto laissa à la Ritonda de Capo-d’Istria un Couronnement de la Vierge avec l’inscription suivante Benetto Carpattino Veneto pingeva 1537, et chez les Observantins, le tableau du nom de Jésus avec les mêmes mots, mais avec la date de 1541. —Voir Lanzi, Storia pittorica.

(33) Vincenzio Catena mourut en 1530. Voir Zanetti, Della pittura veneziana, e delle opere pubbliche de’ veneziani maestri. — La réputation de Vincenzio Catena, dit Lanzi, fut si grande pendant sa vie, que, dans une lettre écrite de Rome le 11 avril 1520, par Marcantonio Michel à Antonio di Marsilio à Venise, peu de jours après la mort de Raphaël et dans un temps où Buonarroti était fort malade, on recommande à Catena d’être en garde contre la maladie, parce qu’elle semble s’attacher aux grands peintres. — Morelli, Notizia d’opere di disegno, p. 212.

(34) Le véritable nom du Conegliano est Giambattista Cima. Ses tableaux sont très-nombreux ; le plus beau est sans contredit celui qui orne la cathédrale de Parme. G. Cima mourut vers l’an 1520. Le Ridolfi a écrit sa vie, ou plutôt a donné la liste de ses ouvrages.

(35) Ce tableau ne renferme pas un saint Benoît, mais un saint Augustin, comme le dit Boschini, p. 424 de la dernière édition de ses Pitture di Venezia.

(36) Marco Basaïti et non Basarini vivait en 1520. II fut le rival de Gian Bellini. Sur son tableau de l’église de San-Giobbe, on lit la date de 1410.

(37) Giannetto ou Giovannetto Cordegliaghi est appelé à Venise le Cordella, sans doute par abréviation. De toutes ses productions il ne reste que le beau portrait du cardinal Bessarione, qui est dans l’oratoire de la Carità, à Venise. Il florissait en 1517.

(38) Marco Bassiti n’est autre que Marco Basaïti que Vasari nous a présenté tout à l'heure sous le nom de Marco Basarini. Voyez la note 36.

(39) Cette peinture est un des plus beaux morceaux de l’époque. Elle a été répétée sur bois dans la galerie impériale de Vienne, et gravée à l’eau forte par David Teniers.

(40) De tous les Vivarini qui inondèrent Venise de leurs tableaux, Bartolommeo est le plus célèbre. II obtint un grand succès du temps des Bellini, et fut un des premiers qui mirent en usage à Venise la peinture à l’huile. Lorsqu’il ne signait pas ses ouvrages, il y peignait un chardonneret (vivarino), par allusion à son nom de famille.

(41) Le Christ ressuscité que l’on conserve à San-Giovanni de Bragora, et au bas duquel Boschini lut le millésime de 1498 aujourd’hui effacé, n’est pas, comme le croit Lanzi, la dernière peinture dont Bartolommeo ait indiqué l’année, car on trouve sur le tableau de San-Luigi la date de 1522.

(42) Giovanni Mansueti fut élève de Scarpaccia. Le Ridolfi, p. 33 de ses Meraviglie dell'arte, fait mention de quelques-uns de ses ouvrages.

(43) Vittore Bellini, que le Boschini appelle Vittore Belliniano, travaillait en 1526, comme l’atteste la date que l’on trouve sur son tableau de l’oratoire de San-Marco.

(44) Bartolommeo ne se distingua pas seulement comme peintre, mais encore comme graveur. Vasari ne parle point de son frère Benedetto, qui cependant a droit de n’être pas oublié dans une histoire de l’art. On sait qu’ils vivaient et travaillaient tous les deux à Vicence vers l’an 1500, bien que Vasari affirme que Bartolommeo ait toujours habité Venise.

(45) Benedetto Diana, dont le style se rapproche beaucoup de celui du Giorgione, peignit, en concurrence avec les Bellini, le tableau de la Limosina qui orne l’oratoire de la confrérie de San-Giovanni.

