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Guillaume Couture, premier colon de la Pointe-Lévy/5

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V

Pendant ses longues absences, Couture avait pour le remplacer un travaillant du nom de Guillaume Durand. En 1653, il était son débiteur de deux cent vingt-cinq livres tournois. La convention qu’il fit pour se libérer d’un procès que Durand lui avait intenté pour gages et services nous indique quels étaient alors les modes de paiement. La moitié de la somme devait être payée en pois et l’autre moitié en anguilles. Durand promettait de donner quittance pourvu que les anguilles fussent bien conditionnées, estimées et prisées suivant leurs valeurs et prix courant dans le pays, et les pois « bons, loyaux et marchands[1]. »

Dans ces temps primitifs l’argent était presque chose inconnue parmi les colons. Les paiements se faisaient en nature. Les produits s’échangeaient. Le gouvernement et les riches négociants donnaient des lettres de change ou des traites sur les magasins du Roy ou sur le trésor, payables en France. Le castor et l’anguille étaient d’ordinaire la monnaie courante du pays. Cette pénurie de numéraire se continua tout le temps de la domination française. À la conquête les colons eurent mille difficultés à faire changer la monnaie de carte qui avait été émise[2].

Dans les intervalles de repos que lui laissait son métier, Couture habitait ordinairement à la Pointe de Lévy[3]. Il avait là comme un pied à terre où il pouvait prendre haleine et se délasser de ses fatigues.

Un procès-verbal d’arpentage de l’ingénieur Jean Bourdon, fait le 26 août 1659, nous montre aussi que Couture avait alors dans Québec un corps de logis, voisin d’un emplacement de Pierre Petit, sur le chemin qui montait du Cul-de-Sac, en la basse-ville.

L’année même où Couture était envoyé en mission diplomatique à Albany, avait lieu le premier dénombrement nominal de la colonie. Ce document précieux, parce qu’il est la constatation officielle du nombre de colons qui étaient alors dans le pays, n’a pas cependant le caractère d’exactitude même relative que l’on exige d’un travail de cette nature. L’on trouve de si nombreuses omissions dans ce relevé qu’il est impossible de le prendre comme point d’appui pour juger du véritable état de la colonie.

Sur toute la côte de Lauzon, le recenseur donne trois familles seulement, et, chose étonnante, le nom de Couture n’apparaît pas. Pourtant, Couture était bel et bien établi dans cette seigneurie depuis dix-neuf ans et, d’après les actes de l’état civil, on trouve qu’il avait alors huit enfants. Le voyage de Couture à Albany explique peut-être cette omission, mais comment se fait-il que le nom de sa femme et ceux de ses enfants ne soient inscrits nulle part, ni à la côte de Lauzon, ni dans les autres établissements du pays ?

M. Suite nous dit que ce recensement de 1666 fut dressé, par ordre du gouvernement, au printemps, avant l’arrivée de navires de France, et qu’il représente la population du pays durant l’hiver de cette année[4]. Ceci peut être. Une chose certaine, c’est qu’en consultant quelques greffes de notaires, de 1648 à 1666, on voit qu’il dût y avoir, dans la côte de Lauzon, pendant cette période, au moins vingt-huit concessions de terre et, (cependant, on ne trouve les noms de ces concessionnaires inscrits ni à Québec, ni à Montréal, ni aux environs.

Ce premier dénombrement paraît avoir été dressé à la hâte ou fait de mémoire.

Les énumérateurs de nos jours peuvent aller aisément de maison en maison et remplir leurs cahiers de recensement. Dans ces temps primitifs il n’était pas aussi facile de parcourir une immense étendue de pays pour constater dans chaque habitation isolée le nombre exact de colons. Ajoutons, qu’en hiver, bien des colons s’enfonçaient dans les bois pour faire la chasse et la traite. On s’occupa de la population de fait sans penser à la population de droit. Cette distinction importante n’était évidemment pas connue des recenseurs novices de 1666[5].

C’est par les actes des notaires que l’on peut retracer le plus sûrement les noms de quelques uns de ceux qui furent les premiers compagnons de Couture à la Pointe de Lévy.

