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IRÈNE ET LES EUNUQUES

les verrous d’un huis. Constantin le poussa du dedans et, hagard, parut, les dévisagea tous. Il était comme une bête aux abois :

— Ces cris de fureur, Despoïna ?… C’est pour cela que tu machines ma délivrance ?

Irène lui toucha les mains :

— Vois mon visage qui a souri devant ton premier regard de petit enfant, Constantin, vois la tristesse de mon visage…

Le fils recula :

— Je vois une larme en ton œil, ô mère, qui jamais ne pleuras jusqu’à cette heure… Me voici donc près du châtiment.

— Oui, oui, les Éons le veulent, le Théos accable ton destin…

— Une lourde peine pour ta jeune autocratie,… annonça Staurakios avec une sincère compassion.

Et les autres d’ajouter en chœur :

— Une lourde peine, une peine…

— Une peine, en vérité.

— Qu’on ouvre ce vantail,… commandait Irène sans forces… Que du moins Byzance entière contemple l’empereur.

Pharès marcha jusqu’au vantail. Constantin se précipita, et couvrit l’ouverture de son corps :

— Arrête, Pharès… Toute la nuit, j’ai entendu construire avec du bois ; j’ai entendu tinter des armes et des outils. Par un pont, à cette baie sans doute, les travailleurs ont relié l’échafaud.