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Page:Adam - Irène et les eunuques, 1907.djvu/193

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IRÈNE ET LES EUNUQUES

Et pendant que le peuple acclamait, que les trompettes sonnaient, Constantin enthousiaste ne cessa plus de répéter :

— J’aime Damianos ! Quelle main ! Alexis, nous avons la victoire : nous aurons les talents !

Ce fonctionnaire replet, trapu, venait de l’amphithéâtre. Il se prosternait à distance !

— Ton Autocratie peut-elle ne pas triompher ?

Et il se prosternait aussi devant Irène qui, ne daignant pas l’apercevoir, contemplait au loin l’agitation ovale du peuple :

— Maîtresse des Romains !… Le Théos commande par ton Verbe… Sagesse du monde.

Il s’inclinait devant Marie :

— Despoïna, Tour de splendeur.

— Que l’Esprit t’éclaire, Alexis, comme il éclaire les Saints Apôtres : je le souhaite.

Alexis s’étant reculé, pâle, Constantin réprimanda son épouse :

— Tu reçois mal ceux qui m’aiment… L’Esprit peut éclairer ta prudence aussi…

Et pour se venger il désignait à son précepteur, avec dévotion, Théodote, les suivantes :

— Voici la lumière du jour… Trop longtemps nous vivions à l’ombre…

— Despoïna…, dit l’enfant…, le peuple jette à Damianos des fleurs, des fruits, des parures… Les femmes se dépouillent et lui lancent leurs colliers… C’est un tumulte qui retarda notre marche, car les