L’année même de son mariage, 1649, on voit arriver les deux frères Pierre Miville et François Miville[6] — Les actes de l’état civil nous les donnent comme natifs de la Rochelle, mais ils étaient tous deux des immigrants d’origine suisse. Ils semblent même avoir voulu attirer dans le pays une immigration de leurs compatriotes de l’Helvétie. En juillet 1675, en effet, le marquis de Tracy concédait à Pierre Miville, François Rimé, François Miville, Jacques Miville, François Tisseau, Jean Guencherard et Jean Cahusin, tous nationaux de la Suisse, une terre de vingt-quatre arpents de front sur quarante de profondeur, au lieu nommé la Grande Anse, quinze lieues au dessous de Québec, allant vers Tadoussac, du côté du Sud. Cette place devait être nommée : le Canton des Suisses Fribourgeois[7].

Cette tentative d’établissement des libres enfants de la république helvétienne en Canada est une page inconnue de notre histoire. La Grande Anse, devenue aujourd’hui Sainte-Anne de la Pocatière, n’a gardé aucune trace du Canton des Suisses Fribourgeois. Mais si les Tisseau, les Guencherard, les Cahusin, et les Rimé sont disparus sans faire souche, les Miville, en revanche, sont très répandus, dans le district de Kamouraska, sous le nom de Miville-dit-Déchênes. Un des fils de Pierre, Jacques Miville, fixa sa demeure à la Rivière-Ouelle et c’est de lui que descend cette nombreuse famille. Pierre Miville ne paraît pas avoir abandonné la côte de Lauzon et il devint seigneur du lieu appelé Bonne Rencontre, dans la seigneurie du Saut de la Chaudièré[8].

Le peuplement de la côte de Lauzon s’opéra lentement. Le sol rocheux de la falaise qui borde le fleuve était moins propice aux défrichements que les prairies plantureuses de Beaupré. L’ile d’Orléans, par sa position au milieu du fleuve, était protégée contre les incursions des sauvages. Dans Beauport, le seigneur Giffard amène une petite colonie de Mortagne, l’endroit de sa naissance. Maisonneuve se dirige sur Montréal avec une troupe de colons choisis. Dans les autres seigneuries, les soldats licenciés se groupent autour de leurs anciens officiers. Là, la bourgade se trouvait formée tout à coup. Ici, la colonisation, laissée à l’initiative privée, sans direction, fut tardive : de petits groupes détachés sans cohésion, mais aucune migration organisée.

L’arrivée de Lauzon, en 1651, semble faire naître une ère nouvelle. Le roi menaçait de confisquer les domaines qu’il avait concédés. Il fallait bien tenter un effort. Lauzon s’était taillé une large part dans cet immense pays, mais, venu au Canada, pour essayer de refaire sa fortune[9], comment pouvait-il trouver des censitaires auxquels il fallait souvent payer les frais de traversée et avancer les premiers déboursés ? Il pouvait tout au plus accaparer à leur passage à Québec quelques colons indécis. Il paraît, cependant, s’être occupé sérieusement de coloniser la côte Lauzon[10].

Pour faciliter sa tâche, de Lauzon découpa sans compter, dans la carte de la seigneurie, de larges domaines qu’il distribua aux communautés ou à des personnes aisées. Celles-ci, opérant sur une moindre échelle, pouvaient attirer plus facilement les colons. On a vu, dès 1648, les jésuites prendre possession d’une étendue de terre considérable[11]. Ces religieux y attirèrent quelques-uns de leurs anciens serviteurs : les Guay et les Amyot[12]

Entre 1650 et 1653, les ursulines et les hospitalières eurent des domaines assez étendus sur les bords des rivières Etchemin et Chaudière. L’ancien gouverneur d’Ailleboust obtint pour sa part, en 1653, un fief de huit arpents de front sur cent soixante arpents de profondeur, dans la plus belle partie de la seigneurie, en

face même de Québec[13]. La même année, Jean Bourdon, sieur de Saint-François, ingénieur de la colonie, devenait propriétaire d’un splendide héritage qu’il donnait plus tard aux Ursulines pour la dot d’une de ses filles qui se fit religieuse dans cette communauté[14]. Ce domaine appartient aujourd’hui à la fabrique de Saint-Joseph de la Pointe de Lévy. M. de Maisonneuve, le fondateur de Montréal, devenait lui-même l’objet des faveurs de Lauzon, car il paraît avoir eu à la Pointe de Lévy quelques arpents de terre. Ceci expliquerait pourquoi l’abbé Faillon dit que de Lauzon voulut faire établir les colons qu’amenait de Maisonneuve dans ses seigneuries[15].