(46) Giovanni Buonconsigli, surnommé le maréchal (il marescalco), était de Vicence. Vasari et Ridolfi ne font mention que des tableaux qu’il peignit à Venise, et qui aujourd’hui sont détruits ou en mauvais état. Ceux qu’il a laissés dans sa ville natale sont bien conservés et méritent l’attention des connaisseurs. Nous citerons entre autres la Madone de l’oratoire des Turchini, que l’on serait tenté de prendre pour un Raphaël. Les deux tableaux de lui que l’on voit dans la cathédrale de Montagnano sont, dit-on, de 1511 et de 1514 ; mais ces dates sont peu authentiques. Sa célèbre composition de San-Cosimo-della-Giudecca offre cette inscription : Joannes Bonconsilius Marescalcus de Vincentia, 1497.

(47) Dans l’édition du Torrentino, Vasari dit que Simone Bianco, Florentin, se fixa à Venise où il fit quelques bustes de marbre qu’il envoya en France par l’entremise de marchands vénitiens.

(48) Dans un manuscrit qui traite des antiquités de Reggio, on lit que Bartolommeo eut un neveu nommé Prospero Clemento qui se distingua dans l’art de la sculpture.

(49) Agostino Busto, encore appelé Bambaja, Bambara ou Zarabaja, se rendit célèbre par le mausolée de Gaston de Foix qu’il sculpta dans l’église de Santa-Marta de Milan. Partie de ce tombeau est maintenant dans la galerie Ambrosiana, et partie dans le palais Arconati. On en voit aussi quelques fragments dans l’Académie des beaux-arts de Brera et dans la riche collection de Giuseppe Rossi. Le Bambaja est encore auteur du fameux tombeau des Biraghi qui fut terminé l’an 1522 à San-Francesco de Milan.

(50) On croit qu’au lieu de Jacopo Davanzo il faut lire Jacopo da Terzo.

(51) Gaspardo et Girolamo Misceroni que l’Alfabeto Pittorico appelle Misuroni, ont gravé pour le grand-duc de Toscane une urne de lapis-lazuli qui est fort renommée.

(52) Vincenzio Verchio ou Civerchio, comme le nomme Ridolfi, était de Crema et non de Brescia. Il résida longtemps à Milan où il forma d’excellents élèves. Il vivait l’an 1535, si l’on ajoute foi au Zibaldone cremasco de Ronna.

(53) Girolamo Romanino, élève de Stefano Rizzi, fut un peintre d’un talent très-remarquable. Ses peintures de Santa-Giustiana à Padoue, de San-Giorgio à Vérone et de Santa-Maria-in-Calcara à Brescia, sont fort estimées des connaisseurs. Il mourut très-âgé vers l’an 1568. — Voyez Ridolfi, part. I, p. 252.

(54) Alessandro Moreto, dont le véritable nom est Bonvicini, suivit d’abord les traces du Titien, mais il ne tarda pas à se passionner pour Raphaël, et il créa un style nouveau qui a souvent attiré les amateurs à Brescia. Il eut un grand talent pour les portraits, et forma dans cet art Giambattista Moroni. Il vivait encore en 1547.

(55) Francesco Bonsignori de Vérone naquit l’an 1455. Il fit de nombreux travaux pour François II, marquis de Mantoue. On trouvera sa vie dans l’un des prochains volumes.

(56) Vasari, à la fin de la biographie de Liberale, nous parlera de Francesco Caroto et de son frère Giovanni. Francesco, né en 1470, mourut l’an 1546. Voyez les Vite de’ pittori veronesi de Pozzo.

(57) Donato Zeno, dit Maestro Zeno, est aujourd’hui tout à fait inconnu ; ses ouvrages n’existent plus.

(58) On trouvera des détails sur Francesco Turbido, élève de Giorgione, dans la biographie de Liberale de Vérone.

(59) Battista d’Angelo imita le Turbido, mais lui est bien inférieur.