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Page:Adam - Irène et les eunuques, 1907.djvu/338

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IRÈNE ET LES EUNUQUES

également sur la face de Christ,… tu connaîtras le courroux du Théos.

— Je ne la crains plus, car je tiendrai le serment.

— Alors je t’aimerai dans ma prière… peut-être.

— Tu consens donc à l’aveu ?… s’écria Théodote illuminée de joie naïve.

L’épouse, ferma les yeux :

— Puisqu’il continuera de souffrir si je n’y consens pas…

— Ah !… Ah !… tu avoues !… Oh oui, tu l’aimes aussi.

Théodote, ivre de bonheur, courut vers Chalcé, avec des accents de gloire :

— Marie l’Arménienne avoue le secret du poison… Elle avoue !…

On entendit la voix se prolonger dans les couloirs.

— Ô victorieuse, oh !

Longtemps, la parole exécrée retentit. Des rumeurs lui répondirent.

— Tu m’écrases, Théos !… sanglotait l’Augusta, en se frappant la tête.

À partir de cette heure, Constantin alla par tout le Palais montrant à quiconque des vases remplis d’une liqueur infecte qu’il prétendait être le poison cuisiné par sa femme jalouse et meurtrière. Irène ne démentit pas cette allégation. Elle laissait entendre que sa bru, affolée par les peines sentimentales, avait, dans une heure d’égarement, cédé aux suggestions de la vengeance. Les gens de cour estimèrent adroit de déser-