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Page:Adam - Irène et les eunuques, 1907.djvu/355

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IRÈNE ET LES EUNUQUES

la suivirent à distance, sans rien dire, par respect. Ils la regardèrent embarquer sur un chelandion, puis voguer vers les îles des Princes. Alors ils annoncèrent dans les tavernes que la descendante de Philarète s’était réfugiée au cloître.

Et ce fut, dans Byzance, une consternation. Il neigea dès les vêpres. Chacun se réfugia dans sa maison, estimant que la nature jetait avec raison un linceul sur le deuil de la cité.

À quelques heures de là, Constantin fit savoir à Tarasios, par Jean Bythométrès, que sa femme ayant abandonné le domicile conjugal, injurieusement, rien n’entravait plus les formalités nécessaires au divorce. Le patriarche opposa des moyens dilatoires malgré quatre démarches de la Très pieuse Irène. Cependant il permit qu’un catéchiste fût voiler l’épouse, dans cet exil volontaire.

Théodote ne put alors se faire légalement épouser. D’ailleurs elle simula quelqu’accident pour justifier la disparition de ses espoirs de maternité.

S’étant trouvé en mesure de faire campagne dès le commencement d’avril, l’empereur avide de tenter encore la fortune des armes, partit pour Anousan, où il arrêta une incursion de cavaliers Sarrasins. Dans sa joie il diminua de cent livres d’or l’impôt à prélever sur les Éphésiens pendant la foire de Saint-Jean.

Revenu triomphant, il pressa les formalités des fiançailles. Elles eurent lieu au mois d’août, ainsi que le