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Blanqui - Critique sociale, I/Economistes/Babinet

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Félix Alcan (1p. 267-268).

VI

BABINET ÉCONOMISTE


« Les diamants, plus encore en France qu’en Angleterre, représentent un immense capital. Il n’est aucune valeur mobilière qui, étant revendue, éprouve une aussi faible perte, une aussi petite dépréciation, en même temps que le marché est toujours ouvert pour ces valeurs. C’est presque une monnaie courante. » (Babinet, tome III, page 48).

Analogie avec l’or, et preuve nouvelle de la véritable raison qui a déterminé l’usage de l’or et de l’argent comme monnaie.

Voici de l’économie politique, façon Babinet :

« Il y a une solidarité forcée dans toute société humaine…… Un prélat rigoriste, trouvant, un jour de jeûne, Charlemagne assis, longtemps avant le soir, à une table abondamment servie, blâma et son repas peu frugal et l’heure à laquelle il le prenait. « Ne voyez-vous point », lui dit le sage empereur, « que si je ne mangeais pas à cette heure, les derniers de mes gens n’arriveraient à prendre leur repas qu’au milieu de la nuit, et que si ma table était moins bien servie, il ne resterait rien pour eux ? » (Tome III, page 49).

Admirable, indeed ! Dans je ne sais plus quel pays, quand le roi avait achevé son repas, un héraut annonçait à son de trompe que les habitants de l’univers pouvaient se mettre à table. M. Babinet doit être en extase devant cette attendrissante coutume. Elle n’était pas cependant, on doit l’avouer, à la hauteur de celles de Charlemagne. Le héraut n’ajoutait pas que l’univers devait se contenter, pour pitance, des restes du sage empereur. C’est là ce que Babinet appelle la solidarité humaine. Il ne faut pas s’étonner si cette portière savante consacre quatre-vingt-dix pages à un chapitre sur le diamant et les pierres précieuses, et quinze pages à la cosmogonie de Laplace.

Fort du Taureau, juillet 1871.