Aller au contenu

Page:Adam - Irène et les eunuques, 1907.djvu/261

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
237
IRÈNE ET LES EUNUQUES

La face ridée de Pharès semblait ahurie :

— Aucun échafaud ne fut construit.

— Quel échafaud ?… Les scholaires et les candidats, toute la milice du palais préparent un pavois pour ta dignité, mon fils… Car tu es leur otage devant l’exigence de l’usurpateur.

Constantin s’agriffait aux vantaux :

— Mère, mère ! On assure que du château de Strongyle on entendait les cris de mon aïeul agonisant sur la nef qui le ramena dans Byzance. On peut entendre les miens à cette heure…

— Tu m’accuses encore ! Tu m’accuses à l’heure où il ne convient plus d’accuser.

Indignés par cette vieille calomnie, les eunuques ensemble énuméraient les fautes des Isauriens qui avaient appelé les châtiments du Ciel.

Constantin ne se laissait pas convaincre. Évidemment, il craignait, en dépit de toutes les objurgations, que les bourreaux ne l’attendissent sur l’ordre des eunuques, au moins pour lui crever les yeux. Et, toujours agriffé et adossé au vantail clos il résistait à Pharès qui, doucement, essaya de lui faire lâcher prise :

— Cesse, Eutychès, d’insulter une mémoire d’empereur. Immonde !… proférait le prince… Je ne veux pas entendre déjà ce que ta bouche crachera sur mon cadavre !

À deux mains, Irène contenait les sauts de son cœur. Cette accusation d’assassinat dirigée contre elle, par