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Page:Adam - Irène et les eunuques, 1907.djvu/206

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IRÈNE ET LES EUNUQUES

— La roue touche la roue…

— Vite : les couronnes !

Et les cris, les hurlements d’angoisse se croisèrent :

— Gare à la borne ! Les chars semblent collés !

— Photios passe entre la borne et le quadrige !

— Bleu !

— Vert !

— La borne ?

Zoé se dressa, et l’épouvante de chacun répéta son cri :

— Christ ! La roue éclate ! Photios tombe. Les chevaux s’abattent !

— Tu as vu…, fit Maximo ardente…, il a passé comme une flèche scythe par-dessus le quadrige.

Sophia lança sa couronne :

— À Damianos vainqueur !

— Photios est tué !

Et Maximo, excitée, allongeait le doigt :

— Regarde comme le sang fuit sous l’amas des chevaux !

De fait, sous l’éperon de la digue, en un amas de ruades, de crinières mêlées, de naseaux hennissants, deux quadriges se débattaient, étouffaient leurs conducteurs, tandis que, debout sur l’ovale du cirque, la foule en couleurs, grouillait, gesticulait, attestait le ciel et les statues impassibles des saints, l’attitude hiératique d’Irène dorée.

Pulchérie, les autres ne voyaient que le triomphateur qui parada sous l’acclamation des trompettes.