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Les Femmes arabes en Algérie/La Répudiation. — Le Divorce

La bibliothèque libre.
Société d’éditions littéraires (p. 77-80).


La Répudiation. — Le Divorce




Les vautours qui ne veulent pas que la proie arabe leur échappe en devenant française, feignent de craindre révoltes et soulèvements, pour s’abstenir d’enrayer les excès sexuels déprimants des vaincus.

Pendant que le polygame s’abrutit et se bat dans le « chenil conjugal », avec les multiples ouvrières-épouses, qui lui permettent d’être si majestueusement fainéant, il ne songe en effet à défendre ni sa liberté, ni son bien.

« Ôte-toi de là que je m’y mette, polygame ! » Ceux qui ne peuvent exterminer les Arabes sont charmés de les voir s’émasculer à l’aide de la pluralité des femmes et du changement à vue, au moyen du petit jeu de la répudiation, de leur personnel féminin.

Avant la loi islamique, les mauresques possédaient le droit de répudiation ; mais, les fondateurs de religions sont comme les confectionneurs de lois, partiaux pour leur sexe. Mahomet a conservé le privilège de répudiation à l’homme, il l’a enlevé à la femme.

L’homme a le droit de répudier sa femme chaque fois qu’il en a envie, sans avoir besoin d’alléguer d’autres raisons que son caprice.

La répudiation a lieu sans procédure. « C’est une exécution intime, que la pensée du mari accomplit et que sa bouche consacre par des mots dans ce sens : Va-t’en !… Je te donne à toi-même !… Tu as la bride sur le cou !… »

La justice n’intervient, relativement à la répudiation, que dans le cas où des contestations surgissent.

Le mari qui a répudié deux fois sa femme à l’aide de la formule ci-dessus peut se remarier avec elle, moyennant un nouveau don nuptial ; mais s’il l’a offensée par ces paroles outrageantes : « Tu es pour moi comme de la chair de porc », il ne peut la réépouser qu’après qu’elle aura été remariée à un autre homme.

Il n’y a qu’un cas qui annule ou plutôt ajourne la troisième répudiation ; c’est quand elle a été prononcée pendant les menstrues de la femme.

On voit à quel point la condition de la musulmane est aléatoire. Aujourd’hui, elle est épouse, demain elle est répudiée, chassée de la tente ou de la maison qu’elle habitait.

Il n’existe guère de mahométanes qui n’aient été au moins répudiées trois fois. Cela ne les déconsidère pas, tant est forte l’accoutumance. Seulement, la réciprocité n’existe pas pour la femme et si son mari lui déplaît, elle n’a pas à son service la répudiation, pour s’en débarrasser.

Quand chez les Musulmans polygames, une des femmes ne plaît plus ou ne rapporte point assez au mari par son travail, il n’est guère de torture qu’il n’emploie à son égard, avant d’user de son droit de répudiation. Certains maris balancent la femme dont ils ne veulent plus après une planche hérissée de pointes, de clous, supplice qui lui met les jambes et le bas des reins en sang. D’autres s’ingénient à lui faire avancer la poitrine et à prendre ses longs seins dans l’entrebâillement d’une porte. Ces actes sauvages s’accomplissent sous l’égide de notre gouvernement civilisateur !

Qu’attend-on pour mettre fin à cette barbarie ? Que de plus diligents et de plus habiles que nous aient imposé leurs lois aux Arabes !