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Page:Adam - Irène et les eunuques, 1907.djvu/265

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IRÈNE ET LES EUNUQUES

ce sera une somptuosité digne de vous, très pieuse Despoïna, ma mère…, et de l’Augusta, ma femme. Les petits enfants des enfants qui vont voir cela… pourront le dire… au siècle futur… Vraiment, ce sera une magnificence.

À le voir sincère en cette terreur, Irène eut pitié :

— Tu délires, Constantin.

Il feignit une vaillance noble :

— Je ne faiblirai pas, rassure ton âme. Protovestiaire, approche.

Le protovestiaire se prosterna et lui posa la pourpre :

— L’étoffe sera plus vermeille tout à l’heure,… prévit le prince livide et majestueux.

Marie et l’époux se regardèrent. Lui, se détournant, ordonna :

— À toi, Préposite.

Le fonctionnaire se prosterna, lui remit le globe de l’univers, et la croix du Christ.

Constantin fit mouvoir le globe dans sa main.

— L’univers de justice roulera en même temps que ma tête jeune sur l’échafaud. Augusta Marie, tâche de voir mon sourire alors. Il sera digne, je l’espère, d’un empereur.

Irène le pressa :

— Le peuple crie, Constantin. Hâte-toi. Le peuple attend que Ta Majesté paraisse… Honore Byzance, mon fils… si tu le peux.

— Pourquoi dire ces choses, Despoïna… Je suis un