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Page:Adam - Irène et les eunuques, 1907.djvu/205

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IRÈNE ET LES EUNUQUES

— Mort !

Hassan le retint :

— Laisse-les, Franc ! Calme ta colère. Moi, je secouerai paisiblement la poudre de mes chaussures sur ces poules bruyantes.

Cependant Boniface déclamait, à haute voix, du côté du peuple dont la rumeur acclamait la course des chars :

— Dieu confondra votre jactance, hommes de Byzance, et vous aussi, prostituées. C’est contre toi, Byzance, que l’apôtre Jean criait : « Et elle sera brûlée par le feu, parce que Dieu la condamnera qui est puissant. »

Mais il était le seul qui ne se penchât point vers le spectacle. Les courtisanes, Nicéphore et la foule, se vautrèrent sur le parapet du pont. Damianos courait.

— « Les rois de la terre qui se sont corrompus avec elle pleureront sur elle et frapperont leur poitrine en voyant la fumée de son embrasement. Les marchands de la terre pleureront et gémiront sur elle, parce que personne n’achètera plus leurs marchandises d’or, d’argent, de pierreries, de perles, de lin fin… »

Eudoxie, impatiente, tourna la tête :

— Tais-toi, moine. Damianos arrive.

Zoé jeta des fleurs sur la piste :

— Damianos !

— Damianos !… répétait Sophia nerveuse.

Nicéphore se penchait :

— Non !… Photios !… Il dépasse.