Le Vampire (Morphy)/08

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J.-M. Coustillier, éditeur (p. 26-32).

CHAPITRE VII

La chasse à l’homme.


Quelques minutes après, le commissaire de police et deux agents accompagnaient le baron rue des Gravilliers…

Un serrurier les suivait.

M. de Cénac avait repris son sang-froid et s’était laissé conseiller par le magistrat, mis au courant de l’infidélité de la baronne.

Ils allaient opérer une constatation légale. Le baron ne voulait pas étouffer l’affaire, comme la prudence l’y engageait ; au contraire, il était décidé à provoquer un éclat. Tout cela finirait par un procès en séparation, disait-il au commissaire de police.

— C’est la seule façon régulière de procéder, répondit celui-ci.

— Soit, mais si je n’avais pas été arrêté… je tuais la malheureuse…

— Vous voyez bien qu’à quelque chose malheur est bon, puisqu’au prix de quelques bousculades, un peu rudes, il est vrai, on vous a épargné un crime…

— J’étais dans mon droit.

— Heu ! heu !… C’est ici ?

— Oui.

Ils étaient arrivés.

Le commissaire de police s’approcha de la porte-cochère et chercha vainement une sonnette.

Il frappa. Pas de réponse.

— Au nom de la loi, ouvrez.

Rien.

Le serrurier regarda la porte. Il découvrit immédiatement le secret qu’il fit jouer sans difficulté.

— Voilà. Vous pouvez entrer. Je vais vous éclairer.

Et il alluma une lanterne.

— Monsieur le baron, dit le magistrat en ajustant son écharpe, si vous m’en croyez, vous resterez ici.

— Bien… Je garderai l’entrée et je vous réponds que personne ne passera.

Le commissaire fut pris d’une inquiétude, et s’adressant à M. de Cénac :

— Vous me promettez de ne faire aucun usage des armes qui vous ont été rendues ?

— Oui.

— J’ai votre parole… Allons, vous, messieurs, suivez-moi…

Le baron vit le commissaire et les trois hommes s’engager dans le long corridor et disparaître peu à peu comme des ombres, éclairés par la lueur de la lanterne qui dansait sous la voûte.

Malgré lui, il frissonna en se retrouvant seul dans la rue sombre et déserte.

Tout en se promenant à petits pas, machinalement, il fouilla dans sa poche pour prendre ses armes.

Un léger bruit se fit entendre. Le poignard de M. de Cénac venait de tomber.

Courbé en deux, son pistolet à la main, le baron se mit à sa recherche sans parvenir à le retrouver…

Une fenêtre du premier étage s’ouvrit doucement et l’abbé Caudirol, la face livide, apparut tout à coup…

Il se pencha et vit le baron cherchant son stylet à quelques pas de la maison. Sans perdre une seconde, il enjamba l’appui de la croisée et d’un bond de tigre il sauta dans la rue.

Il ne se fit aucun mal, mais la violence de sa chute le renversa à demi. M. de Cénac s’était retourné vivement et déjà il visait le prêtre avec son pistolet.

— Un seul mouvement et je tire sur vous, dit-il d’une voix menaçante.

Et tenant son arme toujours braquée dans la même direction, il s’approcha pas à pas…

— Quelle abomination !… C’est un prêtre !

Tandis que le baron demeurait immobile, muet de stupeur, l’abbé Caudirol envisageait sa situation en un instant. S’il restait là, on allait l’arrêter… Il serait jugé… Il ne sortirait de prison que pour monter à l’échafaud. De ce côté aucune chance de salut.

S’il tentait de s’enfuir, il était tué sur place à moins que le coup ne manquât, ce qui était peu probable : M. de Cénac le tenait au bout de son pistolet. N’importe ! mieux valait encore cette dernière alternative. Il y avait une lueur d’espoir. D’ailleurs, il préférait mourir là, tout d’un coup, à l’improviste, sans le savoir, que de souffrir de longs mois, en attendant d’aller à la guillotine tendre sa tête stupidement.

Ces réflexions passèrent dans son esprit rapides comme l’éclair. Il allait tenter la chance et se relever quand, près de lui, il distingua le poignard du baron. L’arme était à portée de sa main, il s’en empara sans que M. de Cénac comprît exactement le but de son mouvement.

— Si vous tentez de fuir, je vous tue… Messieurs ! messieurs !… arrivez ! cria-t-il.

Dans la rue, les fenêtres s’ouvraient, et des têtes effarées de gens réveillés en sursaut, se montraient ça et là. De la maison, on entendait distinctement le pas de plusieurs personnes descendant l’escalier à la hâte.

Il n’y avait pas une seconde à perdre. L’abbé dissimulant son poignard, mais prêt à s’en servir, joignit traîtreusement les mains, dans l’attitude de la prière.

— Prenez garde ! où je tire sur vous, exclama le baron.

