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Page:Adam - Irène et les eunuques, 1907.djvu/164

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IRÈNE ET LES EUNUQUES

« Marie, la petite-fille du miséricordieux Philarète regardait ses émules d’un œil timide, et leur proposa :

— Mes sœurs, faisons un traité d’union : que celle d’entre nous que le Théos désignera pour être reine, se charge des autres.

« La fille du stratège Gérontianos répondit :

— Je suis assurée que le prince me prendra pour épouse, car j’ai la démarche noble, le visage délicat, et je suis plus riche, de meilleure naissance que vous. Quant à vous, les pauvres, qui n’avez d’autre défense que votre mine, il vous sied de perdre vos espérances.

« Entendant ces paroles, Marie rougit et garda le silence. Intérieurement elle fit des vœux pour être secourue par l’affection de son aïeul.

« Dès qu’ils furent arrivés à Constantinople, Jean conduisit d’abord la fille de Gérontianos près de Staurakios, logothète du prince, qui administrait toutes les affaires du Palais. Quand celui-ci l’eut examinée, il décida :

— Certes, tu es belle et gracieuse, mais tu ne peux faire l’épouse d’un empereur.

« Après lui avoir donné de nombreux présents, il la congédia. La dernière de toutes, Marie, descendante du juste, sa mère, ses sœurs et Philarète furent introduits. Leur magnificence physique séduisit le Prince Constantin et l’Augusta Irène. Pour cet air modeste et intelligent, pour cette noblesse de la démarche, le Prince choisit Marie. La deuxième fut épousée par l’un des plus notables archontes,