La Trace du serpent/Livre 1/Chapitre 02

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Traduction par Charles Bernard-Derosne.
Hachette (tome Ip. 13-27).

CHAPITRE II.

BON À RIEN.

La nuit de novembre est bien plus désagréable, bien plus noire, bien plus humide sur la route qui mène à Slopperton que partout ailleurs. C’est en tout temps une route bien triste que celle de Slopperton, et surtout à un mille environ de la ville il y a un endroit plus triste à lui seul que la route tout entière. En cet endroit s’élève une maison solitaire qu’on appelle le Moulin Noir. C’était autrefois l’habitation d’un meunier, et le moulin est encore debout, bien que hors d’usage. Des changements et des améliorations y ont été apportés, et aujourd’hui c’est une maison fort habitable, assez désolée et sinistre d’aspect, il est vrai, mais qui ne manque pas d’un certain caractère. Elle est habitée par une dame veuve qui avait eu autrefois une grande fortune, mais cette fortune avait été presque entièrement gaspillée par les déportements de son fils unique. Ce fils avait quitté Slopperton depuis longtemps ; sa mère n’avait pas entendu parler de lui depuis des années ; quelques personnes prétendaient qu’il était à l’étranger ; elle essayait de le croire, mais il lui arrivait souvent de le pleurer comme mort. Elle vivait modestement, avec une vieille servante qui ne l’avait jamais quittée depuis son mariage, et lui avait été fidèle dans le malheur comme dans la prospérité. Il arriva qu’à cette même époque, mistress Marwood (c’était le nom de la propriétaire du Moulin Noir) venait de recevoir la visite d’un frère récemment de retour de l’Inde avec une immense fortune. Ce frère, M. Montague Harding, s’était empressé, aussitôt débarqué, de se rendre auprès de son unique sœur, et l’arrivée du riche nabab à la maison solitaire du chemin de Slopperton avait été une neuvième merveille pour les bons habitants de cette excellente ville. Il n’avait amené avec lui qu’un seul domestique, un Indien. Sa visite devait être de courte durée, car il était sur le point d’acheter une propriété dans le midi de l’Angleterre, pour y venir résider avec la veuve sa sœur.

Slopperton eut beaucoup à dire sur le compte de M. Harding. Cette ville le gratifiait de la possession d’un nombre incalculé et incalculable de roupies, mais elle ne lui accordait pas la possession de la centième partie d’une once de foie. Slopperton avait porté des cartes au Moulin Noir, et avait songé sérieusement à envoyer une députation auprès du riche Indien pour le prier de vouloir bien représenter ses habitants au grand congrès de Westminster. Mais M. Harding et mistress Marwood ne frayèrent aucunement avec Slopperton, et ils furent désormais tenus pour gens mystérieux, pour ne pas dire dangereux.

Le frère et la sœur sont assis devant la cheminée, dans le petit salon bien chaud, bien éclairé et bien confortable du Moulin Noir. Mistress Marwood a dû être belle, mais sa beauté a été détruite par les soucis et les incertitudes qui usent l’espérance la plus forte, comme l’eau tombant goutte à goutte use le roc le plus dur. M. Harding ressemble beaucoup à sa sœur, mais si son visage est vieux, il ne paraît pas trop soucieux. C’est le visage d’un excellent homme, que ni les craintes ni les tracas ne sauraient rendre inquiet. Il adresse la parole à mistress Marwood :

« Et vous n’avez pas eu de nouvelles de votre fils ?

— Depuis près de sept ans. Sept ans d’incertitude cruelle ; sept ans pendant lesquels chaque coup frappé à la porte semble frappé sur mon cœur, chaque pas sur le sable du jardin vibre dans mon âme.

— Et vous ne croyez pas qu’il soit mort ?

— J’espère qu’il ne l’est pas, et je prie ; il n’est pas mort, non ; il n’est pas mort sans se repentir ; il n’est pas mort sans ma bénédiction ; il ne m’a pas quittée pour toujours sans un seul serrement de mains, sans me demander pardon, sans un murmure de regret pour tout ce qu’il m’a fait souffrir.

— C’était donc un bien mauvais sujet ?

— Il était ivrogne et joueur. Il jetait son argent par les fenêtres. Il avait de mauvaises connaissances, je le sais, mais il n’était pas méchant au fond. Le soir même de son départ, le soir où je le vis pour la dernière fois, je suis certaine qu’il regrettait sa mauvaise conduite ; il dit même quelques mots à ce sujet : il disait que le chemin qu’il suivait était bien sombre, mais qu’il fallait qu’il allât jusqu’au bout.

— Et vous ne fîtes aucune remontrance ?

— J’étais lasse de lui en faire, lasse de prier, et j’avais usé mon âme à de vaines espérances.