— Mais je suis déjà tué par ma chute, fit le prêtre. Que craignez-vous donc ? Je me suis brisé les jambes en tombant. Ayez pitié de moi, Si vous saviez comme…

— Au secours !… Ah !…

Pendant que l’abbé Caudirol parlait, M. de Cénac avait négligé de tenir le pistolet braqué dans sa direction…

Les mains jointes de l’assassin s’étaient alors abattues sur lui armées du stylet.

Ce fut comme un coup de foudre…

Le baron tomba en arrière, tout d’une pièce, son poignard planté dans la poitrine.

— Ah ! gémit-il encore une fois, et ce fut tout.

L’abbé Caudirol sentit son courage renaître. Une sorte de frénésie s’empara de lui à la vue du sang qu’il venait de répandre.

— Non, ils ne m’auront pas, hurla le monstre.

Il ramassa le pistolet en un clin d’œil, et retroussant sa soutane, il prit la fuite…

Par un mouvement instinctif, il détourna la tête pour regarder derrière lui.

Plusieurs personnes le poursuivaient en criant :

— À l’assassin !… Arrêtez le !…

La rue s’animait ; on descendait précipitamment des maisons, Les cris redoublaient.

Et la chasse à l’homme commençait dans les ruelles noires et sinistres de ce vieux quartier de la capitale.

— Au meurtre !… Arrêtez-le ! Arrêtez-le !…

Le prêtre, retenant sa respiration, courait… courait toujours… Et derrière lui, devant lui, de toute part, des hommes se dressaient sur son passage, semblant surgir du sol pour arrêter le criminel…

À ce moment terrible, sa vie dépendait de la vitesse de ses jarrets, le misérable, mû par une puissance prodigieuse, surnaturelle, allait comme le vent, renversant et rejetant tout ce qui s’opposait à sa course forcenée.

La chasse à l’homme, l’horrible chasse à l’homme se continuait à travers le vieux Paris, réveillé dans son sommeil par ces vociférations :

— À l’assassin !… Au secours !…

Mais, revenons au commissaire de police que nous avons laissé rue des Gravilliers, accompagné de ses hommes et du serrurier.

Voyons ce qui s’était passé.

Au bas de l’escalier, il avait laissé un agent, et gravissait les marches cherchant la loge du portier. Nous avons dit que la maison n’en avait point. Le principal locataire veillait aux soins généraux et remplissait les fonctions de concierge. Il habitait un petit pavillon situé dans la cour.

Ce jour-là, par hasard, il était resté chez un parent alité.

Son absence laissait la maison sans personne à qui s’adresser.

Le baron n’avait donné aucune indication particulière, et le commissaire, singulièrement troublé par les incidents de cette soirée, ne lui avait rien demandé.

C’était d’une bizarrerie extrême. Mais le commissaire de police avait cette excuse que, du dehors, la maison avait si peu d’apparence que l’on pouvait fort bien supposer qu’elle appartenait tout entière à la même personne.

Entièrement dépaysé et ne sachant où frapper, surtout à pareille heure, le magistrat redescendait l’escalier, non sans une certaine confusion…

Des portes s’ouvrirent au-dessus de lui, et il allait remonter quand il entendit l’appel de M. de Cénac.

Pressentant quelque malheur, il fit signe à ses agents, et se précipita dehors juste au moment où le baron faisait entendre son dernier cri…

Le prêtre s’enfuyait avec une rapidité vertigineuse…

Les agents, le serrurier, et plusieurs personnes qui accouraient, se jetèrent sur ses traces.

Le commissaire de police, aidé de quelques passants, fit transporter le corps de M. de Cénac chez un pharmacien du voisinage…

Celui-ci, bientôt tiré de son sommeil, examina le malheureux avec attention… Il regarda le commissaire en secouant la tête.

— Mort ? demanda-t-on.

— Non, mais c’est tout comme… État désespéré… Cependant il respire… Laissez-le ici, 11 y a un médecin dans la maison…

On retourna rue des Gravilliers. La maison était gardée par de nombreux gardiens de la paix. Maintenant il y avait foule. Hommes et femmes à demi-vêtus étaient là, le cou tendu, regardant la fenêtre du premier étage. On entendait un vague murmure, des chuchottements, des bâillements étouffés.

Il faisait froid, mais la curiosité fixait sur place tout ce monde. On attendait…

Le commissaire, suivi de quelques personnes, monta au premier étage. Il fit enfoncer la porte et pénétra dans l’appartement.

Parvenu dans la chambre à coucher, il s’arrêta sur le seuil, muet d’effroi, devant l’épouvantable tableau qui s’offrait à sa vue…

La pièce était dans le plus grand désordre, les meubles étaient renversés ou brisés…

Et devant te lit, couché en travers du tapis, le corps de la baronne de Cénac, gisait absolument nu, les cuisses écartées…

Plus loin, la Pitchounette, que le prêtre avait laissé choir, était renversée devant la cheminée ; sa tête se consumait dans le foyer ou elle avait roulé et formait une bouillie hideuse dont l’odeur nauséabonde empoisonnait l’air.

