Aller au contenu

Page:Adam - Irène et les eunuques, 1907.djvu/192

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
172
IRÈNE ET LES EUNUQUES

C’était la claire Théodote serrée dans une tunique de léger tissu rose et vert. Avec ses compagnes, elle gravissait les marches conduisant de l’arène au Cathisma.

Marie simplement se résignait :

— Chéris donc sa beauté ! Vraiment, tant que tu aimeras mon âme seule entre les âmes…

L’empereur, tout à son désir, ne l’entendit point.

Irène demanda rudement si la beauté de l’œuvre romaine ne valait pas mieux qu’une beauté charnelle. Constantin douta :

— Qui pourrait dire, si la magnificence d’un beau corps ne l’emporte pas sur la beauté d’une idée grande ?

— Tu parles toujours comme un marchand d’esclaves.

— Hé ! ma mère, les marchands ne parlent pas si mal, avant de verser dans tes trésors d’Éleuthérion l’argent par lequel ils achètent ta politique…

Irène fut blessée de sa cruauté plus que de l’allusion.

— Qui achète et qui se vend, ici ?

Marie supplia :

— Ô maître du monde !

Il s’excita :

— Je suis entre vos mains un moine sans pouvoir.

— Tous…, affirma froidement Irène…, nous sommes entre les mains du Théos comme des faibles sans pouvoir.

Constantin se précipita :

— La course finit… Regarde, Augusta, Damianos l’emporte encore ! Il tourne la borne…