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Page:Adam - Irène et les eunuques, 1907.djvu/238

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IRÈNE ET LES EUNUQUES

reculaient, leurs adversaires encouragés par un tel avantage provoqueraient des séditions. Les ministres dirigèrent une troisième mission d’officiers vers les camps des provinces.

Le Drongaire de la Veille qu’on n’avait pas osé naguère arrêter avec les fauteurs de la conjuration, simula du dévouement pour l’impératrice. Quand il brigua la légation auprès des légions Arméniaques, Pharès crut prudent de le contenter afin de l’acquérir.

Arrivé en Bithynie, Alexis nota vite que tout le monde haïssait Irène, et qu’il ne pourrait évidemment s’acquitter de son office sans difficultés. Devant ces dispositions publiques, il jeta le masque, conçut l’ambition de guider la révolte, et d’être porté au trône par la victoire des soldats. Il trahit cyniquement les eunuques.

Ayant réuni les turmarques, il leur tint ce langage : « Je viens vous annoncer la honte du nom Romain et vous proposer de vous en faire les complices. Une femme audacieuse m’a chargé de vous apporter de l’or et des fers. » Suivirent quelques propos sur la politique des eunuques et sur leur façon criminelle d’évincer la personne de Constantin. Il acheva : « Les trésors de ce malheureux ont servi à corrompre la cour et les soldats. Voulez-vous vendre sa liberté et sa couronne ?… Désormais le sceptre appartiendra nécessairement à qui voudra l’acheter ; et les soldats romains apprendront à trembler sous des mains de femme. »