Bien qu’habitué aux scènes les plus effrayantes par les nécessités de ses fonctions, le magistrat recula, et se tournant vers les personnes qui restaient pétrifiées à côté de lui, il joignit les mains en murmurant avec horreur :

— Oh ! le monstre ! le monstre !…

En bas, la foule avait forcé la consigne et, entraînant les agents avec elle, était montée à son tour. On se bousculait pour voir et après on s’enfuyait glacé d’effroi, se demandant si ce n’était pas un horrible cauchemar.

— Où est l’assassin ?… Arrêtez-le ! criait-on en courant dans la direction qu’il avait prise.

La poursuite se continuait, dans les ruelles qui avoisinent l’Hôtel de Ville. Le prêtre semblait avoir des ailes. Il s’échappait avec une vitesse prodigieuse, évitant tous les obstacles…

Mais sur son passage il rencontrait des agents, des passants attardés qui se lançaient après lui. Il s’épuisait et ses jambes commençaient à faiblir. Ses bonds énormes qui lui donnaient rapidement de l’avance menaçaient de le renverser au moindre faux pas.

Enfin, au détour d’une rue il fut assailli par plusieurs hommes. Il fit un suprême effort et parvint à distancer ceux qui allaient l’atteindre, mais ses forces l’abandonnaient. Il eut recours à sa dernière ressource.

Il se retourna et fit feu des deux coups de son pistolet qu’il n’avait pas lâché.

Une panique se produisit et le désarroi le plus complet régna un moment. On fit volte-face, on se coucha par terre, on se jeta contre les murailles…

C’était suffisant pour permettre à l’assassin de gagner du terrain. Il prit une rue à droite et la traversa comme un ouragan. Un homme qui se jetait devant lui pour le saisir fut renversé sur la chaussée, assommé par le choc.

— Arrêtez-le !… entendait-on dans le lointain.

Une vieille italienne, appuyée à l’angle d’une porte, fit signe au misérable d’entrer, et lui dit rapidement.

— Venez chez moi, vous serez en sûreté.

Le prêtre hésita, mais il était à bout, prêt de s’abattre sur le sol glissant. Il se précipita dans le refuge qu’on lui offrait…

— Voyez-vous, monsieur, je ne sais pas ce que vous avez fait, lui disait la vieille en le conduisant dans une petite cour, je ne sais pas mais c’est égal, nous sommes si malheureux nous-mêmes, que ça fait du bien de venir en aide à son semblable dans la peine…

— Je n’ai rien fait, ma bonne femme, fit l’abbé Caudirol, rien du tout, Une histoire d’amour…

— C’est mal pour un prêtre, mais c’est égal, entrez tout de même…

Et elle le poussa dans un logement du rez-de-chaussée dont l’ameublement indiquait la misère.

Quelques sièges, une armoire, un lit, et au milieu de cela un entassement de guenilles et d’objets de toute sorte. L’abbé Caudirol jeta un rapide coup d’œil sur cet intérieur sordide.

— Il y a quelqu’un qui dort, dit-il en désignant la couche sur laquelle reposait une forme rigide.

— Oui, et pourtoujours. Priez pour lui…

C’était mon mari, un rude travailleur et un honnête homme, je vous en réponds.

Le prêtre frissonna. C’était donc une fatalité qui s’attachait à lui. L’image de la mort partout !

Pendant qu’il balbutiait une prière pour dissimuler son trouble, la vieille femme, qui gardait l’œil sec, ayant depuis longtemps versé toutes les larmes de son corps, la vieille regardait le cadavre en grommelant :

— Ah ! oui, c’est ben le cas de le dire : Malheur au pauvre !

Puis, inquiète, agitée, elle ajouta à voix basse :

— Et la gamine qui ne revient pas… Pourvu qu’il ne lui soit pas arrivé malheur… Mais où est-elle donc ?… Elle était rentrée et, voyant son père mort, la voilà repartie… Que peut-elle bien devenir ?…

Le prêtre interrompit ce siloque :

— Comment vous appelle-t-on, ma digne et serviable créature ?

— Marita, répondit l’Italienne.

C’est un nom que je n’oublierai jamais dans mes prières.

La vieille hocha silencieusement la tête : elle avait les yeux fixés sur la soutane du prêtre qui était souillée de sang.

— Je me suis blessé en fuyant, se hâta de dire l’abbé Caudirol.

Une heure entière s’écoula. La figuré ridée de la vieille italienne prenait une expression d’alarme et d’épouvante.

