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Page:Adam - Irène et les eunuques, 1907.djvu/327

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IRÈNE ET LES EUNUQUES

— Vraiment, tu te sentais comme une grande ville, quand tu l’aimais ?

— La ville regarda le ciel de tous ses visages haussés,… répond l’extase d’Irène à la dévotion de Marie… La ville admira les Forces. Elle vit à la face du Théos le sourire de l’homme qui le nommait.

— Oh ! oui, tu l’aimas… Tu l’aimes…, balbutie Marie conquise.

Et Irène, ravie :

— Il m’aima davantage, lui !…

La bru se penche davantage, avide d’écouter ;

— Dis encore !

Irène lève les deux doigts de sa dextre.

— Il voulut qu’un empire devint le reflet réel de notre intelligence, le corps de notre âme double.

Marie comprend :

— Byzance !

Irène se rassied dans le trône et sourit.

— Ses poèmes illustres vantèrent ma beauté savante ; ils l’annoncèrent aux hommes jusqu’à ce que l’Empereur averti m’envoyât des émissaires.

— Tu l’aimais,… s’étonne Marie… : et tu consentis à épouser Léon !

Enivrée de son récit, Irène lui met la main sur la bouche :

— Écoute, écoute en silence. Par peur de céder à sa passion envers moi, afin que je fusse une épouse loyale et vierge dans le lit impérial, une épouse qui dominerait son maître, noblement, il repoussa mes offres d’amour.