Lauzon qui s’était vu enlever, bien malgré lui, l’île de Montréal dont il était le propriétaire essayait peut-être de cette façon à faire avorter les projets de Maison neuve.

Avec ces grands propriétaires arrivent de nouveaux colons. Ce sont les Sevestre, les Gagnon, les Gauthier la Chesnée[16], Charles Amiot, Etienne Dumetz, (Demers), Jean Pré, Gabriel Lemieux, Louis Bégin, Guillaume et André Albert, Toussaint Toupin. Jean Migneron, Jean Durand, François Becquet, Louis Duquet, Charles Courtois, Martin Guendon.

D’autres durent s’établir encore dans l’intervalle qui s’étend de 1648 à 1666. Quelques-uns de ces colons arrivaient directement de France, plusieurs étaient déversés de Beaupré, de Beauport ou de l’île d’Orléans[17].

En 1653, la côte de Lauzon possédait déjà assez d’habitants pour être représentée dans le corps des syndics qui fut établi à Québec. Cet honneur appartint à François Bissot[18].

Le dénombrement fait en 1667 paraît plus régulier. La population de l’année précédente qui nous donnait 13 âmes se trouve maintenant élevée au chiffre 113. On pourrait attribuer ce rapide accroissement au fait que le régiment de Carignan fut licencié à cette époque, ou encore à l’établissement sur les bords de la rivière Richelieu, des forts de Sorel et de Chambly destinés à arrêter les incursions des Iroquois. Tout cela a de la vraisemblance. Il n’y a pas de doute que les retranchements du Richelieu donnèrent de la confiance aux habitants désireux de s’établir sur la côte sud. Cependant, comme le relevé de 1667 donne 236 arpents de terre sous culture dans la côte de Lauzon, il est impossible de croire que ces défrichements aient été faits dans l’espace d’une seule année.

Chaque colon paraît avoir pour sa part une moyenne de dix arpents en valeur. Ceci implique un travail assez long et un établissement relativement ancien.

Le sieur Guillaume Couture apparaît, cette année de 1667, avec sa femme et neuf enfants. Il a vingt arpents sous culture et six bestiaux.

Denis Duquet et Pierre Miville le devancent de dix arpents. Ceci s’explique aisément par les nombreux voyages de Couture.

Neuf provinces de France nous donnent ces premiers colons. La Normandie et la Saintonge marchent en tête de colonne. La Normandie, n’est-ce pas la patrie de Couture ? Bégin, Bequet, les Demers, les Gueudon, les Pourveu, les Bissot ont suivi leur compatriote. De la Saintonge, la patrie de Champlain, nous arrive Jean Guay. L’île d’Oléron, voisine de Brouages, nous donne Jean Chauveau et ses deux beaux-frères Guillaume et André Albert. Les membres d’une même famille se recherchent et se groupent. La Beauce nous envoie Jean Huard et Jean-Bte Hallé, dont l’un des fils devait ouvrir la liste des élèves du petit séminaire de Québec.

L’Anjou, la Haute-Bretagne, l’Angoumois, l’île de France, nous donnent chacun un représentant ; le Maine et le Poitou chacun deux. Pas un seul colon nous est venu encore du Dauphiné, la patrie de Lauzon.

Ce dénombrement de 1667, intéressant à plus d’un titre, nous apprend que deux riches marchands, bourgeois de Québec, exploitaient des fermes à la Pointe de Lévy. On rencontre Français Bissot, une ancienne connaissance, et Eustache Lambert[19].