L’abbé reprenait complément son sang-froid en se voyant à l’abri du danger. Il retira sa soutane et passa un vieux paletot que lui tendit la bonne femme. Il mit un chapeau rond sur sa tête et se préparait à offrir quelque argent à sa bienfaitrice quand un bruit de pas se fit entendre, lourd, cadencé ;

— On vient chez nous, dit la vieille… Entrez dans ce réduit.

Le prêtre qui se croyait sauvé recommença à trembler sur son sort, Il se blottit dans la petite pièce qu’on lui indiquait, plus mort que vif, prêtant l’oreille avec anxiété…

L’italienne ouvrit la porte du logement et regarda dans la cour.

Plusieurs hommes accompagnaient un brancard…

— Oh ! ciel !…

Et la vieille prise d’une angoisse mortelle se précipita au devant des porteurs, arrachant la toile qui recouvrait le corps qu’ils apportaient.

Elle vit un cadavre d’enfant dont la chevelure était carbonisée et la face horriblement défigurée…

— Ma Pitchounette ! s’écria la malheureuse mère avec un accent déchirant.

— Ma pauvre dame, balbutia un agent de police, on a trouvé cette adresse sur la petite, et on voulait savoir…

— Qu’est-il arrivé ? demanda la vieille d’une voix brisée par la douleur, mais impérative. Dites-le moi, je vous l’ordonne.

On se tut ; elle reprit avec énergie :

— Parlez, je puis tout entendre. Je suis habituée au malheur. Tenez, regardez là-bas sur ce lit : c’est mon homme qui vient de mourir… Allons, dites, dites ! Oh ! mon Dieu !…

— Puisque vous le voulez absolument, ma mère, dit un des porteurs. Voilà la chose en deux mots : C’est un curé qui a arrangé votre fille comme cela. J’ai dit.

— Un curé ?

— Oui, bonne femme, ou un vicaire, je ne sais pas. Bref, un calotin, pour sûr.

— Et ne lui a-t-on pas donné la chasse, ce soir ? interrogea la vieille saisie d’une idée subite.

— Si fait, interrompit un agent, à preuve qu’il a disparu dans cette rue-ci comme par enchantement, après nous avoir envoyé deux pruneaux qui, heureusement, n’ont atteint personne.

— C’est lui ! hurla avec une joie affreuse la vieille Italienne. Je tiens le meurtrier. Arrivez tous !

On entra précipitamment dans le rez-de-chaussée, abandonnant le lugubre fardeau au milieu de la cour.

La vieille saisit un couteau sans que nul l’en empêcha, et, désignant la porte derrière laquelle était l’abbé Caudirol :

— C’est de ma main qu’il va mourir, cria-t-elle.

Et donnant un tour de clef, elle ouvrit le cabinet éclairé par un pâle rayon de lune…

Il était vide !

La lucarne ouverte sur la cour indiquait le chemin par lequel s’étale évadé le terrible assassin. Un instant lui avait suffit pour échapper à la vengeance de la malheureuse mère et se perdre dans les rues, méconnaissable sous son déguisement…

L’Italienne regardait fixement le réduit, le bras étendu, immobile comme une statue.

Un homme ramassa la soutane du prêtre et dit en hochant la tête :

— Trois crimes dans une soirée et la clef des champs par dessus le marché, ce n’est pas trop mal… Bravo ! monsieur l’abbé…

Deux agents sortirent pour jeter un regard dans la rue. Ils allèrent de tous côtés sans rien découvrir.

— Décidément l’oiseau de malheur est bien envolé, firent-ils en revenant sur leurs pas.

Ils se croisèrent avec le commissaire de police.

— Eh bien ! demanda celui-ci, connaît-on la fillette à l’adresse indiquée ?

On le mît au courant de ce qui venait de se passer. En apprenant la seconde évasion du meurtrier, il poussa une exclamation de colère.

— C’est trop fort, par exemple !

Ils entrèrent chez l’Italienne. La malheureuse restait toujours à la même place, regardant la pièce vide… Le cadavre de son mari semblait aussi regarder de ses yeux fixes dans le cabinet où avait disparu le prêtre…

Le commissaire voulut tirer de sa torpeur la vieille femme.

— Allons ! du courage…

L’Italienne se retourna, l’œil hagard, l’écume à la bouche, et laissant éclater un rire convulsif qui ressemblait à un sanglot, elle fit signe de la main qu’on la laissât passer…

Douloureusement émus, les spectateurs de ce drame poignant s’écartèrent avec respect.

Elle alla lentement vers le brancard et prenant dans ses bras, presque sans effort, le cadavre de sa fille, elle se mit à le bercer doucement en chantant d’une voix monotone ce refrain qui ne devait plus quitter ses lèvres :

Ma Pitchounette
Sera vengée…
Ma Pitchounette
Sera vengée !…

Elle était folle !…