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Page:Adam - Irène et les eunuques, 1907.djvu/223

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IRÈNE ET LES EUNUQUES

aussi. Comment Ta Majesté, Ta Force peut-elle être confondue avec ces fous.

Théodore, en rage, crispait ses doigts vers le ciel :

— Triomphent les eunuques et les femmes !

Les prisonniers sortirent parmi les gardes.

Doucement Théodote pria :

— Comme il a chaud, notre maître ! Puis-je essuyer son visage ?…

Constantin ressaisit quelque peu de sa dignité :

— Mère, si le Sénat te concède une partie du pouvoir impérial, il ne te permet pas de régir seule le destin du monde. Je voulais te l’apprendre.

Irène simula la surprise :

— Par la violence, mon enfant ?

— Par les moyens que le Théos indique !… Les temps changeront !

Irène frappa du pied, serra les poings :

— Tais-toi, statue d’ignorance et de sottise.

Marie s’approcha doucement :

— Trop de courage t’éblouit, Constantin : tu veux vaincre le monde avec des soldats sans vaillance.

— Trop de lâcheté vous abat, vous ! Allons, l’eunuque, qu’on cesse la parade. Qu’on ramène ici les miens…

Furieux, il voulut avancer.

— Cubiculaires, maintenez l’empereur,… enjoignit Irène… Curopalate, tu l’as en ta garde…

— Grâce, Despoïna, grâce !… implora Théodote, cependant que Marie s’opposait à l’exécution de l’ordre maternel :