— Pauvre Agnès ! pauvre garçon ! malheureux garçon ! que le ciel ait pitié de lui ! Que le ciel ait pitié de tous ceux qui n’ont pas d’asile par une nuit semblable ! »

Le ciel prenait, en effet, pitié du malheureux qui, sur la route de Slopperton, à un mille environ du Moulin Noir, marchait d’un pas rapide vers la ville.

C’est un jeune homme dont les vêtements usés et presque en guenilles ne sont guère faits pour des temps comme celui-là. C’est un beau jeune homme, ou plutôt un homme qui a été beau, mais sur lequel les jours et les nuits passés dans la débauche, les années dépensées dans l’ivresse, l’indifférence, et la folie, ont laissé des traces profondes. Il s’efforce de tenir allumé un mauvais cigare, et quand il s’éteint, ce qui arrive deux ou trois fois en cinq minutes, il laisse échapper des expressions qui, à Slopperton, sont considérées comme extrêmement grossières.

Il se parle à lui-même quand il n’est pas exclusivement occupé de son cigare.

« Fatigué, affamé, malade et glacé, c’est une singulière rentrée dans sa ville natale, pour le fils unique d’un homme riche, surtout après une absence de sept ans. Je me demande quelle est l’étoile qui préside à ma destinée ; si je le savais, je lui montrerais le poing, murmurait-il en regardant deux ou trois faibles lumières qui brillaient à travers la pluie et le brouillard. J’ai encore un mille à faire pour arriver au Moulin Noir, et alors que va-t-elle me dire ? Peut-elle faire autrement que me maudire ! Qu’ai-je gagné par une vie comme la mienne, sinon la malédiction d’une mère ? »

En ce moment son cigare s’éteignit tout à fait. Il le jeta en jurant dans le fossé qui bordait la route. Il enfonça son chapeau sur ses yeux, et plongea une de ses mains dans la poche de son habit. Il tenait de l’autre main un gros bâton qu’il avait coupé sur la route, puis il continua de marcher à travers la boue et l’eau dans la direction du Moulin Noir, dont on apercevait déjà les fenêtres éclairées, qui, comme des phares, perçaient l’obscurité.

Il s’avançait, à travers l’eau et la boue, d’un pas fatigué et alourdi.

N’importe ; c’est le pas que sa mère attend depuis sept longues années ; c’est le pas qu’elle a cru entendre si souvent fouler le sable du jardin. Mais c’est bien réellement lui, maintenant. Revient-il pour le bien ou pour le mal ? Qui pourrait le dire ?

Un quart d’heure plus tard, le voyageur a pénétré dans le petit jardin de la maison du Moulin Noir. Il n’a pas le courage de frapper à la porte ; elle pourrait lui être ouverte par un étranger ; il pourrait apprendre quelque chose qu’il n’ose pas se dire à lui-même, quelque chose qui le ferait tomber roide mort sur le seuil.

Il voit de la lumière dans le petit salon ; il approche, et il entend la voix de sa mère.

Il y a bien longtemps qu’il n’a prié, mais il tombe à genoux devant la porte-fenêtre qui ouvre sur le jardin, et rend grâce au ciel.

Que va-t-il faire ? Que peut-il espérer de cette mère qu’il a si cruellement abandonnée ?

En ce moment M. Harding ouvre la fenêtre pour regarder dans la nuit obscure, et le jeune homme tombe épuisé au milieu du salon.

Laissons tomber le rideau sur l’agitation et l’étonnement de cette scène. La joie de la mère est trop sainte pour être décrite. Et les larmes abondantes du fils prodigue !… Qui peut décrire les larmes d’un homme dont la vie n’a été qu’une longue carrière d’indifférence, et qui voit ses fautes écrites sur le visage de sa mère ?

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

La mère et le fils demeurent ensemble, s’écoutant parler avec avidité pendant deux longues heures. Il ne lui dit pas toutes ses folies, mais tous ses regrets, son châtiment, son angoisse, sa pénitence, et ses résolutions pour l’avenir.

Assurément, c’est pour le bien, et pour le bien seulement, qu’il est revenu, qu’il a fait cette terrible et longue route malgré les peines et les souffrances pour venir s’agenouiller aux pieds de sa mère et décider de ses projets pour l’avenir.

La vieille servante, qui a connu Richard tout enfant, partage la joie de sa mère ; après le léger souper auquel on force le voyageur à prendre part, M. Harding et Richard persuadent à mistress Marwood de s’aller reposer. Restés en tête-à-tête, l’oncle et le neveu causent devant le pétillant feu de charbon, tout en dégustant une bouteille de vieux madère.

« Mon cher Richard (le nom du jeune homme est Richard ; ses compagnons de plaisir l’ont surnommé Dick le Diable) ; mon cher Richard, dit M. Harding avec une certaine gravité, je suis sur le point de vous dire quelque chose que, je l’espère, vous prendrez en bonne part.