Ces deux bourgeois étaient des personnages importants dans Québec. Eustache Lambert est la souche de la famille Lambert-Dumont qui compte des alliances dans les premières et plus anciennes familles du pays. Il fut le premier commandant de milice en Canada. En 1653, il commandait le camp volant envoyé à la défense des Trois-Rivières, lorsque cette ville fut assiégée par cinq cents Iroquois. Un de ses petits-fils, Louis-Joseph Lambert, était colonel de milice de la côte du Sud pendant la guerre de 1759[20].

François Bissot, sieur de la Rivière, avait épousé une Couillard, petite lille de Guillaume Couillard, un des premiers colons de Québec. Il eût de ce mariage une descendance nombreuse et distinguée. Une de ses filles, Claire-Françoise, épousa Joliette le découvreur du Mississippi[21]. Une autre, Catherine, épousa Étienne Charest qui devint seigneur de Lauzon. Jean-Baptiste Bissot, sieur de Vincennes, s’est distingué dans l’armée. Un de ses frères fut seigneur du cap St-Claude et de Vincences, dans Beaumont.

François Bissot avait entrepris aux îles Mingan une grande exploitation des pêcheries en société avec Joliette. À l’instigation de l’intendant Talon, il établit à la Pointe de Lévy avec Étienne Charest une tannerie qui fut très florissante dans le temps. C’est sur le domaine de Bissot que devait s’élever plus tard la première église de la Pointe de Lévy.

Ces grands propriétaires, ces colons de bonne famille n’habitaient pas sur leurs terres. Leurs exploitations étaient données à des fermiers pour les faire valoir. Bissot et Lambert, retirés dans Québec, s’occupaient de négoce ou de pêche. Leurs navires échangeaient les molues et les huiles des cétacés du golfe avec les eaux de vie et les sucres des îles d’Amérique.

Le premier vrai colon, le premier habitant sérieux d’un établissement, c’est celui qui s’avance, hache sur le dos, à travers la forêt, pour abattre les bois et s’élever une chaumière. Elle était rude la tâche de ces pionniers courageux. À l’isolement, aux rudes hivers, à toutes les misères des commencements d’une vie de défricheur, venaient se joindre les alertes continuelles d’un sauvage implacable. Comment se garer des embuscades dans ces habitations isolées ? Le roi avait cru obvier à ces dangers en obligeant les habitants à grouper leurs demeures. Mais ces plans excellents sur le papier n’étaient point de si facile exécution.

Le laboureur choisissait son exploitation où la terre lui semblait bonne : voilà tout. C’est le fusil en bandoulière que l’on promenait la charrue à travers les troncs d’arbres calcinés. Les femmes faisaient le guet, et donnaient l’alarme. Dans ces temps héroïques, on partait à la conquête d’une habitation, comme les soldats pour une campagne. Dans les postes avancés, des sentinelles veillaient sur les points élevés. À la moindre alerte on se repliait sur le gros du village. À l’époque des semences et des récoltes, on dispersait les soldats dans les côtes pour aider aux habitants. Quatre coups de canons tirés des forts annonçaient le danger. C’était le signal de retraite et tout le monde rentrait des champs[22].

  1. Greffe d’Audouard. Cet accord eut pour témoins Marcel Molloyer, chirurgien, et Charles Sevestre, commis dans les magasins du pays
  2. La pêche à l’anguille était alors très heureuse. Dans les mois de septembre et octobre un seul en prendra pour sa part 40, 50, 60 et 70 mille (Relation de 1660). La Potherie raconte que la pêche d’anguilles que l’on faisait à Lothinière était si considérable qu’il n’y avait pas d’endroit dans le pays où elle fut plus abondante. « Elles descendent, dit-il, du lac Ontario, autrement Frontenac, qui est à plus de cent lieues. Il y a aux environs de ce lac des marais pleins de vase de douze à quinze pieds de profondeur : les grandes eaux les en font sortir, et elles descendent vers les îles Toneata, qui en sont aussi toutes bordées ; elles se tiennent ensemble et font des amas gros comme des muids : les courants du lac les entraînent insensiblement dans des rapides, et lorsqu’elles sont dans le fleuve elles se répandent de toutes parts, mais elles donnent particulièrement au Platon, Saincte-Croix et Lotbinière. Un habitant en prend quelquefois trois milliers à une marée ; elles sont beaucoup plus grosses qu’en France. C’est une manne dans la Nouvelle-France, et lorsque l’on sait bien les aprêter elles sont délicieuses. On en envoye aux îles de l’Amérique. » (tom. III, p. 283. Hist. de l’Am. Mérid.)
  3. Au greffe de Guillaume Audouard, le 16 septembre 1653, comparaît : « honorable homme Guillaume Couture, habitant, demeurant ordinairement à la Pointe de Lévy… »
  4. Tome IV, p. 51, Histoire des Canadiens-français.
  5. Voici le recensement de 1666, pour la côte de Lauzon :
    NOMS ÂGES QUALITÉS
    François Becquet
     
