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Page:Adam - Irène et les eunuques, 1907.djvu/252

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IRÈNE ET LES EUNUQUES

— Ô Théos… dieu tout-puissant en trois hypostases, qui contiens les substantiabilités du monde, et les potentialités infiniment successives de l’Esprit, Cause des Archanges et des Éons, Consubstantialité du Fils et du Père, de l’effet et de l’origine ! Triple lumière qui éclaire les mondes ! Simultanéité des époques ; ô Théos, tu t’incarnes pour souffrir en nous… pour souffrir en nous… en nous… en nous…

Marie montrait le poing au Iésous :

— Tu souffres en nous, le menteur, l’injuste ; Christ… tu souffres en nous !…

Et elle s’effondra sous l’icone. Elle criait si fort qu’elle n’entendit pas arriver dans les vestibules Irène ni ses eunuques.

— Cependant… conseillait Staurakios, très calme… il vaudrait mieux que l’Autocrator allât, revêtu des insignes, au-devant des légions. Ce serait plus sûr. Alexis devra recevoir son empereur dans la posture d’un sujet ; tandis que si le traître entre à Byzance, il s’affirmera seul maître.

À voix basse Irène répondit :

— N’appelle pas la mort sur mon fils par des paroles de mauvais présage.

— Toutes les galères nagent au-devant des usurpateurs vers la côte de Bithynie,… murmurait Jean… Ô vase fêlé, Byzance tu laisses fuir ton peuple jusqu’au nouveau pouvoir.

Irène implora le Christ de l’icone. À prévoir Constantin près de l’humiliation, de la déchéance, peut-être