Aller au contenu

Page:Adam - Irène et les eunuques, 1907.djvu/178

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
160
IRÈNE ET LES EUNUQUES

— On se mire dans son ivoire,… observa Zoé qui approcha sa figure et ses grosses lèvres écarlates.

Pulchérie vint se coller à la hanche de l’Arménien :

— Tu sais, Ourmanian, je suis du souper des grenades. Le Drongaire de la Veille m’invite… Si tu as une autre cassette…

Elle prit sa lourde gorge dans ses deux mains et sembla l’offrir.

— Dis-lui donc à ton Alexis, entre tes baisers, ceci,… insinua le financier : … Qu’il achète à l’intention des Cataphractaires, les dix mille lames d’airain que débarque mon vaisseau. Tu auras un diadème comme celui de l’Augusta.

Ce disant, il montrait le Cathisma derrière les gardes.

— Silence ! Silence !… clama Nicéphore impérieux… On peut vous entendre. Sur ce gradin, il y a des barbares.

S’étant retournés, tous regardèrent le degré où se tenaient de tels spectateurs :

— Le grand, avec des yeux bleus… ? fit Eudoxie.

Pharès haussa les épaules, méprisant :

— Le légat franc. Un soldat de Karl. Il se nomme Clotaire. Et ils l’appellent Comte, absolument comme s’il était né d’un patrice romain.

La colère emportait Zoé :

— Et on le laisse faire ici, à Byzance, dans la ville de notre pieuse Irène.

Eudoxie tapa de sa sandale le pavé :

— Honte ! Un barbare porter un titre romain !