    41 habitant.
    Marguerite Desprez
     
    40 sa femme.
    Gabriel Samson
     
    23 domestique engagé.

    REMARQUES. — Becquet, d'origine normande, était du même village que François Bissot. Sa mère était elle-même une Bissot. Il s'était marié à Québec en 1663 à Marguerite Desprez, veuve Benjamin Richard. Au recensement de 1667, on donne à sa femme le nom de demoiselle Marguerite Richard. Becquet est mort en 1669, sans laisser de postérité. Il fut enterré à Québec dans le cimetière de l'hôpital. Sa femme le suivit dans la tombe l'année suivante. Becquet était arrivé à la côte de Lauzon, en 1662. (Greffe d'Audouard). Gabriel Samson, son domestique engagé, était du même canton que Becquet. Il s'établit à Lévy avec son frère Jacques Samson. C'est la souche d'une nombreuse et respectable famille.

    NOMS ÂGES QUALITÉS
    George Cadoret
     
    36 habitant.
    Anne Joppy
     
    47 sa femme.
    Jean Amis
     
    22 domestique engagé.

    REMARQUES. — George Cadoret est la souche d'une famille bien connue à Lévy. Il mourut en 1711. Il s'était marié en secondes noces à Barbe Boucher, veuve René Maheu, dont un des fils devint le gendre de François Bissot.

    NOMS ÂGES QUALITÉS
    Jean Guyet
     
    40 menuisier habitant.
    Jeanne Mignon
     
    30 sa femme.
    Guillaume Guyet
     
    11 fils.
    Ignace
     
    8 »
    Louis
     
    6 »
    Jean
     
    4 »
    Jacquette
     
    1 »

    REMARQUES. — Guyet est le nom patronymique de la famille Guay qui compte un si grand nombre de représentants dans la vieille paroisse de St-Joseph. Jean Guyet arriva en Canada en 1646, et fut de suite envoyé par les jésuites dans la mission des Hurons. (Journal des Jésuites). Guay est originaire de Saintonge, la patrie de Champlain. Son premier enfant fut le filleul du gouverneur de Lauzon.

