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IRÈNE ET LES EUNUQUES

elle proposait de remettre la direction des troupes. Les soldats eussent refusé sinon l’obéissance, du moins le respect de tels chefs.

— Léon les aimait pourtant !

— Il y a trois ans, oui ! Depuis, son Autocratie avait étouffé les scandales de son mieux, et laissé les scélérats en place afin de ne pas ébranler la confiance du peuple dans les grands.

— Je consulterai le stratège de Sicile, Epildios, mon protégé, celui que j’ai distingué entre les héros.

— On a fouillé un émissaire qui portait son sceau parmi d’autres au César !

— Ah ! le César… Il est passé au César, déjà ?

— Ô Maîtresse des Romains, dis-nous quel sera ton choix. Il importe de composer sans retard le conseil militaire qui secondera ton grand Domestique des Scholes d’Orient…

— Qui nommerai-je que vous ne vilipendiez ? Michel de Cos, le glorieux, celui qui, avec des galères, dispersa toute la flotte d’Égypte.

— Que ta volonté soit faite, Despoïna ; mais n’oublies-tu pas que la secte iconoclaste le flatte afin de le compter parmi les siens. Et on dit qu’il écoute leurs louanges, qu’il reçoit leurs présents. Les quatre chevaux scythes de son char, il les a reçus de ton beau-frère Eudocime. Peut-être cette faction l’a-t-elle acquis.

— Le Théos vous confonde ! Cœurs de soupçons et d’envie. À toi Pharès : nomme tes candidats !

— Pour moi j’indiquerai très humblement à ta