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Page:Adam - Irène et les eunuques, 1907.djvu/147

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IRÈNE ET LES EUNUQUES

dans les drames de palais. Le doucereux Eutychès, avait pensé qu’une mort parfaite allouerait une autre importance à la conversion du patriarche.

D’ailleurs on ne perdit plus un instant. Les délégués des ordres de l’État réunis, par commandement impérial, dans la Magnaure du palais des Blaquernes, virent la régente, l’empereur arborant le sceptre et le globe, tous les dignitaires en costumes présider cette séance extraordinaire. Lorsque le silence se fut établi, Irène, en de belles périodes, invita les personnes présentes à élire un nouveau patriarche qui égalât Paul par ses qualités :

— L’empereur…, ajouta-t-elle…, considère cette dignité comme la plus haute de l’empire puisqu’il s’agit du service du Théos et du salut des citoyens. Aussi veut-il que vous l’aidiez à choisir celui que vous estimerez le plus digne et le plus capable de remplir ces devoirs ; en telle sorte qu’ayant contribué, pour votre part, à l’élection du Patriarche, vous vous soumettiez d’autant mieux à son pouvoir que vous l’aurez vous-mêmes jugé le plus capable de vous gouverner. Or, à la cour, vit un sujet dont chacun prise le mérite. On n’a pu d’abord s’empêcher de jeter les yeux sur lui. C’est Tarasios ; mais…

Ainsi que dans toute assemblée soumise au sentiment de son humble confiance, les gens se hâtèrent d’interrompre Irène, et de crier le plus haut possible le nom de Tarasios, à l’exemple des meneurs postés par Pharès de-ci, de-là.