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Page:Adam - Irène et les eunuques, 1907.djvu/213

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IRÈNE ET LES EUNUQUES

— Tu sais, Rayon du Christ, Œil de Dieu, je suis un pauvre homme, moi. On commande, j’obéis. On commandera, j’obéirai.

— Que pensent les soldats ?… questionnait Alexis.

— Ils ne savent pas. Ils iront où tu diras de les conduire. Tu leur as dit que l’Autocrator décréterait contre le culte des images, déposerait Tarasios, et ordonnerait ensuite de porter la guerre en Sicile pour reprendre ce pays sur les Francs. Il faudrait être simple pour ne pas prévoir leur désir de piller les églises latines sans sacrilège, d’encombrer leurs chariots de statues riches, de tableaux précieux. Répète-leur ces choses, Drongaire de la Veille. Ils te serviront. À moins que notre pieuse Irène paraisse devant eux d’abord, et ne leur promette plus…

— Ma mère ?… Tu ne la connais pas !… Au premier bruit, elle courra se mettre dans son palais d’Éleuthérion, dans ses caves à trésors qui ne s’ouvrent que par secret. Elle fera monter les eaux de l’Aqueduc par les conduites souterraines pour noyer ses richesses et les registres des impôts… Mon épouse impériale l’aidera… Voilà comme on m’aime… moi, infortuné, moi !

Théodore décida promptement :

— Alors il convient de marcher contre Éleuthérion, d’abord…

— Moi,… put interrompre Damianos,… j’arrêterais immédiatement les trois eunuques… si j’étais ta main puissante, Bras de Dieu… J’enverrais notre très