  6. Concession du 27 octobre 1649. — Greffes d’Audouard et de Bermen.
  7. Registre des Insinuations du Conseil supérieur, 16 juillet 1665.
  8. Greffe de Becquet — le 2 nov. 1683 — Un des descendants de Pierre Miville est mort à la Louisiane, en 1826, à l’âge de 120 ans (L’abbé Ferland). La femme de Pierre Miville est vraisemblablement la première personne qui fût inhumée dans le cimetière de la Pointe Lévy (en 1676). Il est dit aux registres qu’elle fut inhumée à Lévis dans le cimetière de l’église qui se fait (qui se construit) en la dite côte de Lanzon.
  9. L’abbé Faillon. Histoire de la colonie française.
  10. De 1657 à 1666, plusieurs familles prirent des terres dans Lauzon, si l’on en juge par la présence des Lauzon à Québec durant cette période et par le recensement de 1167. La famille Lauzon prenait des terres sur tous les points de la contrée. Elle n’en a colonisé qu’une seule : la côte Lauzon et un petit fief (Lirec) dans l’île d’Orléans. Ce qui lui en restait vers 1690, fut vendu moyennant quelques francs. Les Lauzon étaient alors ou décédés ou repassés en France. (Benjamin Sulte. Histoire des Canadiens-français.)
  11. Près de la moitié de la ville de Lévis s’élève sur l’ancien fief des jésuites.
  12. La famille Guay a fait souche. Les Amyot prirent une autre direction. Un ruisseau qui traverse la paroisse de Saint-David de Lauberivière, près de Lévis, rappelle le souvenir de cet ancien colon.
  13. C’est le fief Villemay, qui prenant son front au fleuve court jusqu’à Saint-Henri, sur une largeur de plus de vingt arpents, depuis la côte Shaw jusqu’à la côte Tibbits. D’Ailleboust en mourant légua cette magnifique propriété aux religieuses hospitalières. Les héritiers Robertson en retirent aujourd’hui les rentes. Cette terre portait aussi autrefois le nom de la Citière. C’était le titre de l’un des fils de Lauzon.
  14. Les Ursulines de Québec. — Sur les hauteurs de Lévis, où campèrent autrefois les réguliers anglais qui construisirent les forts, se trouve au pied d’une colline une petite nappe d’eau sans issue qui porte le nom de mare à Popon. La tradition veut que cet étang ait été creusé sous l’ancien régime, par un riche français qui avait là son château au milieu des bois. On raconte même avoir trouvé en cet endroit les ruines d’une maison ancienne. Il y a toujours quelque chose de vrai au fond de ces anciennes légendes. Cette mare se trouve située sur le domaine que possédait autrefois l’ingénieur Jean Bourdon. Dans le cours du temps, l’étang de Bourdon ne serait-il pas devenu la mare à Popon ? On trouve des transformations de noms plus étranges.
  15. Tome II p. 241 — Hist. de la colonie française au Canada.
  16. Le 27 septembre 1652, la maison de M. de la Chesnée se brûle à la pointe de Lauzon et sa fille de 3 à 4 ans y est brûlée. Journal des Jésuites.
  17. Ces seigneuries, très promptement peuplées, formèrent de bonne heure des émigrants pour le reste de la colonie et peuvent être considérées comme les pépinières de la colonie. (Rameau)
  18. Les syndics ou procureurs syndics, dans les affaires et les procès, représentaient les corps qui les avaient élus. Cette élection se faisait au scrutin. En août 1653 fut faite et déclarée la nomination de M. d’Ailleboust au syndicat.

    Thomas Hayot adjoint du cap Rouge y compris Sillery, M. de Tilly de la côte Ste-Geneviève, M. Denis, de Québec, le sieur La Melée (Crevier) de la côte N.-D. des Anges, Guil. Pelletier, Beauport, François Bélanger, Longue Pointe, Pierre Picard, cap Tourmente, M. Buissot, de la côte de Lauzon. (Journal des Jésuites.)

  19. Lambert avait pour fermiers Pierre Bergeron et ses enfants qui plus tard devinrent des colons et ont laissé une nombreuse descendance. Cette ferme de Lambert comprenait près de la moitié de la paroisse de Saint-Romuald.

    Bissot avait pour domestiques Jean Gué, Martin Lenfilé et Pierre Perot.

  20. Il mourut en janvier 1760, à l’âge de 67 ans. Il fut enterré le 21 de ce mois dans l’église de la Pointe Lévy, par le frère récollet Didace Cliche en présence du sieur Levrard, bourgeois de Québec. En 1751, Lambert était capitaine de milice. Il maria, cette même année, sa fille Geneviève à Jacques de la Fontaine de Belcour, conseiller au conseil supérieur de Québec. Celui-ci était veuf de Charlotte-Joliette Bissot. Lambert avait pour épouse une de Villeray. La famille du docteur Thomas Lambert, de Saint-Romuald, se greffe à cette branche. M. Étienne Lambert, cultivateur, de Saint-Jean Chrysostome, possède une ancienne épée française et une dague avec poignée d’ivoire très bien travaillée. Sur la lame de l’épée on lit la devise : Aut vincere aut mori. Nous en connaissons qui préféreraient cette vieille épée, cette dague et un bon fusil de chasse de l’ancien temps à des panoplies du moyen âge.
  21. Elle a donné son nom à la paroisse de Ste-Claire, dans le comté de Dorchester.
  22. Manuscrits de la Nouvelle France, p. 507 — p. 511.