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Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome V.djvu/251

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aux plantes que sur les côtés que le vent touche.

Pour le serein, qui ne tombe jamais que le soir, et ne se connoît que par les rhumes et les maux de tête qu’il cause en quelques contrées, il ne consiste qu’en certaines exhalaisons subtiles et pénétrantes qui, étant plus fixes que les vapeurs, ne s’élèvent qu’aux pays assez chauds et aux beaux jours, et qui retombent tout aussitôt que la chaleur du soleil les abandonne : d’où vient qu’il a diverses qualités en divers pays, et qu’il est même inconnu en plusieurs, selon les différences des terres d’où sortent ces exhalaisons. Et je ne dis pas qul’il ne soit souvent accompagné de la rosée, qui commence à tomber dès le soir, mais bien que ce n’est nullement elle qui cause les maux dont on l’accuse. Ce sont aussi des exhalaisons qui composent la manne et les autres tels sucs qui descendent de l’air pendant la nuit ; car pour les vapeurs, elles ne sauroient se changer en autre chose qu’en eau ou en glace ; et ces sucs, non seulement sont divers en divers pays, mais aussi quelques uns ne s’attachent qu’à certains corps, à cause que leurs parties sont sans doute de telle figure qu’elles n’ont pas assez de prise contre les autres pour s’y arrêter.

Que si la rosée ne tombe point, et qu’on voie au matin les brouillards s’élever en haut, et laisser la terre tout essuyée, c’est signe de pluie : car cela