— Je ne suis pas tellement accoutumé aux bonnes paroles des bonnes gens pour prendre en mauvaise part ce que vous pouvez avoir à me dire.

— Vous ne mettrez pas en doute la joie que me cause votre retour, si je vous demande quels sont vos projets pour l’avenir ? »

Le jeune homme secoua la tête. Pauvre Richard ! Il n’avait jamais eu de projets bien arrêtés pour l’avenir, depuis qu’il était au monde, sans quoi il aurait pu ne pas être ce qu’il était ce soir-là.

« Mon pauvre garçon, je vous crois un noble cœur, mais vous avez gaspillé votre vie. C’est ce qu’il faut réparer. »

Il secoua de nouveau la tête. Il ne pouvait rien faire par lui-même.

« Je ne suis bon à rien, dit-il, je suis un mauvais sujet. Je m’étonne qu’on ne pende pas les gens de ma sorte. »

Il dit ces mots avec sa manière ordinaire, pleine d’insouciance, comme si ce devait être drôle d’être pendu.

« Dieu merci, mon cher garçon, vous nous êtes revenu. Maintenant j’ai dans l’idée que je puis encore faire de vous un homme. »

Cette fois Richard releva la tête ; une lueur d’espoir brillait dans ses yeux, une seconde avait suffi pour le rappeler à la vie. C’était un de ces hommes que les bons et mauvais anges semblent se disputer sans cesse, mais que nous espérons tous voir sauvés à la fin.

« J’ai un projet dont l’idée m’est venue depuis votre arrivée si inattendue, continua son oncle. Si vous restez ici, votre mère, qui, comme toutes les mères affectueuses, s’imagine que vous êtes un jeune enfant en jupons, votre mère voudra vous garder ici du matin au soir sans que vous fassiez rien, sans que vous ayez la plus légère occupation ; vous retomberez infailliblement au milieu de vos anciens camarades, au milieu de tous ces mauvais garnements. Ce n’est pas le moyen de redevenir homme, Richard. »

Richard, radieux maintenant, partage l’avis de son oncle.

« Voici quel est mon plan : Vous partirez demain matin avant le lever de votre mère, avec une lettre d’introduction que je vous donnerai pour un vieil ami à moi, négociant à Gardenford : c’est à environ quarante milles d’ici. Sur ma demande, il vous donnera une place dans ses bureaux, et de plus il vous traitera comme si vous étiez son propre fils. Vous pourrez venir ici voir votre mère aussi souvent que vous voudrez ; et si vous prenez goût au travail au point de commencer votre fortune, je connais un vieux camarade tout récemment arrivé de l’Inde, qui a une maladie de foie et ne fera pas de bien vieux os, et qui vous laissera une autre fortune pour ajouter à celle que vous aurez commencée. Qu’en dites-vous, Richard ? est-ce entendu ?

— Mon cher… mon généreux oncle !… » s’écria Richard en serrant avec force la main du vieillard.

C’était entendu. Un bureau était bien ce qui convenait à Richard : il travaillerait avec courage, nuit et jour, à réparer le passé et à prouver au monde qu’il y avait encore en lui de quoi faire un honnête homme. Pauvre Richard, tout à l’heure il voulait qu’on le pendît, maintenant le voilà radieux et plein d’espoir ; décidément le bon ange l’emportait.

« Quoi qu’il en soit, Richard, vous ne pouvez pas commencer votre vie nouvelle sans argent : je vous donnerai donc tout ce que j’ai ici. Je ne crois pas pouvoir mieux vous prouver ma confiance en vous, et la certitude que j’ai que vous ne reviendrez pas à vos anciennes habitudes, qu’en vous donnant cet argent. »

Richard regarde, reste muet ; il ne sait comment témoigner sa gratitude.

Le vieillard emmène son neveu au premier dans sa chambre ; dans l’embrasure d’une fenêtre se trouve un meuble magnifique moitié secrétaire, moitié commode ; il l’ouvre, et en retire un portefeuille contenant cent trente pièces étrangères en or, et deux traites de cent livres sterling chacune, sur une banque anglo-indienne de la Cité.

« Prenez ceci, Richard. Usez des espèces pour vos besoins les plus urgents, achetez les effets de toilette qui conviennent à mon neveu… et en arrivant à Gardenford, placez le reste à la banque pour vos besoins futurs. Et comme je désire que votre mère ignore nos arrangements jusqu’à ce que vous soyez parti, ce que vous avez de mieux à faire est de vous mettre en route demain matin avant qu’on soit levé.

— Je partirai dès l’aube ; je puis laisser un mot pour ma mère.

