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Page:Adam - Irène et les eunuques, 1907.djvu/224

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IRÈNE ET LES EUNUQUES

— Ils lui froissent les mains… Ils vont lui faire mal.

— Ah ! ah !… gémissait Constantin,… il ne me reste plus qu’à boire le poison de Copronyme maintenant.

Moqueuse, l’air détaché, Irène soupira :

— L’enfant est malade. Il convient de le mettre au lit.

Et elle sortit avec les suivantes.

— Seigneur, irai-je avec toi ?… suppliait Marie.

— Suis donc la Très Pieuse Irène, protectrice des marchands de saumure, Augusta des eunuques ! Ta face me déplaît.

Elle insista :

— Je prendrai soin de toi, malgré ma figure.

— Et moi, ne puis-je te servir, maître ?… ajouta Théodote, timide.

— Toi, je ne veux point que tu t’exposes à des colères dangereuses. Suis l’Arménienne… fille de lumière. Je veux te conserver pour mes jours de triomphe…

— Viens Théodote… invita l’épouse.

La vierge s’éloigna disant :

— Je vais pleurer aussi moi…

— Rayon du Christ, ordonneras-tu que l’escorte avance ?… demanda Jean incliné.

En même temps, parut l’escorte des excubiteurs colossaux, portant leurs haches doubles et dorées, des candidats aux tuniques blanches, amis d’Irène. Constantin, tel un fou, bégayait :

— Que le ciel croule ! Hideurs de la mer !