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Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome V.djvu/252

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n’arrive guère que lorsque la terre, ne s’étant point assez refroidie la nuit, ou étant extraordinairement échauffée le matin, produit quantité de vapeurs, qui, repoussant ces brouillards vers le ciel, font que leurs gouttes, en se rencontrant, se grossissent et se disposent à tomber en pluie bientôt après. C’est aussi un signe de pluie de voir que notre air étant font chargé de nues, le soleil ne laisse pas de paroitre assez clair des le matin ; car c’est-à-dire qu’il n’y a point d’autres nues en l’ai voisin du nôtre vers l’orient, qui empêchent que la chaleur du soleil ne condense celles qui sont au-dessus de nous, et même aussi qu’elle n’élève de nouvelles vapeurs de notre terre qui les augmente : mais cette cause n’ayant lieu que le matin, s’il ne pleut point, avant midi, elle ne peut rien faire juger de ce qui arrivera vers le soir. Je ne dirai rien de plusieurs autres signes de pluie qu’on observe, à cause qu’ils sont pour la plupart fort incertains ; et si vous considérez que la même chaleur qui est ordinairement requise pour condenser les nues et en tirer de la pluie, les peut aussi, tout au contraire, dilater et changer en vapeurs qui quelquefois se perdent en l’air insensiblement, et quelquefois y causent des vents, selon que les parties de ces nues se trouvent un peu plus pressées, ou écartées, et que cette chaleur est un peu plus ou moins accompagnée d’humidité, et que l’air, qui est aux environs se