— Non, non, dit l’oncle, je lui conterai tout cela. Vous pourrez écrire en arrivant à votre destination. Vous allez me trouver bien cruel d’exiger que vous partiez la nuit même de votre retour ; mais, voyez-vous, mon cher enfant, il faut battre le fer pendant qu’il est chaud. Si vous restiez ici, il se pourrait que vos bonnes résolutions fussent ébranlées par d’anciennes influences ; car la meilleure résolution n’est qu’un germe, Richard, et si elle ne porte pas les fruits d’une bonne action, c’est une indignité, car c’est un mensonge, c’est une promesse qu’on n’a pas tenue. J’ai trop bonne opinion de vous pour penser que vous n’êtes pas revenu au logis de votre mère sans rapporter un meilleur fruit de votre repentir que des résolutions stériles. Je crois que vous êtes bien décidé à changer de conduite.

— Vous avez raison de le croire, monsieur ; je ne demande que l’occasion de vous prouver que je suis de bonne foi. »

M. Harding est parfaitement satisfait, et il recommande une fois encore à Richard de partir le lendemain de grand matin.

« Je quitterai la maison à cinq heures, dit Richard ; il y a un train pour Gardenford vers six heures. Je sortirai sans faire de bruit et sans réveiller personne. Je connais bien le chemin, je pourrai sortir par la porte du salon, et de cette façon je n’aurai pas à ouvrir celle du vestibule ; car je sais que cette stupide vieille Martha garde les clefs sous son oreiller.

— À propos, où donc Martha va-t-elle vous mettre cette nuit ?

— Je pense qu’elle me mettra dans la petite pièce qui se trouve immédiatement sous cette chambre. »

Ils descendirent au petit salon et trouvèrent en effet la vieille Martha occupée à faire un lit sur le sofa.

« Vous dormirez confortablement ici pour cette nuit, master Richard, dit la vieille femme ; mais si madame ne fait pas réparer ce plafond, il arrivera quelque accident bien sûr. »

Ils levèrent tous les yeux au plafond : le plâtre était parti en plusieurs endroits, et l’on voyait deux ou trois crevasses assez considérables.

« S’il faisait jour, grommela la vieille femme, vous pourriez voir dans la chambre de M. Harding, car monsieur ne veut pas de tapis. »

Monsieur dit qu’il n’avait pas été habitué à marcher sur des tapis dans l’Inde, et qu’il aimait la vue des planches que Martha entretenait aussi blanches que la neige.

« Et ce n’est pas chose facile que de les tenir blanches, je vous l’assure ; car dès que j’éponge le plancher de la chambre d’en haut, l’eau coule à travers et vient salir les meubles de celle-ci. »

Mais Dick le Diable ne semblait pas prendre un intérêt bien grand au plafond en ruine. Le madère, le brillant avenir qu’il entrevoyait, et l’émotion qu’il avait éprouvée, tout cela l’avait épuisé. Il se jeta dans les bras de son oncle, lui exprima chaleureusement sa gratitude, et se laissa tomber tout babillé sur le lit.

« Il y a dans ma chambre, dit le vieillard, un réveille-matin que je vais fixer à cinq heures. La porte de ma chambre est toujours ouverte, ainsi vous êtes certain de l’entendre. Cela ne réveillera pas votre mère, car elle couche à l’autre extrémité de la maison ; et maintenant, bonne nuit, et que Dieu vous bénisse, mon garçon ! »

Le vieillard est parti, et l’enfant prodigue s’est endormi. Sa belle figure a perdu presque toute son expression de débauche et de soucis, éclairée qu’elle est par cette nouvelle lueur d’espérance ; sa noire chevelure laisse à découvert son large front ; un doux sourire entr’ouvre ses lèvres et illumine ses traits vraiment beaux. Oh ! oui, il y a encore en lui l’étoffe d’un homme, bien qu’il dise qu’on devrait pendre qui lui ressemblait.

Son oncle s’est retiré dans sa chambre, où le valet indien l’aide à sa toilette de nuit. Ce valet est un Lascar et ne parle pas un mot d’anglais (son maître lui parle en hindoustani). Il est d’une fidélité à toute épreuve, et il couche dans un petit lit dressé dans le cabinet de toilette attenant à l’appartement de son maître.

Au dehors la nuit est affreuse, le vent hurle autour des murs, on dirait des passants furieux vociférant pour être admis ; la pluie tombe à torrents sur les toits, et il semble qu’elle veuille inonder la vieille maison. Au dedans règne le calme et presque le bonheur ; l’enfant prodigue, repentant, repose en paix sous le toit longtemps désolé du vieux Moulin Noir.

La voix lugubre du vent semble avoir, cette nuit, une signification particulière, mais personne ne possède la clé de ce langage étrange ; et si par ses cris perçants et dissonants, il veut dire quelque secret sinistre ou donner un avertissement opportun, c’est en vain qu’il le tente, car personne ne l’écoute et ne le comprend.