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Page:Adam - Irène et les eunuques, 1907.djvu/250

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IRÈNE ET LES EUNUQUES

Augusta… Lumière des Lumières, fille de la Pureté… Ne foule pas aux pieds la sainte image… ou le Palais s’écroulera… Écoute déjà comme le peuple hurle et comme mugit la mer !…

Marie délirait :

— Hurle, peuple ! Et mugis, mer ! Et toi, prostituée, meurs !… meurs donc !… Tonne, Théos… Écrase-la… mais écrase-la, Justice des justices… Ou bien… tu as menti… Tu as menti sur la croix, Fils de l’Homme ! À bas, le cilice… À bas, l’effigie de ta face.

Elle arracha ses vêtements d’or, le cilice et la médaille qui volèrent aux quatre coins de la salle.

Épouvantée, Théodote se signa :

— Oh… oh !…

L’épouse courut sur l’Ennemie, l’étrangla de ses mains hargneuses :

— Toi…

Le petit visage bleuit sur le collier des doigts vengeurs. Les beaux yeux saillirent comme des boules entre les cils recourbés.

— Ne me tue pas, Toute-Puissance, Colonne divine… Tour de candeur… ne me tue pas… Il était si beau, Constantin !… si beau !

L’autre reconnut l’évidence de l’excuse, et relâcha son étreinte :

— C’est vrai… Il est si beau, Constantin… Mais tu ne devais pas. Non… non ! non !…

L’enfant s’était réfugiée dans le coin de la baie :

— Ne souille pas tes mains pures avec du sang de