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IRÈNE ET LES EUNUQUES

différend des Images, et rétablissait, par ce jugement, l’unité du christianisme.

La houle des têtes chevelues, coiffées de bonnets rouges, verts, jaunes, s’émut et vociféra. L’assemblée sanctionna, de ses cris, l’attitude approbative d’Irène. Puis elle s’écoula dans un grand tumulte, traînant ses sandales et ses bottines, bavarde, sans respect pour la magnificence du lieu qui répétait en échos la rumeur humaine.

Alors les eunuques et Tarasios convinrent d’envoyer un message au pape Adrien. Les maîtres de Byzance le priaient de venir lui-même tenir la présidence du concile œcuménique projeté. Ils lui promirent des honneurs inouïs, outre la satisfaction de ses plus chères visées.

Trop fin pour ne pas soupçonner quel parti la politique d’Irène tirerait de ce voyage pontifical, Adrien préféra envoyer deux légats porteurs d’une lettre fulminatoire contre l’hérésie iconoclaste. Il félicita Tarasios de sa profession de foi et de son élection, encore que celle-ci fût proclamée contre les canons. Les églises d’Alexandrie et d’Antioche déléguèrent aussi des évêques.

L’année suivante, 786, au mois d’août, commença, dans l’église des Saints-Apôtres, le concile annoncé bruyamment à toutes les sociétés ecclésiastiques du monde.

Dans les galeries du pourtour haut tendues, pour la circonstance, d’étoffes impériales quadrillées, de bro-