Aller au contenu

Page:Adam - Irène et les eunuques, 1907.djvu/215

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
195
IRÈNE ET LES EUNUQUES

— J’ai promis à Damianos, s’il gagnait les sept courses, de lui transmettre le collier d’or et la couronne que mon père Léon fit forger entre ma naissance et mon baptême.

— Ta Sagesse a parlé,… répondit le curopalate.

— Sur la couronne on gravera : À Damianos, patrice, vainqueur de l’Espace. À Damianos, patrice, vainqueur du Temps, Constantin, fils d’Irène et empereur des Romains.

— Ta Sagesse a parlé.

— Pour cela mes ordres furent transmis, avant la course, au gardien de notre trésor. Envoie-lui ton sceau, afin qu’il sache comment ton obéissance suit mon ordre.

Jean s’inclina puis se redressa. Les traînes de son ample manteau firent un flot à ses pieds. Il réprima son émotion, et prononça nettement :

— Rayon du Christ, mon sceau lui sera remis si tu ne me commandes pas de surseoir à l’accomplissement de ta volonté. Tu le sais, fils de Dieu, bras du Tout-Puissant, le trésor de l’Empereur Léon doit servir de garantie pour le prêt de mille talents d’or que vont consentir les marchands. Ces mille talents d’or sont réclamés par l’émir Hassan, au nom de son maître, Haroun-al-Raschid, le commandeur des Infidèles, à la suite de la paix conclue naguère. Si nous n’observions point cette clause du traité, les Sarrasins viendraient sûrement insulter les poteaux de la frontière et porter l’incendie dans les villages de Cappadoce. La