homme. Seuls les eunuques et les femmes craignent… Avance, toi.
Le Grand Domestique se prosterna, remit le glaive à son maître tremblant et souriant :
— Me voilà donc paré pour la cérémonie… Vous me regardez tous ; et votre tristesse m’épouvanterait si je…
Il se tut. Il écouta les clameurs plus obstinées du peuple. Irène lui saisit le bras :
— Voici l’instant de paraître. Honore le nom romain s’il se peut encore que tu n’aies pas perdu toute mon âme.
En se dégageant, il la repoussa :
— Je l’honorerai, Despoïna. Empêche seulement l’Augusta de pleurer ainsi, elle m’enlève mon courage… Pourquoi pleurer, femme ?
— Je vois le pouvoir des traîtres entourer ta justice… Et tu m’as reniée, et tu m’as rejetée, tu m’as abattue sous les pieds des prostituées…
— Tais-toi !
Revêtu des insignes, le jeune homme se tenait rigide le dos au vantail, le glaive d’une main, le monde dans l’autre. Les simandres retentissaient éperdument sur la ville.
— Les simandres t’appellent… suppliait Irène.
— Elles appellent…, ricana Constantin.
Irène le secoua :
— Ordonne, que le vantail s’ouvre sur Byzance.
— Attends encore. Mais ne me regardez pas ainsi