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IRÈNE ET LES EUNUQUES

à l’écart dans une église. Là, sous l’icone, il lui transmit un message d’Irène : « Si vous ne trouvez un moyen de me livrer mon fils, je lui découvrirai les trames qui nous lièrent pour son dam… » écrivait-elle d’Éleuthérion, où elle était retournée, circonspecte et clairvoyante. Aétios, tout aussi vite qu’il les avait condamnées la veille, apprécia les raisons d’Irène, de Staurakios et de Bythométrès. Positif, il accepta qu’il n’était pour lui d’autre devoir que de séparer l’empereur de ses féaux.

Là-dessus Théodote débarqua. Près de son époux elle triompha fine et naïve, coiffée de joyaux historiques, dorée et gemmée, vêtue de treillis précieux montrant à tous le sourire lumineux de sa denture. Néanmoins, elle se défiait d’Aétios. Elle mit en garde Constantin sur l’oreiller. Il décida de s’enfoncer dans les terres jusqu’aux camps des montagnes.

Au matin l’ordre fut donné à l’escorte de charger les mules et les dromadaires, de se munir de vivres, de plier bagage.

— Si le gros des troupes suit l’escorte…, opina Pharès à l’oreille d’Aétios,… Constantin sera dès lors intangible. Fatalement il découvrira nos desseins. Nous nous trouverons à sa merci… Mieux vaut que tu repasses le Bosphore, logothète, et que tu me laisses agir librement, après avoir invité le nombre de tes courtisans à m’obéir sans hésitation. Tu n’es pas de ceux qui se plient aisément aux nécessités fâcheuses. Ton caractère impétueux gâterait tout. Va