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Page:Adam - Irène et les eunuques, 1907.djvu/119

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IRÈNE ET LES EUNUQUES

sagesse Alexis Scleros et Basile de Nicomédie. Autour d’eux ils ont assemblé une clientèle de braves officiers comme Daniel Protikos, Théophile de Samosate, Bardas Botoniate.

— Qui se sont fait battre dans l’Exarchat. Le Copronyme leur a souvent reproché leur maladresse, et il les déposséda de leurs biens.

— Il y a longtemps de cela,… répliqua le vieil Eutychès… Depuis lors, l’âge leur a donné de la prudence et du jugement. Ils brûlent de réparer leur défaite d’Occident par une victoire d’Orient.

— Et ils ne sont pas Iconoclastes !… déclara Staurakios.

— Chose essentielle ; j’en atteste l’Esprit Invoqué !… renchérit Phares.

— Chose plus essentielle que de repousser les Sarrazins, peut-être ?… s’écria l’impératrice.

Et elle vit que les eunuques se regardaient en souriant. Eutychès grommela, redressa sa vieille taille. Toutes ses plaques, tous ses insignes, toutes ses chaînes sonnèrent confusément :

— Chose plus essentielle en effet, à cette heure !

Irène bondit hors de son trône double…

— Voilà ce que l’on me reproche. Vous parlez comme des femmes, vous n’êtes pas des hommes. Il vous manque ce qui fait le cœur mâle et le bras généreux.

— La grâce de la Providence en effet a bien voulu nous épargner la présomption et l’aveuglement brutal des soldats. Nos pensées… déclama Staurakios…